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Les JFL et le Pitching

Regards sur les premiers effets de la réglementation JFL, du point de vue du pitching.

• Après 3 journées, les quatre lanceurs ayant le plus de manches lancées sont JFL : C.Esteban, Laot, Coste, Brelle. Il faut remonter à 2017 (J.Mottay, 2eme) pour retrouver un JFL dans le top-4 dans lanceurs les plus employés. Reste à voir si la tendance se maintiendra, mais c’est pour l’instant le signe le plus évident de l’importance prise par la nouvelle réglementation.

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• Autre point directement lié à la notion de JFL, l’apparition au monticule de très jeunes lanceurs français : Hugo Py (15 ans 6 mois), Nathan Chevet (15 ans 6 mois), Elliot Davy (16 ans 2 mois), Louis Benemacher (16 ans 4 mois) Jordan Ouanyou (16 ans 6 mois), Quentin Scheurer (17 ans 4 mois), Axel Kurzenne (17 ans 1 mois), Louis Perrois (17 ans 4 mois). C’est bien d’avoir de jeunes bras, mais ce n’est pas forcément idéal de lancer dans le grand bain, face à des frappeurs parfois très expérimentés, de si jeunes espoirs. C’est peut-être un peu risqué, physiquement et mentalement. Il manque au baseball français un vrai championnat junior pour que ces jeunes puissent progresser à leur rythme et à leur niveau.

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• Le métier de closer n’a jamais été vraiment à la mode dans le championnat de France, en raison de la forme du calendrier. Hormis un Thomas Meley qui fut souvent employé à ce poste stratégique par les Barracudas, notamment de 2009 à 2015, il n’y a jamais eu vraiment de spécialiste. Daniel Orozco (Savigny) a rempli aussi ce rôle avec efficacité ces dernières années. Mais faut-il voir un effet JFL dans le fait que deux équipes ont décidé de donner la mission de finir les matches à des lanceurs étrangers puisqu’il faut faire starter un JFL ? En tout cas, Escorchia l’a fait avec beaucoup de talent pour La Rochelle, dans des situations souvent périlleuses (match 1 contre Montigny, 1-1, coureur en 3, un retrait, match 2 contre 2 Rouen, 2-1, bases pleines, 2 retraits), de même que Garcia pour Toulouse, avec déjà 4 apparitions et 2 saves.

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• Les effets sur la stratégie sont évidents sur les matches startés. Jetons un œil sur les lanceurs avec le plus de matches startés entre 2023 et 2024. La Rochelle : Nieves / Lopez vs Esteban / Izquierdo ; Metz : Sigiura / Priest vs Launay / Ten Eyck ; Montigny : Lopez / Mastre vs 4 starters différents ; Montpellier : Couvreur / Gosselin vs Couvreur / Canelon ; Rouen : Moulin / Leal vs Igami / Prioul ; Savigny : Perdomo / Amoros vs Coste / Romero ; Sénart : Hvrytishvili / Giraud vs Brelle / Kurima ; Toulouse Garcia / Rojas vs Laot / Rojas. Le paysage est vraiment différent… Par contre, en cours de match, on n’a assisté qu’à un seul changement dicté directement par la nouvelle règle, quand Montpellier a du faire sortir Canelon après 6,1 manches du deuxième match contre Sénart et faire rentrer Scheurer pour tenir son quota JFL. Dans le reste des matches, les coaches ont su anticiper et ne pas se retrouver en difficulté.

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La situation club par club.

La Rochelle

Les Boucaniers ont réussi un bon coup en recrutant C.Esteban pour compenser le départ de N.Antoine. Le lanceur, aligné systématiquement dans le match 1, semble en mesure de tenir ses 7 manches chaque week-end, ce qui laisse pas mal de possibilités à P.Ossandon pour gérer la suite des évènements, ce qu’il fait avec pas mal de réussite pour l’instant. Il manque toutefois un 2ème JFL pour parer à toute éventualité, mais si tout se passe bien au niveau des blessures ou des baisses de forme, La Rochelle aura bien géré la première saison JFL.

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Metz

Les Cometz, qui se reposaient beaucoup sur le pitching étranger ces dernières saisons, ont pris leurs responsabilités en faisant starter tous leurs matches par des JFL. Ils donnent sa chance notamment à Mathéo Launay, qui ne l’avait pas à Sénart, et avec succès pour l’instant. Quant au jeune Elliott Ten Eyck, il n’a pas pour l’instant dépassé les trois manches de travail, mais garde son équipe dans le match. La stratégie semble d’essayer de prendre les devants avec des JFL et de laisser finir le travail par le duo Paredes – Priest, en attendant le renfort de Paula. Ca fonctionne, et Metz est une des bonnes surprises de la nouvelle ère JFL.

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Montigny

Déjà 9 lanceurs utilisés en seulement 4 matches, les Cougars n’ont clairement pas trouvé la solution idéale. Depuis plusieurs saisons, Montigny souffre du manque d’un starter français pouvant passer à travers trois fois à travers un line-up, et cette saison Lopez et Mastre ne pourront pas tout faire. Les vice-champions de France n’auront pas de problème à remplir leur quota de JFL, mais ils semblent figurer parmi les équipes les plus pénalisées pour le changement de règlement.
Montpellier. Beaucoup de choses vont dépendre de l’état de santé de Ben Couvreur, car si son coude le contraint à rester loin des terrains pendant un certain temps, la situation deviendra très compliquée pour les Barracudas, qui comptaient essentiellement sur lui (et quelques manches en relève de Pontiac) pour entrer dans les clous. Si tout va bien, Montpellier sera bien armé au monticule, avec le duo Canelon – Ozanich comme police d’assurance derrière les Français. Sinon, la saison risque d’être longue du côté de Veyrassi.

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Rouen

Sans Quentin Moulin, avec Mercadier qui sera absent au moins pendant le camp d’entraînement des Capitales de Québec, le bullpen JFL des Huskies laisse percer quelques inquiétudes, d’autant plus que Prioul revient d’une saison gâchée par les blessures et devra donc être probablement ménagé. Rouen a toujours su donner la balle à des lanceurs JFL, même dans de situations compliquées, mais les Huskies semblent aujourd’hui moins à l’aise avec la nouvelle règle qu’ils n’auraient plus l’être par le passé.

Savigny

Les Lions ont décidé de faire confiance à G.Coste pour leur apporter le quota de départs et de manches JFL, et cela fonctionne très bien en ce début de saison. L. Amoros peut lui aussi jouer un rôle très utile et Joss Neyraud est en train de trouver sa place comme releveur. Savigny n’aura aucun souci cette saison avec les JFL. Ce n’est pas vraiment le même tableau du côté de Romero, mais c’est une autre histoire.

Sénart

Quand Nayral et Meurant viendront poser leurs spikes sur le monticule des Templiers, tout ira mieux du côté des JFL sénartais. Ils seront même une des meilleures forces du championnat à ce niveau, d’autant plus qu’Émile Brelle prend de l’expérience et montre de belles qualités qui seront encore mieux exploitées quand il n’aura pas à supporter toute la responsabilité qui lui incombe aujourd’hui, avec les performances plus que moyennes du japonais Kurima. La deuxième moitié de saison des hommes de Boutagra sera intéressante à suivre.

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Toulouse

Pas forcément simple de faire sans K.Esposito et M.Lacombe. N.Laot se retrouve avec beaucoup de pression sur les épaules, pour remplir le quota JFL, même si E.Duquenoy peut rendre quelques services en relève. C’est un peu fragile pour espérer tenir toute la saison.

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