D1 – A l’aube du cinquième jour.

La mi-saison. Une « milestone » importante. Les « gros » se détachent, les outsiders combattent pour un accès aux phases finales, tandis que le bas de tableau tente de faire autre chose que subir. Metz (0-4), Paris (0-4), Nice (0-6) et Toulouse (0-4) sont toujours en recherche d’un succès.

La D1 est sans pitié. Même pour les équipes à fort potentiels. Il faut plus que ça. Il faut une organisation forte.
Quelques surprises tout de même. On sent bien qu’un mouvement de bascule s’opère dans la charnière du classement entre le quarté gagnant habituel (Rouen, Sénart, Montpellier et *Montigny qui fait le yoyo) et deux prétendants sérieux, les Lions de Savigny qui souhaitent redevenir dominants (11 fois finalistes et 5 fois champions) et La Rochelle ( sixième 2021, vainqueur French Summer League 2020, sixième 2019).
Non que la hiérarchie soit réellement remise en question, mais plutôt que le delta de niveaux entre les leaders et les poursuivants tende à s’amoindrir. La preuve, les Boucaniers prennent un « game » à Sénart et aux Barracudas et Montigny partage avec Rouen. Alors que peut-on espérer de palpitant pour le week-end ?

Lions Savigny (3-3) vs Cometz Metz (0-4)

Metz Cometz au bâton.

Faites la queue.

Les Cometz vont finir par empocher une victoire. Mais quand ? Il faudra peut-être attendre la seconde partie du calendrier face au PUC. Ou pas. Les joueurs de Moselle ne sont pas à l’abri d’un exploit face aux Lions. Rogers (.385 avg) à la tête d’une attaque trop hésitante encore (.157 avg pour la team entière), semble le seul à pourvoir incarner cette perspective. Considérons tout de même que jusqu’à présent, Metz s’est heurtée à deux prétendants aux phases finales (Rouen et Montigny).

Ci dessus Firmin Hassed.

Quelques espoirs possibles sur un match donc. Avec une era de 8.44, (alors qu’ils n’ imposent qu’ 1.06 points mérité / match) lesCometz vont devoir être plus disciplinés et plus opportunistes face à des Lions plus réguliers (avg .229) et mieux installés sur la butte avec une era de 2.76 (ils en imposent 3.46/ match). Des Lions qui ont affronté le PUC et Rouen, deux extrêmes du classement. En tête du lien-up Boucheron (.381 avg) et Amoros (.304avg) et une belle profondeur sur la butte. Les Cometz vont -ils mordre la queue du Lions à Savigny ? Ou l’inverse ? Partage possible.

Rouen (5-1) 16 titres vs PUC (0-4) 22 titres.

Haro sur les Violettes ?

Deux clubs légendaires vont s’affronter. L’un planté pour l’éternité dans l’histoire mais qui n’est plus que l’ombre de lui même et l’autre qui construit presque tranquillement sa légende. Le PUC, club le plus capé du baseball français, va devoir faire bonne figure face à son dauphin impétueux, le Rouen baseball 76. Au PUC, grand parmi les grands des années 80 et 90, seuls deux joueurs ayant participé et terminé les quatre rencontres du calendrier sont à .286 avg et plus… Pourquoi si peu d’implication ? Le groupe semble désarticulé.. Faut-il réinventer le baseball parisien pour pouvoir espérer sortir du bas du classement ? On a une forte impression de philosophies différentes entre ces clubs. Le monticule parisien manque de relève. Les « starters » s’en sortent honorablement, mais la suite n’est pas assez solide. En tout cas pas pour inquiéter les Huskies. L’ensemble de l’équipe rouennaise frappe pour la meilleure moyenne provisoire du championnat .362 ! Avec en tête Dagneau .522, Harrison .500, Blondel . 444, Gleeson .412…. N’en jetez plus !.. Enfin si tiens: Hernandez .412 !.. Quant au staff de lanceurs… Era: 1.73 (6 matchs) , 60k, 19bb. On ne frappe que pour .209 face aux champions de France… Le décor est planté. Mais pourquoi la capitale n’attire t-elle pas plus de talents ? Paris brûle t-il ? On se dirige malheureusement vers un fauchage en règle…

Nice (0-6) vs Stade toulousain (0-4)

Wisigoths land.

Duel 100 % occitan où la culture latine est très présente (peuchère …). La bonne nouvelle c’est que l’un des deux va prendre sa première victoire. Ou plus. En cas de nouvelle double défaite pour l’une ou l’autre des équipes, il sera très compliqué de mieux faire avant la fin de la saison. Montas et Medina vont défier Garcia E.et Garcia J. Il faut savoir cependant que les deux formations sont passées relativement près de belles victoires. Nice face à Montpellier (2 à 5) et Toulouse face à Sénart (3 à 7). Toulouse a dû affronter les Barracudas et les Templiers. Septièmes avec 7.42 d’era, les toulousains auront théoriquement moins d’opposition. Nice est septième en avg (.185) mais c’est beaucoup face à la dernière moyenne du championnat D1 des ex-Tigers: .103… On ne peut rien faire ou pas grand chose avec si peu d’efficacité au bâton. Seulement 12 coups sûrs en quatre matchs pour la ville rose… Toulouse pèche aussi au niveau du contrôle autant de bb que de k : 23. Mais les toulousains se rattrapent avec une era de 6.42 trop élevée certes, (ils n’en imposent que 0.77). Du côté de Nice ça farte un peu moins avec une era de 7.80 en six matchs. C’est trop (pourtant Teramura se déchaîne: 23k, 10bb, era 3.71) c’est là que Toulouse doit pouvoir s’infiltrer, sachant de surcroît que le Cavigal présente une moyenne défensive entachée d’erreurs (.872). Aller, un partage.

Sénart (5-1) vs MUC (5-1)

Ozanich et Doat l’humilité et l’énergie dans la victoire.

Affrontement européen
Templiers: avg .268, era 2.47, obp .394. Barracudas: avg .288, era 1.70, obp .389.

Le choc du week-end. Les Templiers, moins forts cette année, ont tourné l’effectif (exit Belisle, Paz, Paula, Holland…Martinez Scott ? Peyrichou ? ). Ils ont marqué l’année 2021 en terminant chez eux seconds de la CEB CUP en 2021 (coupe d’Europe des clubs B) même si ils ont perdu l’occasion de remporter leur quatrième titre du CdF. Montpellier est toujours aussi ambitieuse avec en poche son second titre du Challenge de France en 2021 (premier en 2006). Rappelons que le titre du CdF offre les clés de la scène européenne.
A « Montpel », Cosgrove, Brossier, aux states où il fait des merveilles (et pas des pâtisseries), Cromwell et Zan ne sont plus là. Kovacs est de retour et se tapent la bourre avec Ariel Soriano. Sugiura et Anderson se font déjà remarquer.

Canelon et Ozanich accumulent les k. Priest est encore chez lui au Templiers Stadium. On l’a bien remarqué. L ‘américain reprend le carnage qu’il avait entamé l’année passée… Assurément donc l’un des duels les plus chargés de suspens cette saison. Pour l’attaque de Sénart il faut contourner le duo mortel Canelon-Ozanich. Pour l’attaque des Barracudas, il va falloir affronter Priest, assisté de Eusebio. Les Templiers ont plié au Boucan’s field. Une défaite cinglante 2 à 10 lors du second match. Eusebio remporte le Save du premier, sécurisant le travail de Priest. 9 premières manches remportées « seulement » 3 à 1. Le théâtre du baseball français se rééquilibre ? Les Barracudas eux aussi ont plié face aux Boucaniers sur un match. Tout porte à croire que les meilleurs starters vont être alignés dans le premier match. Une fois n’est pas coutume, on devrait voir un premier « match de lanceurs ». Et une seconde partie tonitruante où la poudre à canon des line-up devrait enfin être libérée.
Au regard du parcours des deux clubs, un partage en fin de journée.

Crédit photo Glenn Gervot.

Vincent Picard