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Une histoire de poils

Un sportif, a fortiori un baseballeur, est-il plus puissant, plus fort, plus confiant si une moustache ou une barbe orne son visage ? Dans ce monde masculin, relatons les différents évènements qui ont marqué l’histoire de la pilosité.

La symbolique de laisser les poils sur le visage revêt, selon les cultures et les époques, différentes significations. Divinité chez les égyptiens, sagesse chez les grecs, de haut rang pour les mésopotamiens surtout si la barbe est bouclée… Elle a pu être associée à d’autres qualités comme le pouvoir ou la domination surtout par la moustache dictatoriale, à l’ouverture d’esprit et la liberté avec la fameuse barbe de trois jours. La longue barbe va chercher du côté de la philosophie, de la magie. Enfin, elle peut être symbole d’espièglerie et d’amusement surtout en jouant sur la moustache ou le bouc.

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La pilosité du joueur de baseball est donc un sujet. Tout d’abord, il y a le fameux, « tant que l’on gagne on ne se rase pas ». Propre aux tournois, aux play-offs, cette pratique a vécu son apogée en 2013 avec les Red Sox de Boston qui avaient déjà amorcé la tendance en 2004 quand après 86 ans sans victoires, ils s’offraient en bons poilus le titre de champion de l’année. Cette même année, près de 60% des joueurs sur les rosters de MLB étaient porteurs soit d’une barbe soit d’une moustache.

Plus tôt dans les années 70, ce fût à l initiative d’un manager comme Steinbrenner avec les Yankees de New-York, qui interdisait complément le port de la barbe. Cette règle « rase toi ou part » semble encore souffler sur le diamant de la grande pomme. Plus tôt dans le début du vingtième siècle, la mode de la moustache dans la vie civile transparaissait obligatoirement dans le sport et notamment le baseball.

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Cela ressemble avant tout à un phénomène de mode et reflète un esprit collectif qui désigne une pratique de ressemblance et d’appartenance. Les époques se succèderont par alternance de l’imberbe à la pilosité longue et broussailleuse en passant par l’effet de style de la moustache distinguée. C’est également un phénomène extrêmement personnel qui peut traduire un état mental. Un bon joueur barbu qui rencontre une baisse de régime pourra par superstition faire disparaître en quelque sorte une partie de lui, pour renaître au bon jeu. Inversement, un état pré-dépressif peut, par un certain laisser aller, décider d’un recouvrement pileux et d’une manière de cacher son visage et peut être, inconsciemment, ses émotions.

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Un joueur comme Kershaw a par exemple l’habitude d’être rasé de près pendant la off-season et copieusement barbu pendant la période de jeu. L’envie de se vieillir et pouvoir mieux impressionner ses adversaires peut être pour les jeunes joueurs une tendance naturelle.

S’agissant d’un jeu ou l’échec est plus courant que la réussite, n’importe quel procédé pour contribuer à la régularité peut être employé. Cela passe par la pilosité, les bijoux, le rangement du sac ou la routine pour rentrer sur le terrain…

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On a connut en France sur le club de Sénart, vers 2018/2019 une tendance à la moustache dans l’équipe de D1. Cela démontre aussi un esprit d’équipe qui va au-delà de porter le même maillot. On se fédère les uns les autres. L’individuel et le collectif s’autoalimentent par ce genre de comportement. Cette symbiose d’attitude peut s’étendre aux fans, aux spectateurs qui vont s’identifier à leurs héros et tenter d’apporter un grain d’aide en serrant les coudes ensemble par leur soutien de supporters.

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Nous pourrions aborder également le sujet des cheveux qui sont moins voyant du fait de la casquette mais qui peuvent, longs ou courts, jouer le même rôle que les phénomènes de barbes ou de moustaches.

N’hésitez pas de témoigner en commentaires si vous avez connu ce genre de phénomène dans votre club à un moment donné.

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