Le softball français compte des joeuses qui sont des lumières pour les générations montantes. Equipe de France, Equipe championne de France, Coach dans plusieurs équipes, Pauline Prade cumule toutes ses forces. Baseball TV France est allé à la rencontre de Pauline Prade.
BTVF : Qui êtes-vous Pauline Prade ?
Sportive depuis toujours, et softballeuse depuis 2008. D’abord chez les French Cubs de Chartres qui, par chance, était le seul club à proximité, et qui m’a permis de découvrir cette discipline peu ordinaire. J’ai ensuite intégré le Pôle France, à Saint-Raphaël, dès la rentrée scolaire de 2009, où j’ai pu allier ma carrière sportive et mon cursus scolaire puis universitaire.
En 2013, je rejoins le club des Comanches, alors à Toulon, pour participer à ma première Coupe d’Europe, club que je ne quitterai momentanément qu’une fois, pour jouer une saison en Première Division aux Pays-Bas en 2016, dans le but de préparer le Championnat du Monde de la même année.
Je suis sortie de la structure quelques années plus tard pour lancer ma vie professionnelle, en parallèle de ma carrière sportive.
Depuis 2008, j’ai eu la chance de rencontrer un certain nombre de coaches et de joueurs/joueuses, de tout horizon, qui m’ont permis d’être aujourd’hui la joueuse que je suis. Je serai éternellement reconnaissante envers toutes ces personnes qui ont eu la patience de m’apprendre, m’écouter, m’accompagner et de faire grandir la joueuse et la personne que je suis, et qui m’ont permis de vivre les plus belles expériences qu’il est donné de vivre à un sportif !
BTVF : Le softball féminin prend de plus en plus de force dans le contexte actuel, le rajout d’une compétition comme la Super League vient aider à mieux communiquer, comment appréhendez-vous cette compétition et ses caractéristiques ?
Le concept de la SL est quelque chose d’innovant, qui promettait de belles choses sur le papier. Pour avoir participer aux deux premiers weekend, je peux assurer que les promesses sont tenues. C’est un format de compétition inédit, qui nous permet de jouer avec d’autres joueuses et d’affronter nos coéquipières habituelles, avec un certain enjeu. On retire l’étiquette Equipe de France, ainsi que celle Club, pour juste jouer avec une équipe différente chaque weekend.
Le versant individuel de notre discipline est mis en avant, mais le système de point montre qu’une joueuse ne peut pas gagner seule, et que la performance collective pèse énormément sur la performance individuelle.
BTVF : Vous êtes dorénavant coach de softball pour une équipe masculine, les approches sont sûrement différentes qu’avec les féminines. Pouvez-vous nous en parler ?
Je passe en effet de l’autre côté de la ligne des fair ball pour la saison 2023, et aide au coaching de l’équipe masculine du club des Comanches de Saint-Raphaël, non sans appréhension.
Je n’ai jamais coaché d’équipe féminine, mais la gestion et le relationnel sont bien différents. Il est plus aisé, à mon sens, de discuter franchement avec les joueurs, sans avoir besoin de prendre des pincettes !
Le coaching est une autre façon de voir le jeu, c’est une expérience à vivre pour savoir ce que ressent un coach et les obligations qui lui incombent. C’est une autre facette de notre discipline qui est tout aussi intéressante. Le fait d’être joueuse me permet de savoir comment les joueurs vivent telle ou telle situation, je peux partager mon expérience puisque je me retrouve à leur place quand je joue.
BTVF : L’équipe de France a de gros objectifs pour les années à venir, vous avez traversé avec elle de nombreuses années de haut niveau, quelle sont pour vous les axes de progrès pour mieux performer dans l’avenir ?
J’ai eu la chance de vivre plusieurs expériences européennes depuis les équipes jeunes en 2010 jusqu’au dernier Championnat d’Europe sénior en 2022. Un sacré bout de chemin a été parcouru depuis, mais il est encore long pour rivaliser avec le haut de tableau. Les moyens humains et financiers se sont accrus ces dernières années, et 2019 a été l’aboutissement de tout cet investissement : on intègre le Top 6 européen et on se qualifie pour le Tournoi de Qualification Olympique ! C’était une belle récompense pour nous les joueuses, pour le coaching et la Fédération.
Depuis plusieurs années, les joueuses ayant obtenu leur bac partent étudier aux Etats-Unis et bénéficient d’une bourse d’étude. Elles jouent beaucoup plus de matchs qu’ici en France, avec un niveau bien plus élevé : ces joueuses arrivent sur les compétitions internationales très préparées et sont une plus-value pour l’équipe nationale.
Cependant, même s’ils sont plus nombreux, les moyens humains et financiers sont encore timides, pour permettre d’élever le niveau de notre équipe nationale. Ce fonctionnement a aujourd’hui atteint ses limites, les autres équipes européennes ayant un meilleur niveau de jeu, car se donnent les moyens d’être meilleures. Nous faisons, à notre échelle, ce qu’il est possible de faire bien évidemment, mais cela reste trop peu pour prétendre à un nouveau top 6 voire un top 4.
BTVF : Que pouvons-nous vous souhaitez ?
De la réussite pour nos deux collectifs engagés en première division et surtout une forme physique permettant d’arriver au bout de la saison et la couronner de succès !