TQB ???

Le TQB va occuper bien des têtes à l’occasion de la dernière journée du championnat de France de D1.
En effet, des égalités sont possibles entre les équipes de tête, et il va falloir sortir les calculatrices pour pouvoir les départager.

Depuis quelques années, c’est donc cette formule mathématique qui a été adoptée pour séparer les formations à égalité, lors des phases de poules d’une compétition et ce quand les rencontres entre les équipes à égalité ne permettent pas un départage, et quand tenir un match éliminatoire (sou des matches éliminatoires…) n’est pas possible en raison du calendrier.

Le différentiel « pur » de points (points marqués – points encaissés) ne s’applique pas pour le baseball, puisque le nombre de manches à l’attaque est inégal, selon le déroulement d’une rencontre : l’équipe à domicile peut ne pas passer à la batte en 9è manche, et donc se priver d’une possibilité de marquer des points.

On a donc choisi une formule mathématique, une moyenne, pour pouvoir établir le classement.
Le TQB (Team Quality Balance) se résume donc en une formule toute simple : (le nombre de points marqués divisé par nombre de manches jouées en attaque) – (nombre de points encaissés divisé par nombre de manches jouées en défense). L’équipe qui a le meilleur TQB est classée devant l’autre.

On pourrait prendre la moyenne offensive, la moyenne de points mérités, le nombre d’erreurs, de coup-sûrs, mais ces statistiques peuvent être sujettes à caution, le scorage pouvant se discuter sur l’appréciation d’un jeu ou d’un autre. Là, avec les points, c’est une certaine forme de logique comptable qui se trouve appliquée.

Mais comme cela marche concrètement ?

Prenons un premier exemple simple.

Dans le groupe A, admettons que Rouen soit battu deux fois par le PUC le 24 juillet (cela n’arrivera pas, ce n’est que pour l’exemple. Et si ça arrive, je me retire du baseball). Rouen et Montigny seront alors ex-aequo avec une fiche de 10-6.

Premier critère pour les départager : les matches entre les deux équipes. 2 victoires de chaque côté. Lors de la première journée, 6-0 pour Montigny et 8-1 pour Rouen, lors de la deuxième journée 2-1 pour Rouen et 4-3 pour Montigny.

Il y a eu 2 victoires de chaque côté : 6-0 et 4-3 pour Montigny, 8-1 et 2-1 pour Rouen. Impossible donc de faire la différence.

C’est là qu’intervient le TQB.

On va décortiquer le calcul

Donc Rouen, avec un TQB de + 0,032, finit devant Montigny.

Cela ne s’est joué presque à rien. Juste deux points de plus marqués par les rouennais qui ont fait la différence.

Donc, quoiqu’il arrive le 24 juillet, Savigny et Rouen sont qualifiés pour les ½ finales.

Penchons-nous maintenant sur le groupe B.

Et là, c’est un petit peu plus compliqué.

Rappelons la situation :

Montpellier et Sénart ont 11 victoires et 3 défaites, La Rochelle 12 victoires et 4 défaites.

Et il reste un Montpellier – Sénart à jouer.

Si l’une des deux équipes remporte les 2 matches, pas de problème, elle ira en demi-finale avec les Boucaniers.

Mais s’il y a un partage, on se retrouve avec une triple égalité à 12-4.

On considère donc les matches entre ces trois équipes. Les rencontres contre Nice et Toulouse ne comptent plus.

Mais il se trouve qu’à chaque journée, il y a eu partage :

- 1ère journée : Montpellier – La Rochelle 11-4 ; 1-9
_ 4ème journée : La Rochelle – Sénart 1-3, 10-2
_ 5ème journée : Sénart – Montpellier 1-4, 7-3
_ 6ème journée : La Rochelle – Montpellier 2-12, 6-4
_ 9ème journée : Sénart – La Rochelle 3-11, 9-5
_ 10ème journée : Montpellier – Sénart 1-1 

Donc, tout le monde est à 4 victoires – 4 défaites.

Il faut donc recourir au TQB.

Montpellier a 35 points marqués en 53 manches et 27 points encaissées en 52 manches, soit un TQB de + 0,103
La Rochelle a 48 points marqués en 70 matches et 45 points encaissés en 70 manches, soit un TQB de + 0,043
Sénart a 25 points marqués en 52 manches et 34 points encaissés en 53 manches, soit un TQB de – 0,161.
On ne va pas appliquer tous les cas de figure, mais pour faire simple, Sénart doit s’imposer avec au moins 8 points d’écart sur l’ensemble des 2 matches pour se qualifier. Par exemple, avec un 15-5, 2-4 ou un 9-0, 0-1, ce sont les Templiers qui passent.

Quoiqu’il en soit, La Rochelle est qualifié.

Car si Sénart domine Montpellier de 8 points, son TQB passe à – 0,014 et celui de Montpellier à – 0,029. Tout points supplémentaires des Templiers fait baisser le TQB des Barracudas.

Et si Montpellier limite les dégâts à 7 points, son TQB passe à – 0,014 et celui de Sénart à – 0,029. Même raisonnement, tout point supplémentaire des Barracudas fait baisser le TQB des Templiers.

Donc, avec son 0,043, La Rochelle est à l’abri.

Reste à déterminer le classement final du groupe.
Là, il se peut que cela se complique un petit peu.

- Cas n°1. Montpellier perd avec un différentiel sur les deux matches
inférieur à trois points (par exemple, 5-8, 6-4).
Les Barracudas sont 1er, les Boucaniers 2è.
_ Cas n°2. Montpellier perd avec un différentiel sur les deux matches
supérieur à trois points et inférieur à 7 (par exemple 0-10, 9-5)
Les Boucaniers sont 1er, les Barracudas 2ème.
_ Cas n°3, Sénart gagne avec un différentiel sur les deux matches supérieur
à huit points et inférieur à 12 points (par exemple, 15-3, 4-7),
Les Boucaniers sont 1er, les Templiers 2ème.
_ Cas n°4 : Sénart gagne avec un différentiel sur les 2 matches supérieur
à 12 points (par exemple, 15-1, 0-1),
les Templiers sont 1er et les Boucaniers 2ème. 

Les plus observateurs d’entre vous auront remarqué que deux cas n’ont pas été évoqué : ceux où Montpellier a trois points d’avance et celui ou Sénart à douze points d’avance.

Et bien dans ces deux cas, il y a une double égalité avec exactement le même TQB entre Montpellier et La Rochelle dans le premier cas et Sénart et La Rochelle dans le 2ème cas.

Et bien dans ces deux cas, on ne prend plus en compte que les résultats entre les équipes concernées. Et ce sera en faveur de Montpellier (TQB 0,200) dans le 1er cas (donc Montpellier 1er et La Rochelle 2é) et de La Rochelle (TQB 0,286) dans le 2ème cas (dont La Rochelle 1er et Montpellier 2ème).

Pour être tout à fait complet, voici ce que dit l’annexe 21 des RGES, qui détaille tous les modes de départage :

En cas d’impossibilité d’appliquer les dispositions de l’article 36.03.02 des présents règlements, il sera fait application des dispositions suivantes :

1. L’équipe qui a remporté le plus de rencontres entre les équipes à égalité se verra attribuer le meilleur classement

2. .L’équipe qui dispose du meilleur TQB (team’s quality balance) (nombre de points marqués divisé par nombre de manches jouées en attaque) – (nombre de points encaissés divisé par nombre de manches jouées en défense).

3. L’équipe qui a le meilleur «TQB appliquée aux points mérités » (nombre de points mérités marqués divisé par nombre de manches jouées en attaque) – (nombre de points mérités encaissés divisé par nombre de manches jouées en défense).

4. La plus haute moyenne à la batte calculée sur les rencontres entre les équipes à égalité.

5. Tirage au sort.

Lorsque les critères 2, 3 ou 4 sont appliqués et qu’une équipe est désignée pour la première ou la dernière place et que les autres équipes sont toujours à égalité avec le même résultat de TQB (2), de points mérités TQB (3) ou de moyenne à la batte (4), l’ordre pour départager ces équipes recommence au critère 1 (nombre de victoires entre ces équipes à égalité).

Voilà, j’espère que nous avons été clair. De mon côté, je vais prendre un cachet pour le mal de tête.

François Colombier