Focus sur la division 2 et sur un joueur français. Lanceur pour l’équipe des Dragons de Ronchin dans le nord de la France près de Lille, recontre avec Cyril Beaurepaire qui affiche depuis le début du champoinnat une ERA magnifique de 1,14.
BTVF : Qui êtes vous Cyril Beaurepaire ?
C.B. : J’ai 30 ans, j’habite à Lille avec ma compagne où j’exerce le métier de kinésithérapeute dans un centre de rééducation et au sein du staff médical de l’équipe de basket Lilloise évoluant en proB.
BTVF : Quel est votre parcours dans le baseball français et pourquoi le poste de lanceur ?
C.B. : J’ai commencé à 9 ans, vers l’année 2004, juste après mon frère de 6 ans mon aîné après avoir touché à pas mal de sports (natation, judo, tennis, badminton,..).
Je me souviens bien de mon premier entraînement à Ronchin où j’avais essayé de renvoyer la balle avec le gant. J’ai eu la chance de débuter dans un club où les sections jeunes étaient bien structurées et d’être accompagné par des coachs compétents en plus d’être passionnés.
Je joue lanceur et short stop / 3e base depuis le début. J’aime le pitching pour les affrontements que ça implique avec le frappeur.
J’ai commencé à m’entraîner avec les adultes avec un pote à partir de mes 14 ans. Ca m’a permis d’intensifier ma pratique et de nourrir d’autres objectifs afin de gagner ma place au sein de cette équipe. Nous avons tout les deux participé, suite à l’invitation du coach historique de Dunkerque contre qui nous avions souvent joué, à une sélection en EDF jeune. Ça n’a pas marché et avec du recul je n’y suis pas allé suffisamment préparé mentalement, ne sachant pas à quoi m’attendre.
J’ai commencé à travailler sur un lancer atypique, la knuckleball, que je lançais quasi exclusivement en match entre mes 15 et 18ans. L’année de mon concours de kiné ne m’a laissé que peu de temps pour l’entraînement. J’ai repris plus sérieusement l’année suivante avec un style de pitching plus classique, n’ayant plus assez de temps à consacrer aux bulpens et entraînements spécifiques.
Comme beaucoup de joueurs, je suis sur ma 2-3e dernière saison mais la passion pour le baseball, les copains et la poule élargie à 8 équipes m’ont encore fait re-signer !
BTVF : Comment s’est passé votre parcours quand votre coude a du être opéré et comment avez-vous repris la route du monticule ?
C.B. : C’est arrivé un an après une fracture de la main droite qui m’avais déjà éloigné des terrains quelques mois mais j’étais soulagé d’avoir enfin un traitement adapté. J’avais mal depuis plusieurs années lorsque j’ai dû me faire opérer en 2018.
Même si la chirurgie a été un peu plus lourde que prévue, pour faire simple il a fallu retirer une excroissance osseuse qui rentrait en conflit avec mon articulation et un nerf, le ligament était encore en suffisamment bon état pour ne pas devoir passer par un Tommy John impliquant une plus longue rééducation.
J’y suis allé step by step, d’abord la kiné chez un pote en qui j’avais toute confiance puis la réathlétisation, la reprise de la frappe et progressivement le long toss.
Je m’étais proposé en tant que closer pour la saison suivante afin de réduire le nombre de manches lancées et petit a petit j’ai augmenté le volume en match.
J’ai surtout travaillé sur le relâchement du bras pour retrouvé de la fluidité dans ma mécanique et réappris à prendre du plaisir à lancer sans douleur !
Mon métier de kiné me permet maintenant d’optimiser le peu de temps que j’ai a accorder à ma préparation physique afin de cibler les aspects clés de ma santé et de ma performance. Mon expérience auprès de sportifs et de coachs pro a aussi considérablement nourri mon approche du sport et de l’entraînement. L’importance de comprendre pourquoi on s’entraîne, de mettre une intention précise derrière chaque exercice et de se concentrer sur son jeu et les moyens à mettre en place pour y arriver plutôt que sur le résultat.
BTVF : Comment qualifieriez vous votre catégorie de lanceur ?
C.B. : Tout d’abord le genre de lanceur qui aime frapper, même si c’est énergivore ça me permet de maintenir un état de tension et une symbiose avec le reste de l’équipe. Sur le monticule je dirais agressif: je lance peu de balles pour être en avance sur le compte et lance peu de strike faciles. Ça provoque souvent des contacts mais moins souvent des hits, je mise beaucoup sur la défense et suis toujours boosté après un gros jeu défensif !
Je pense avoir la capacité d’élever mon niveau de jeu lors des at-bats importants, ça me permet de stopper le momentum offensif de l’équipe adverse sans pour autant avoir la meilleure vitesse de balle ou la plus grosse palette de lancers.
Pour terminer sur mon style de pitching, j’aime bien cette citation de Greg Maddux : « I could probably throw harder if I wanted, but why? When they’re in a jam, a of pitchers…try to throw harder. Me, I try to locate better » et cette phrase : faire les choses sérieusement sans trop se prendre au sérieux.
BTVF : Cette année, les statistiques de vos matchs en Division 2 sont très bonnes, quels sont vos objectifs et ceux de l’équipe de Ronchin pour la saison ?
C.B. : D’abord ceux de l’équipe qui sont dans l’ordre : le maintien, un ratio de victoire positif et ensuite la participation aux playoffs pour l’aventure humaine et sportive que ça représente.
Personnellement je me focalise sur le fait de garder mon style de pitching, aider l’équipe dans nos objectifs et rentrer chez moi fier de ma prestation. Le moins de BB possibles, le moins de points mérités possibles et des grosses claques au bâton !
Je reste très humble sur les bonnes stats de cette première partie de saison et mes performances. Le plus dur reste à faire afin d’atteindre nos objectifs et c’est à mon sens un état d’esprit nécessaire pour y arriver en continuant à progresser !
BTVF : Que pouvons nous vous souhaiter ?
C.B. : D’atteindre les objectifs mentionnés et de prendre du plaisir avec l’équipe ce faisant ! Les résultats individuels suivront.
J’en profite pour remercier mon club des Dragons de Ronchin ainsi que les personnes qui œuvrent à sa vie, mes coéquipiers, coachs, adversaires et officiels sans qui on ne pourrait pas s’amuser en se dépassant sur les terrains dans un bel esprit sportif ! Merci aussi à l’équipe de Baseball TV France pour la mise en lumière ainsi que pour l’intérêt porté au baseball français quel que soit le niveau !