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Quatrième journée : le point

Chaque journée apporte décidemment son lot de surprises et de retournements de situation. Le point sur les faits saillant de la 4è journée.

Merci aux lecteurs

On s’était plaints après la 3e journée d’une orgie offensive et d’une comédie d’erreurs qui tuaient le suspens et la qualité des matches. On a la certitude que les joueurs et les coaches de D1 nous lisent, puisqu’ils ont resserré les boulons : dimanche dernier, on avait 13,25 points par match, un écart moyen de 8,5 points et un nombre d’erreurs de 5,25 par match. Hier, on est retombé à 11 points par match (et sans les 25 points de Sénart – Montigny, ce serait encore mieux), un écart de 4 points et 3,25 erreurs seulement. C’est tellement mieux ainsi ! Merci donc à nos lecteurs de nous écouter…

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Ici, si tu cognes, tu gagnes.

Forcément, quelques vers de la sublime ode de Claude Nougaro à Toulouse nous reviennent en tête avec la prise de pouvoir du Stade. Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu les Toulousains à pareille fête, certainement depuis les années Jeff Zeilstra, avec un certain… Randy Perez à l’arrêt-court. Devenu coach, le frère de Keino s’est même permis une relève décisive dimanche. La façon dont les Toulousains ont corrigé La Rochelle dans le match 2, après avoir fait céder les Boucaniers dans un bras de fer étouffant dans le match 1, est de plus impressionnante. Pourtant, Toulouse ne domine pas les catégories statistiques, 4e meilleure moyenne offensive, 5e meilleure ERA… Mais le collectif gagne, sait s’imposer quand il le faut. Il est intéressant que Toulouse n’ait pratiquement pas bougé à l’intersaison, contrairement à presque tous les autres clubs, avec juste l’arrivée, ou plutôt le retour, de Scavo. Le duo Mendoza-Soriano donne des maux de tête aux frappeurs adverses, des jeunes comme Ciegielski (19 ans), Saumande (18 ans) ou le futur pensionnaire de NJCAA D1 Navarro (19 ans), répondent à l’appel, tout tourne parfaitement, ou presque. L’inquiétude vient de l’état de santé de Keivy Rojas qui, à ses deux derniers départs, a dû quitter après 3,1 manches puis 0,2 manche. Il sera dur de tenir longtemps si l’absence de l’As de la rotation toulousaine venait à s’absenter. Mais en attendant, tout va bien à Toulouse, comme si l’inspiration de la draft de Mathias Lacombe soufflait sur la plaine des Argoulets.

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Chute à l’arrière

Ce début de saison fait penser à une étape du Tour de France. Chaque fois qu’un échappé tente de sortir du peloton, il est vite repris. On a cru que La Rochelle pouvait faire le break, mais les Boucaniers sont lourdement retombés sur terre avec trois défaites consécutives. C’est désormais à Toulouse de tenter l’aventure en solitaire, mais sans avoir décroché personne. Le peloton est parfaitement groupé, avec 6 équipes qui se tiennent en 2 matches et 3 formations qui jouent pour .500. Tout cela promet du suspens à chaque journée, et une lutte sans merci pour les 4 places de demi-finaliste. C’est sans nul doute l’un des championnats les plus passionnants depuis très longtemps. En revanche, un coureur s’est fait largement décramponner, et on peut commencer à nourrir quelques inquiétudes pour lui : Montigny a perdu 2 matches qu’il ne fallait pas perdre contre les Templiers, et sa fiche de 0-6 est sa plus catastrophique depuis la remontée en D1 du club en 2017. Signe que les choses vont mal à Montigny, la défaite dans le match 1, alors que les hommes de Dylan Mayeux menaient après 8 manches. Sur les 5 dernières saisons, ils présentaient un dossier de 44-0 dans une telle circonstance. Montigny n’est pas au complet, certes, mais son pitching laisse vraiment à désirer, et il faudra cravacher dur pour se sortir de cette mauvaise passe.

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Inflation de bombes

« Le nombre de home-runs semble augmenter cette année. Est-ce dû aux JFL ? ». Quand le boss de Baseball TV France, Didier Cannioux, pose une question, on se dépêche de vérifier. Alors, première partie : le nombre de home-runs semble augmenter. C’est vrai. En effet, il y en a déjà eu 16 de frappés (dont 7 pour les Lions), soit une moyenne de 0,53 par match. C’est, de très loin, la meilleure moyenne sur les 10 dernières saisons : 0,25 (2023) ; 0,29 (2022) ; 0,24 (2021) ; 0,39 (2019) ; 0,37 (2018) ; 0,35 (2017) ; 0,22 (2016) ; 0,11 (2015) ; 0,19 (2014). Reste à savoir si Savigny parviendra à rattraper les 23 HR cognés par les Huskies de 2019, emmenés par des bombardiers comme Sosa, Dagneau, Soriano, Gauthier, Lefèvre… Est-ce la présence des JFL qui contribue à cette inflation ? Oui, sans doute, puisque sur les 16 HR, 12 ont été accordés par des JFL, dont 3 pour le seul H.Py et 2 pour A.Rault. Seules Gosselin, Mastre, Parades et Romero ont concédé un circuit chez les non JFL. Donc, bravo au patron pour son intuition.

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Quand on se compare…

On a un peu critiqué les défensives du championnat de France la semaine, dernière, alors, pour voir si la situation est vraiment mauvaise, rien de mieux que de se comparer aux autres principaux championnats. Et finalement, les défenses françaises n’ont pas à rougir, avec une moyenne collective de .949 après 4 journées, ce qui est à peu près au même niveau qu’ailleurs : .960 en Belgique, .948 au Royaume-Uni, .947 en République tchèque, .940 en Autriche, .959 en Italie, .954 en Espagne, .942 en Allemagne, .946 aux Pays-Bas, .936 en Suède.

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Les podiums

Batting

  1. Yeixon Ruiz (Metz). Quand on frappe 4 des 5 coups-sûrs de son équipe, on montre son importance dans un line-up. Ce fut le cas de Ruiz dans le match 2. Il est depuis plusieurs saisons un des cogneurs les plus dangereux, et il s’avère un contributeur extrêmement efficace du bon de début de saison des Cometz.
  2. Léo Jiminian (Savigny). Il continue son début de saison étourdissant, avec encore 4/9, 2HR dans le premier match, 4 RBI. Un des frappeurs les plus hots du championnat.
  3. Jordan Ouanyou (Sénart). Il a été au cœur des deux victoires des Templiers, en terminant sa journée à la batte avec 4 en 10, mais surtout en produisant le point vainqueur en extra-inning du match 1 et en lançant la machine dans le match 2, en frappant le premier hit de la 3e manche de 8 points.

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Pitching

  1. Euri Garcia (Toulouse). Pas simple du tout d’entrer en relève après en toute première manche. Il a parfaitement rempli sa mission pendant 4,2 manches, ne concédant aucun point et aucun coup-sûr, mettant la table pour la victoire du Stade.
  2. Kevin Canelon (Montpellier). Encore un travail très propre de l’as des Barracudas, qui a du faire face dans quelques situations chaudes, mais n’a concédé aucun point en 6 manches, avec 6 hits, 1BB et 4K
  3. Chikara Igami (Rouen). Il a lancé un match sans point ni coup-sûr pendant 6,2 manches, avant qu’un simple au champ intérieur d’Antonac et un double de Spring mettent fin à sa performance. Mais il a tenu 9 manches avec 1 point concédé, 3 hits et 5K, et ce n’est vraiment pas de sa faute si Rouen a perdu.

François Colombier

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