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Baptiste Blancot

La chevauchée fantastique de Baptiste Blancot !

Tandis qu’en France, la règle JFL se met en place (et je vous sais suffisamment assidu(e)s à BaseballTV pour savoir de quoi il retourne), plusieurs de nos jeunes pousses n’ont pas hésité à traverser l’Océan Atlantique pour tenter l’aventure au pays de l’Oncle Sam.

Parmi eux, Baptiste Blancot vient de terminer sa première saison avec les Mustangs de Monroe, établissement sis à New Rochelle, dans l’Etat de New York.
Marchant dans les pas de son grand frère, au club des Angels de Périgueux, Baptiste galope vers sa destinée à brides abattues !
En l’espace de dix ans, il passe de l’Equipe de Nouvelle-Aquitaine au Pôle Espoir de Bordeaux, puis au Pôle France de Toulouse, il joue chez les Cougars de Montigny et avec son club actuel, le Stade Toulousain.
Joueur de l’Equipe de France depuis la catégorie 12U, il enchaine les performances jusqu’à attirer l’œil du coach du Monroe College, l’année dernière.

Le Stade Toulousain annonce son retour et sa présence pour les matchs face aux Cometz. Floqué du numéro 14, Baptiste Blancot apparait dans l’escouade. Deux matchs sur le terrain des Cyclones de Fénay pour un retour attendu en D1 française.
J’en profite pour lui demander quelques minutes de son temps. Sans monter sur ses grands chevaux, il répond à mes sollicitations avec gentillesse et simplicité.

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BTVF : Comment passe-t-on du Pôle espoir de Bordeaux à un College aux États-Unis ?

Le chemin est long ! Déjà le prérequis, je pense, c’est de passer par le Pôle France de Toulouse et ensuite il faut parler à des coachs américains, leur faire des vidéos.
Il faut aussi avoir des stats, leur montrer ce qu’on appelle des « tools » : lancer fort, courir vite, frapper en situation, etc. Et après il faut attirer l’œil d’un recruteur, lui parler, négocier la bourse…, jusqu’à avoir la chance et l’opportunité d’aller là-bas.

BTVF : vous êtes au Monroe College, à New Rochelle, est-ce que vous connaissiez cet établissement ?

Absolument pas ! C’est Boris Rothermundt qui m’en a parlé. Il m’a dit que Monroe était intéressé par mon profil, que je devais prendre contact, discuter avec eux et après j’ai regardé si ça collait avec mon projet, si l’accroche était bien avec le coach.
En fait, j’ai pas trop réfléchi, j’y suis allé. Les occasions sont rares donc il faut les saisir quand elles se présentent !

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BTVF : Quel regard les Américains ont de l’Europe ?

Ils ne vont pas forcément venir, c’est plus difficile pour eux de nous voir, ils ne s’intéressent pas forcément aux joueurs en Europe donc il faut que nous, joueurs européens, les contactions et ensuite eux, s’ils sont intéressés, ouvrent la discussion.

BTVF : Et sur votre profil, qu’est-ce qui a fait la différence selon vous ?

Je pense que c’est ma défense qui est intéressante et après ce qui leur plaît en Europe, c’est que nous sommes des joueurs structurés, rigoureux. Par exemple, sur les horaires d’entrainement à Monroe, on a eu pas mal de problème avec certains joueurs, les coachs aiment la discipline qu’on a en Europe. Je pense que ça, c’est un facteur qui fait que l’on arrive à attirer l’œil de certains coachs.

BTVF : Quelle différence avez-vous remarqué au niveau des structures entre les États-Unis et la France ?

Alors aux Etats-Unis, tout est axé sur le sport, mais vraiment tout ! La plupart des gens qui vont dans les Colleges, je dirais 50% des gens, c’est pour pratiquer un sport !
On a accès à tout ! Les infrastructures qu’on a dans les CREPS en France, on a les mêmes dans un College, dans tous les Colleges quasiment aux États-Unis, y compris un staff médical !
Et puis, il y a un engouement autour des équipes de sport du College : le soir, quand tu gagnes, tu rentres et tout le monde est content, des enseignants au cantinier. C’est pris un peu plus au sérieux on va dire.

BTVF : qu’est-ce qui vous manque le plus aux USA ?

(la réponse fuse) La nourriture française ! C’est ça qui a été le plus difficile je pense.. ouais la nourriture !

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BTVF : Côté Equipe de France, il y a eu trois matchs contre l’Allemagne, pour autant de défaites. Que manque-t-il à la France pour jouer les premiers rôles sur le plan européen et mondial ?

Tout d’abord, je tiens à préciser qu’on a tout le talent qu’il faut, on a les infrastructures. Mais il faut qu’on joue plus ! Ici, il fait froid la moitié de l’année c’est difficile de jouer ; pourtant c’est la clé ! Jouer un maximum de matchs dans la saison.

Aux États-Unis quand on est des joueurs de College, donc d’une vingtaine d’années, on joue une soixantaine de matchs en 3 mois. Ca fait toute la différence ! Au niveau filière formative il y a tout ce qu’il faut, on est très bien suivi par le Pôle France qui fait un taf formidable pour nous. Et puis on a la chance d’avoir accès à de superbes infrastructures, c’est un privilège qu’il faut exploiter.

BTVF : Vous reste-t-il des matchs à jouer avec les Mustangs ?

Non, la saison est finie avec Monroe. Du coup, j’ai pu traverser l’Atlantique. La saison est finie, les cours aussi ; je suis des cours en Management du sport. Par conséquent, je suis rentré au plus vite pour pouvoir jouer avec Toulouse.

BTVF : Quels sont les objectifs à moyen et long terme ?

Ce serait déjà d’avoir plus de temps de jeu avec le Monroe College et forcément d’y performer, ainsi que de performer en D1 avec Toulouse ainsi qu’en Equipe de France. Pouvoir représenter la France et avoir des médailles, ce serait génial !
Et ensuite j’aimerais bien poursuivre dans un College en NCAA. C’est encore loin mais l’idée est de finir au plus haut, pourquoi pas être drafté ! C’est l’objectif pour tous ceux qui sont là. Après en fonction de ma carrière, on verra ce qui arrivera, soit je reste aux USA soit je rentre en France.
Mais j’aime la France, j’aime beaucoup l’Europe.

(NDLR : le College de Monroe est affilié à la NJCAA – National Junior College Athletic Association. La NJCAA et la National Collegiate Athletic Association (NCAA) régissent les sports universitaires. La NCAA supervise les colleges et universités de quatre ans, tandis que la NJCAA régit les colleges de deux ans seulement).

Sébastien DONDE.

Crédit photos : site internet de la FFBS, site internet du Monroe College, page Instagram de la ville de Trélissac.

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