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D1 : Demi finales : 1er Bilan

Rouen – Montpellier 2-0

Mais que s’est il-passé ?

Dimanche soir, en rentrant chez moi, j’ai reçu un message du Directeur Sportif des Huskies, Sylvain Virey, qui disait, entre autres : « je n’ai rien compris à ce deuxième match » ? et un autre du Manager des Huskies, Boris Marche avec ces mots : « je n’ai jamais vu ça… ».

Même vainqueurs, même avec un très gros pied en finale, les Huskies étaient encore dans un état de sidération.

Mais comment Montpellier a pu laisser filer ce match ? C’est certainement le plus terrible naufrage de l’histoire du baseball français. Mener 8-0 en 9ème manche et perdre 12-13 en 11ème, c’est quelque chose qui ne devrait jamais arriver.

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Mais revenons sur les lieux du drame.

Pendant 7 manches, Mathis Nayral a fait ce qu’il voulait de l’attaque des Huskies. On voyait là le mauvais visage des rouennais, déjà entrevu cette saison, un manque de concentration, des at-bats expédiés, pas d’intensité, comme si le travail avait déjà été fait avec la victoire dans le match 1 et qu’il ne servait pas à grand-chose de se fatiguer dans le match 2. Nayral, lui, enchaînait les retraits ; 16 de suite pour commencer le match, un premier hit de Viger en 6ème manche, aussitôt effacé par un double jeu.

Son attaque lui donnait un peu d’oxygène. Face à Quentin Moulin, toujours un peu en retrait cette saison, Guiraud et Brossier produisaient les deux premiers points en 3ème. Puis ce même Paolo Brossier accueillait Esteban Prioul en 6ème manche par un home-run sur le premier lancer. Le petit champ centre des Barracudas finira le match entre 5 en 6 et 3 RBI. Puis en 7ème manche, l’australien Van Steensel allait faire ce qu’il fait de mieux depuis qu’il est arrivé : se faire détruire : 4 points sur 5 hits.

C’était 8-0 pour Montpellier à l’entrée de la 8è manche. Après un retrait, Nayral concédait son 2ème hit du match. Le cap des 95 lancers approchait, et Jean-Michel Mayeur faisait appel, en toute logique, à Sigiura. Le japonais donnait quelques signes de faiblesse avec 2BB, mais s’en sortait avec les buts remplis. Tout allait bien pour Montpellier et personne (à part peut-être les joueurs des Huskies, et encore…), ne pouvait penser que Rouen allait gagner.

En 9è manche, le releveur de Montpellier donnait 4 BB (avec un K à Dagneau au milieu). Le score était de 8-1, rien de grave. Guiraud venait en relève. Un double, un roulant, puis 3BB de suite. Le score passait à 8-5 avec deux retraits et les buts remplis. Cela aurait le moment de donner la balle à un lanceur qui aurait eu le temps de se réchauffer, un Ozanich ou un Canelon. Le premier est sans doute blessé, le deuxième était peut-être fatigué, mais je ne peux pas croire qu’il ne serait pas parvenu à aller chercher le 3è retrait. C’est Soriano qui était appelé en relève. Un roulant d’Hernandez vers l’arrêt-court. Le match est fini ? Non, le lancer de Guiraud est hors-cible, c’est la 41è erreur de la saison de Montpellier. Un wild-pitch et un nouveau BB plus tard, Rouen recolle à 8-8.

Mais ce n’était pas fini. Deux ballons sacrifices font marquer 2 points aux Barracudas en 10è. 3BB et un wild-pitch, et Rouen recolle à 10-10. Puis Montpellier reprend les devants 12-10 avant que Vissac ne close les débats avec un simple.

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Un fin de match qui ne ressemblait absolument à rien au niveau baseball, mais dont l’intensité a atteint des sommets rarement égalés.

Ce fut beaucoup plus tranquille, le samedi. Un Canelon très solide pendant 8 manches, qui résiste aux quelques menaces des Huskies (coureur en 2 et 3, 2 retraits en 1ère, coureur en 2, aucun retrait en 5ème, coureur en 1 et 2, un retrait, en 6ème) et un Gomez qui lui répond coup pour coup. Un premier tournant intervient en 5ème manche. Doat reçoit un BB, mais après plusieurs pick-offs, il est surpris et retiré par un mouvement rapide du gaucher rouennais. Comme Nayral recevra un B et Sigiura frappera un double ensuite, c’est un point qui aurait pu être marqué et qui aurait peut-être changé la face du match. Prioul entre en relève en 8ème et retire les trois frappeurs qui lui font face.

Arrive la 9ème manche. Après un retrait, Brainville frappe son deuxième hit du match. Hernandez est retiré sur trois prises. Dagneau se présente au bâton. Il a déjà un simple, un double et un BBI. Cette fois, ce sera une puissante line-drive au centre qui file jusqu’à la clôture, Brainville contourne les sentiers et marque le 1er point rouennais. Un autre point viendra sur un wild pitch de Sigiura, entré en relève. Prioul ne tremblera pas face à Brossier, Soriano et Anderson, retirés dans l’ordre.

Et voilà comment les Huskies vont se rendre à Montpellier avec deux victoires en poche. On a assisté à un miracle dimanche, il en faudra un autre le week-end prochain pour que les Barracudas puissent renverser la vapeur.

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Savigny – La Rochelle 2-0

Qui domptera les Lions ?

Savigny est en mission. Les Lions veulent exorciser ces années où ils ont été privés de leurs terrains, où les résultats n’ont pas été à la hauteur, en tout cas au plus haut niveau. Patiemment, discrètement, intelligemment, ils ont construit une équipe qui a appris à gagner ensemble et qui croit plus que jamais dans ses chances.

Et elle aurait bien tort de ne pas y croire. Quand on est sur une série de 12 victoires de suite, en ayant au passage épinglé Rouen, Montigny et La Rochelle, on n’a plus envie de perdre, on ne sait plus perdre. Et puis les Lions ne meurent jamais. Ils sont revenus de l’arrière contre Montigny (de 1-7 à 8-7), deux fois contre Rouen (de 4-5 à 7-5 et de 2-4 à 7-4) et ils ont remis ça contre les Boucaniers, de 4-6 à 8-6. C’est un signe qui ne trompe pas : la confiance est là. Et avec la confiance, on peut aller très, très loin.

La confiance, elle se lit aussi dans les choix de Thomas Salado. Il a pris le pari d’y aller avec Gédéon Coste dans le match 1, contre l’as de La Rochelle, Will Nieves. Et le gaucher a répondu présent, avec notamment 0 BB, alors qu’on sait que c’est une de ses faiblesses depuis le début de sa carrière. Et comme en face, Nieves était un petit peu moins dominant que d’habitude (10 hits concédés, cela ne lui était arrivé qu’une seule fois cette saison, contre Montpellier/ et 5K, son plus faible total sur un départ), Savigny avait tous les atouts en main dans ce match n°1

On pouvait craindre que La Rochelle manque un peu de compétition, cela s’est senti dès la 2è manche avec deux erreurs qui ont coûté très cher. Mais La Rochelle sait aussi ne rien lâcher, et sans un gros jeu défensif Dahan – Gonzales – Acuna pour couper Rosell au marbre sur le double de Milar, le score aurait été égal en 5è manche. Mais on le répète, c’est l’année des Lions. Ils réussissent tout ce qu’ils touchent.

Dans ce genre de match, il est important que les meilleurs soient les meilleurs. Autrement dit, que les leaders produisent. Ruiz a compris le message en faisant marquer le point d’assurance en 6è manche. Et Parades, entré en relève avec 2 coureurs sur les sentiers dans le même inning a ensuite fermé la porte. Pas sans que La Rochelle s’offre une dernière poussée en toute dernière manche. De LA Rosa représentait le point de la victoire, après que Suazo ai fait marquer Rosell. Mais un flyout au champ centre mettait un terme aux espoirs des Boucaniers.

Quand Savigny a marqué le 1er point dès la 1ère manche du match n°2, on s’est dit que les jeux étaient faits. Que les Lions allaient poser leur empreinte sur ce match et creuser rapidement l’écart. Mais ce fut au contraire le début de trois manches très intenses, avec beaucoup de pression de part et d’autre sur les lanceurs, beaucoup d’intensité, et quelques mauvaises décisions. 2-2 après 3 manches, tout était à refaire.
Savigny a repris les devants en 7è sur la tendance forte des demi-finales : le but sur balles avec les buts remplis. Orozco était au monticule et là encore on pouvait penser que Savigny allait réussir à garder l’avantage.

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Mais La Rochelle ne s’est pas qualifiée par hasard pour les play-offs. Une erreur leur a ouvert la porte à leur retour au bâton. Et les Boucaniers ont montré qu’ils pouvaient être très dangereux, avec leur meneur offensif Théo Lakhmeche à la baguette. 4 points marqués, un score qui passe à 6-4 en faveur de l’équipe à domicile.

Ce match n’allait pas en rester là. C’était vraiment une lutte sans merci, un bras de fer irrespirable entre deux très belles équipes. On pouvait craindre pour La Rochelle la manque de pitching en relève. De La Rosa avait manqué la sienne, par rapport en tout cas à ce qu’il a montré cette saison. Torres était appelé au monticule, avec succès en 7ème, ce fut trop compliqué face au haut de line-up en 8ème. Savigny montrait sa résilience en scorant 4 fois (avec un autre BB les buts remplis…), presque chirurgicalement, hit après hit, avec calme et détermination.

C’était suffisant pour Orozco qui, cette fois, ne se faisait pas prier pour fermer la porte.

Ce sera dur, trop dur certainement pour La Rochelle le week-end prochain. Savigny va retrouver la finale du championnat, pour la première fois depuis 2010 ! C’était contre Rouen, et les Huskies s’étaient imposés, comme ils l’avaient fait en 2003, 2005 et 2009.

Après la saison régulière et après le premier week-end des demi-finales, on donnera un petit avantage aux Lions, quel que soit leur adversaire en finale. Mais on aura l’occasion d’en reparler.

François Colombier

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