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Petits et gros écarts

Dernier article pendant la trêve olympique. Le baseball en France est en vacances et peut se repaitre des victoires françaises historiques dans les autres sports. Le retour à la compétition se fera le 25 aout entre Montpellier et Montigny pour deux matchs en retard et les trois dernières journées de compétition se dérouleront sur les weekend suivants. Le 15 septembre au soir nous connaitrons le classement de la saison régulière avant les plays offs et plays down.

Analysons ensemble les résultats en terme de points et d’écarts de points sur les 11 premières journées.

Mercy-rules

Relativement peu de matches en mercy-rules, une moyenne de points tout à fait dans la norme, et plusieurs rencontres qui se jouent dans les dernières manches : la règle des JFL n’a pas entraîné une orgie de points.

La règle des JFL a-t-elle contribué à fausser la donne, à diminuer la qualité de jeu du championnat ? Pas vraiment, si on regarde les chiffres. Tout d’       abord, la moyenne des points marqués par match s’élève cette saison à 10,28. C’est tout à fait dans la norme des trois dernières saisons : 10,77 (2023) ; 12,77 (2022) ; 10, 26 (2021). Et c’est même moins que la dernière année à 8 clubs, 2017 : 12,38. Faire lancer des jeunes Français (parfois trop jeunes pour ce niveau de jeu, on le concède) n’est donc pas synonyme d’orgie de points.

Un autre fait le démontre, celui des « mercy-rules ». On a pu craindre le pire en début de saison. Il y en eut en effet pas moins de 5 lors de la 3e journée. Et, au total 10 dans les 36 premiers matches. Puis les écarts se sont réduits, les choses sont un peu rentrées dans l’ordre : aucune mercy-rules pendant les 39 matches suivants. Et une légère réaccélération depuis, 3 dans les 9 derniers matches, dont 2 le dernier week-end.

À noter que Rouen a signé 4 mercy-rules, devant Savigny (3), Metz et La Rochelle (2), Toulouse et Montpellier (1) et que Montigny et Toulouse en ont été les principales victimes (4) devant Sénart et Metz (2) puis La Rochelle (1).

13 mercy-rules en 86, cela donne 15 % de matches se terminant ainsi. Comparons là aussi avec les derniers exercices. On était à 25 % en 2023, mais avec une équipe de Nice très faible, victime 11 fois du règlement. Si on enlève les Niçois, on arrive à 16 %. En 2022, c’est 22 %, dont 8 au PUC. En retirant les Parisiens, on tombe à 14 %. En 2021, on est à 21 %. En retournant à la saison 2017, on est à 30 %, dont 13 à St Just. Sans eux, on arrive à 18 %.

Il y a donc, pour l’instant, moins de mercy-rules, donc un championnat plus équilibré, il suffit d’ailleurs de lire le classement pour s’en persuader.

Il faut toutefois concéder que ce sont souvent des JFL, souvent très jeunes,  qui se sont retrouvés au cœur des gros écarts. Les matches à mercy-rules de cette saison ont souvent une caractéristique commune : une manche à fort pointage. 7 points en 6e manche pour les Huskies contre Sénart (score final 11-1), 6 points en 8e pour les Boucaniers contre Metz (12-2), 11 points en 7e pour les Huskies contre Toulouse (19-4), 9 points en 4e pour Sénart contre Montigny (17-4), 8 points en 5e pour Savigny contre Montigny (16-5), 6 points en 8e pour Metz contre Toulouse (10-0). Et, dans la box score de ces matches, on retrouve les noms de Davy, Chevet, Duquenoy, Bennemacher, Guesmia, Py, Perrois, Clairet, qui ont subi à cette occasion un bien rude apprentissage. Rares aussi sont les matches startés par un non-JFL qui se terminent en mercy-rule. Ce n’est arrivé qu’à trois reprises sur les 13 fois.

Mais il n’y a aucune panique à avoir, les jeunes JFL font relativement bien leur travail, et s’il leur arrive parfois de connaître un gros trou  d’air, cela n’a pas de conséquence dramatique sur le championnat et sur le jeu. C’est un aspect important à souligner de cette règle qui a fait, et fait encore, beaucoup parler.

Retournements de situation

Il y eut deux mercy-rules dimanche dernier, mais à l’opposé de ces matches sans trop de suspens, il y eut aussi un walk off, le ballon-sacrifice de  Gonzales faisant marquer Briones et permettant un gros retournement de situation en dernière manche. C’était déjà le 6e walk off de la saison. Il y eut auparavant un simple d’Ouanyou (Sénart) contre Montigny, un fielder-choice de Scavo (Toulouse) contre La Rochelle, un double de Lassaline (Montigny) contre Rouen, un double de Nakamura (Sénart) contre La Rochelle, un but sur balles avec les buts remplis de Grisot (Montigny) contre Toulouse.

En parlant de retournement de situation, 20 matches se sont joués après la 6e manche. C’est-à-dire que le score était soit à égalité, soit en faveur de l’équipe finalement perdante, qui s’est donc fait rattraper et doubler dans les 3 derniers innings (ou plus, dans le cas d’une prolongation). À ce petit jeu, ce sont les Cometz qui se sont montré les plus « clutch » : ils ont renversé 4 fois le score en leur faveur, et leur bonne saison s’explique en partie par cette capacité à ne jamais lâcher. C’est arrivé 3 fois à La Rochelle, Montpellier, Sénart et Toulouse et 2 fois à Montigny et 1 fois à Rouen et Savigny. Les Cougars se sont fait doubler dans la dernière ligne droite à 4 reprises (et ces matches peuvent peser lourd en fin de saison), tout autant que Savigny. Rouen a s’est incliné 3 fois en fin de matches (mais ça, c’était avant que les Huskies décident de ne plus perdre), tout autant que La Rochelle. Ce fut deux fois pour Montpellier, Metz et Sénart, et jamais pour Toulouse. C’est une preuve de plus qu’il serait vraiment bon de ne pas toucher aux 9 manches. Cela changerait la face du championnat d’une manière sans doute plus importante que les JFL.

Les Toulousains se sont fait une spécialité des matches serrés : dans les matches se terminant avec un point d’écart ils sont 6-3, et 3-0 dans les matches avec deux points d’écart. Donc 9-3 dans les matches serrés. Avec les 4 mercy-rules subies, on voit que la saison des hommes de Randy Perez passe pour tous les états d’âme !  Curieusement, Montigny est assez à l’aise dans les matches serrés : 4-3 (2-2 dans les matches d’ 1 point, 2-1 avec dans les matches de 2 points). De même que Sénart : 4-3 aussi (2-1 et 2-2). Toutes les autres équipes sont dans le négatif : La Rochelle 4-6 (4-5, 0-1), Metz 4-6 (3-3, 1-3), Montpellier 5-7 (4-4, 1-3), Rouen 4-5 (2-5, 2-0), Savigny 4-5 (3-3, 1-2).

Et pour en finir avec ces matches au couteau, 8 rencontres se sont terminées en extra-inning. Les Boucaniers et les Cometz sont les spécialistes, 4 chacun, pour le même résultat de 2 victoires et deux défaites. Sénart a gagné ses 2 matches en période supplémentaire, Toulouse en a gagné 1 et perdu 1, Savigny est 0-1 et Montigny 1-2.

Pas de doute, ce championnat formule « 8 équipes / JFL » vaut le coup d’être suivi. Pas trop de matches déséquilibrés, plein de rencontres à suspens. Et une fin de saison qui nous fait déjà saliver. Ce n’est pas qu’on est contre des longues vacances en août, mais on a déjà hâte d’être à la fin du mois !

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