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CE Bilan Day4

Au bout du suspens

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Quelles neuvièmes manches !!! Les demi-finales de la coupe d’Europe auront proposé un suspens à couper le souffle dans la fin des deux matches, alors que les deux futurs vainqueurs semblaient se diriger vers une victoire facile. Hoboken comme Rouen ont plié, mais n’ont pas rompu et ont finalement réussi à valider leur billet pour la finale.

Gros coup de chapeau aux Belges, pour commencer. Et surtout à leur lanceur, Bebee Brayden, arrivé de la NCAA, et qui a servi une master class de pitching aux puissants frappeurs de Tenerife. Et mixant à la perfection ses lancers, il les a tenus hors d’équilibre pendant 8 manches. L’américain de Henderson State University était même en train de réaliser un match sans point ni coup sûr, un exploit sur lequel personne n’aurait parié au vu du tour qualificatif.

Quand il a donné un but sur balles à Costales, le deuxième frappeur qu’il a affronté, on a pu penser que l’après-midi allait être longue et que l’attaque des Marlins allait faire mal. Mais les Espagnols ont été totalement impuissants. À tel point qu’après avoir donné son deuxième BB du match, en 4è manche, Brayden a retiré 12 frappeurs de suite.

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On ne s’attendait pas à une telle domination, comme on ne s’attendait pas à une prestation en demi-teinte du lanceur partant des Marlins, Yeudi Garcia, fort d’un CV des plus impressionnants, lui qui lançait en AA il y a à peine deux ans. Mais Hoboken n’a cessé de lui mettre la pression, avec beaucoup de discipline au bâton et la capacité de frapper des coups sûrs au bon moment. Ainsi, Garcia, qui n’avait concédé que 7 hits en 24 manches dans le championnat espagnol, en a donné 7 en 7 manches hier. Après avoir menacé en 2è, les Pionneers s’inscrivaient au score en 3è avec une succession de trois coups sûrs au champ intérieur, qui, couplés à une erreur, leur permettait de marquer deux points. Ils continuaient à mettre la pression, mais laissaient beaucoup de coureurs sur les sentiers, à tel point qu’on pouvait craindre que toutes ces opportunités manquées puissent leur jouer un vilain tour. Mais en 7è manche, après deux retraits, leur leader naturel, Thomas de Wolf, frappait un long circuit dans la gauche. Et deux manches plus tard, c’est le neuvième frappeur de l’alignement, Toon Hendricks, qui l’imitait. 4-0 après 8 manches, un lanceur en total contrôle, tout était fini.

Mais non. Brayden concédait son 3è but sur balles de la journée au 1er frappeur des Marlins. Rien de grave, il retirait ensuite Costales et le dangereux Franco. Plus qu’un retrait pour la victoire et le no-hitter. C’est alors que Galvan sortait de sa torpeur pour frapper une longue balle bonne pour deux points. Puis Montiel frappait à son tour en lieu sûr, amenant le point égalisateur au bâton. C’en était fini pour le starter belge, accueilli par les ovations de ses partenaires en rentrant au banc. L’expérimenté Kenny Van den Branden était appelé en relève, face au catcher Ian Peres, 1 en 12 dans le tournoi. Et sur un compte plein, il retirait sur trois prises l’Espagnol, pour une qualification en finale des plus méritées.

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C’était très intense. Mais que dire de la neuvième manche entre les Barracudas et les Huskies ? Là aussi, Rouen se dirigeait vers un succès tranquille. En troisième manche, l’attaque rouennaise allait découper son ancien Ace, Owen Ozanich, avec un HR de deux points de Gleeson suivi d’un autre de deux points de Rodriguez. Puis, contre un Sigiura qui semblait très fatigué, trois nouveaux points venaient s’ajouter, avec, comme souvent, Dagneau et Blondel à la manœuvre. Même si Yaeferson Gomez n’était pas à son meilleur, il parvenait à se sortir des difficultés à chaque manche, avec notamment deux très beaux doubles jeux. 7-1 en 9è pour les Huskies, les jeux étaient faits. D’autant plus que le bas de line-up des Barracudas se présentait à la plaque.

Mais s’il y a une qualité qu’on ne retirera jamais à Montpellier, c’est l’esprit de compétition. Pontiac confirmait son excellente coupe d’Europe en recevant un but sur balles. Doat suivait par un simple, puis Nayrac par un triple de deux points. 7-4, rien de dramatique, mais un léger doute commençait à s’emparer des Huskies. Après un retrait, Guiraud était sauf sur un bunt parfaitement déposé entre le monticule et la 2è base. Boris Marche faisait appel à Yoann Vaugelade en relève. Double d’un point de Brossier, et c’est 7-5. Après un deuxième retrait, hit de Soriano, 7-6, avec le dangereux Zan au bâton. Les Rouennais n’avaient pas d’autre choix que de retourner dans leur bullpen pour confier la balle à Esteban Prioul. Quatre lancers plus tard, Zan fendait l’air et les Huskies pouvaient enfin respirer…

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Rouen – Hoboken, donc, en finale. Les Huskies donneront la balle à leur Australien Todd Van Steensel, riche d’une très longue carrière dans les ligues mineures. Du côté des Belges, de Wolff ou Van den Branden sont les candidats au départ. Mais quoiqu’il en soit, il faudra rester jusqu’au tout dernier retrait. Les demi-finales d’hier ont confirmé leur vieux dicton « it ain’t over until it’s over ». Yogi Berra a toujours raison.

François Colombier
Crédits photo : Glenn Gervot

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