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CE Bilan Day 3

Coupe d’Europe

Le carré d’as

On s’y attendait : les quatre meilleures équipes se sont qualifiées sans trop trembler pour les ½ de la coupe de la confédération. Au menu aujourd’hui, Tenerife – Hoboken à 13h30 suivi à 17h de Rouen – Montpellier. Il y aura donc un représentant français en finale demain, mais on a tellement vu de matches entre les Huskies et les Barracudas qu’on regrette un peu qu’ils doivent de nouveau se rencontrer. Le sel de la coupe d’Europe, c’est d’affronter des équipes, des line-up qu’on connait moins, c’est sortir un peu de la routine du championnat. Mais c’est ainsi, et les deux rencontres promettent du beau jeu, du suspens, et sans doute de home-runs, la balle voyageant beaucoup depuis le début de la compétition et le temps sec attendu sur Rouen devant contribuer encore plus à ces frappes lointaines.

Jetons un regard sur ces deux affrontements, qui seront précédés de matin par un match de classement entre Therwil et Vienne.

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Marlins – Pionneers.

Les lanceurs.

Tenerife va confier la balle à Yeudi Garcia. Le lanceur de la République dominicaine était en pourparlers avancés avec les Huskies cet hiver, mais un problème de visa a annulé sa venue. Ancien de l’organisation des Pirates, il a joué six saisons en ligue mineure, évoluant encore au niveau AA en 2019. Il a ensuite fréquenté les ligues indépendantes et a joué au Mexique. En championnat espagnol, il présente une fiche de 3-0, 2 saves, une ERA de 0,74 en 24.1 manches, 6 BB et 26K. Vous trouvez ça impressionnant ? Il y a une stat encore plus impressionnante : on frappe pour .091 (7 hits en 77 at-bats) contre lui.
Pas de certitude du côté belge, même s’il est probable de Kenny Van Den Branden, soit appelé au monticule, après avoir lancé 2 manches en relève lors de la première journée. Il possède un solide CV dans le très fort championnat hollandais, où il fut élu meilleur lanceur en 2016. Mais il est sur la pente descendante, comme en témoigne son dernier championnat d’Europe où il avait donné 7 points en 6,2 manches en deux sorties contre l’Autriche et la Grèce.

Ils peuvent faire la différence

Il a toutes les allures d’un MVP. Yancarlo Franco domine la compétition avec .667 de moyenne, 2 HR et 8 RBI, sans oublier un jeu extrêmement solide à l’arrêt court. Il est le cœur du puissant alignement offensif des Marlins, représente un danger à chacune de ses présences. Pour les belges, il sera déterminant de parvenir à l’affronter avec personne sur les sentiers pour réduire au maximum sa capacité de nuisance.
Du côté belge, on suivra avec intérêt Lino Ballardini, l’un des meilleurs frappeurs de l’équipe, qui a été reposé contre les Huskies. Il a montré un swing puissant et efficace contre Vienne, il semble en mesure de donner des soucis aux lanceurs espagnols. Il pourrait être aussi utilisé au pitching.

Ils sont à surveiller

Si Franco n’est pas en forme, le 3è base Galvan (.583) ou le 1erbase Montiel (.631) peuvent également faire la différence. Pas simple de sortir indemne de ce triple affrontement
On attendra plus de Dennis de Quint au poste de 4è frappeur, l’ancien du championnat hollandais n’a pas montré grande chose pour l’instant. Le bas de line-up est une des forces des Belges et si Janssens, Mertens, Verspreets parviennent à produire comme ils le font en championnat, Hoboken aura une chance à saisir.

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Le duel.

Les deux catchers auront sans doute un rôle important à jouer. Ian Peres ne frappe que 1 en 11. Il est pourtant l’un des plus puissants cogneurs des Marlins en Liga avec 2 doubles, 1 triple et 4 circuits. S’il se met à retrouver sa frappe, cela deviendra très compliqué pour les Belges.

Son opposant derrière le marbre, Benjamin Goffaux est sans doute le meilleur joueur belge à l’heure actuelle. Il n’a qu’un seul hit en huit présences pour l’instant. Sa place de 2è frappeur fait de lui la bougie d’allumage des Pionneers. Il doit absolument se rendre sur les sentiers pour dynamiser l’offensive belge.

Le facteur X

Tenerife a impressionné contre Montpellier. Et a dominé sans trembler contre Karlovac. Mais on conserve encore comme un sentiment mitigé de ce match complètement raté contre Therwil. Sans le comeback de 9è manche, la face de la compétition aurait été changée. Il est probable que les Espagnols ont pris ce match un peu à la légère, que leur concentration n’était pas au top. Est-ce que ce sentiment de supériorité pourrait revenir contre les belges ?

Hoboken est pour l’instant une carte cachée. Les Belges ont fait le travail contre Vienne, n’ont pas vraiment insisté contre Rouen, après que les Huskies aient creusé l’écart. Difficile de vraiment situer le niveau des Pionners. Sont-ils déjà au top ou ont-ils gardé toutes leurs forces pour la phase finale ?

Alors, qui va gagner ?

Les Marlins sont très, très solides. Ils pourraient facilement évoluer dans le groupe A et se mesurer à armes égales avec les Allemands et les Tchèques, voir inquiéter les Italiens et les Néerlandais. C’est une équipe très expérimentée, avec le meilleur monticule de la compétition, le meilleur cœur d’alignement et une défense qui fait les jeux. On ne les voit pas se faire surprendre par les Belges aujourd’hui.

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Huskies – Barracudas

Les lanceurs

Après avoir un peu hésité, coach Marche a décidé de confier la balle à son vénézuélien Yarferson Lopez. Ce sera une nouvelle demi-finale pour le jeune gaucher qui avait fait le travail en ½ du challenge contre Sénart avec 9IP, 4 hits, 1 seul point 5BB et 12K. Il possède un répertoire très complet et notamment une balle courbe qui a donné des migraines à tous ses adversaires. Il peut aller très loin dans un match, comme en témoignent ses 150 pitches du challenge de France. Esteban Prioul se tiendra prêt pour la relève.
C’est Owen Ozanich qui prendra le monticule des Barracudas. Un moment émouvant pour celui qui a porté si longtemps les couleurs des Huskies et qui a gagné tant de matches important pour eux. Owen est un peu moins dominant depuis le début de la saison : sa moyenne de 2,42 et son BAA de .245 ne sont pas tout à fait dans ses critères habituels. Il a été retiré après 6,1 manches en ½ du challenge, ce qui n’est pas non plus ce qu’on voit chez lui. Mais Owen est vraiment capable de faire très mal à des frappeurs dont il connait par cœur toutes les caractéristiques.

Ils peuvent faire la différence

Il n’a pas joué les 2 premiers matches pour des raisons professionnelles, mais Maxime Lefevre fait son retour dans l’alignement rouennais, et cela change beaucoup de choses. Tout d’abord, il stabilise la défense avec sa couverture de terrain. Ensuite, il renforce le haut d’alignement avec sa capacité à frapper dans tous les champs et sa vitesse de course. Enfin, il apporte son expérience, son leadership et son attitude de gagnant. C’est un très gros boost pour les Huskies.
Ariel Soriano a relativement été discret depuis le début de la compétition, 3 en 14 et 1 RBI. Lui aussi il retrouve d’anciens équipiers, puisqu’il a joué une saison à Rouen. On connait le danger que représente la batte du toujours très souriant joueur dominicain. Il peut changer le cours d’un match à lui seul. S’il retrouve son efficacité, Montpellier sera en capacité de faire douter les Huskies.

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Ils sont à surveiller

Les Killer B’s des Huskies, Bert (pour sa capacité à déstabiliser les défenses par sa vitesse), Blondel (pour sa puissance et sa qualité de producteur de points) et Brainville (pour sa régularité) sont des armes importantes dans l’alignement rouennais. Mais c’est surtout vers Hernandez que se tourneront les regards. Le Vénézuélien est assez discret, mais il frappe .375 en Coupe d’Europe et .342 en championnat et challenge. Il doit toutefois en donner un peu plus pour rendre vraiment redoutable l’attaque des Huskies.

On suit avec beaucoup d’intérêt la progression de Maël Zan qui a encore pris du volume (physiquement et dans son jeu) cette année, et qui a répondu présent depuis le début de la compétition avec .455, 1HR et 3 RBI. Il pourra compter pour gonfler sa stats de points produits sur Paolo Brossier qui donne l’impression d’être toujours présent sur les sentiers et qui est un poison pour les catchers adverses par sa vitesse.

Le duel.

Il y en a un qui sort les balles dans le bullpen des visiteurs, l’autre sur le toit du bâtiment des tunnels de frappe. Le droitier Bastien Dagneau et le gaucher Ismaël Pontiac ont fait parler la poudre depuis le début de la compétition avec chacun deux home-runs. Ils n’ont pas que ça, puisque le Montpelliérain frappe pour .556 avec 4 RBI et le Rouennais pour .444 avec 6 RBI. C’est bien plaisant de voir deux joueurs français montrer leur puissance. Et ils détiennent une partie de l’histoire de ce match entre leur main. Si l’un d’entre eux prend le dessus sur l’autre au chapitre des circuits, il mettra son équipe sur la voie de la victoire.

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Le facteur X

Le coach des Huskies, Boris Marche est un débutant derrière le banc. Bon, c’est n’est pas un petit nouveau, il est un des meilleurs joueurs de l’histoire du baseball français, mais on ne sait jamais si un grand joueur peut devenir un grand coach. C’est ce qui est en train de se passer, Boris gère avec beaucoup de savoir et de sang-froid son équipe, on l’a vu en Challenge et on le voit en Coupe d’Europe. Il apporte calme et sérénité à son effectif, il prend les bonnes décisions au bon moment, et il aura encore un rôle à jouer avant le match en écrivant son line-up (qui pour le poste de DH, de 2è base, pour muscler une fin d’alignement qui a souvent été un des atouts des Huskies dans leurs plus grandes victoires) et en gérant son monticule (jusqu’où aller avec Gomez ?)

La défense de Montpellier a été le gros point faible des Barracudas : 24 erreurs en championnat jusqu’alors, 10 en challenge, 6 en Coupe d’Europe. Une défense qui manque de stabilité, aussi, avec 3 joueurs qui se sont succédé à l’arrêt-court en trois matches (Soriano, Guiraud, Sugiura). Avec un effectif réduit, coach Mayeur n’a pas beaucoup de choix. Mais si sa défense continue à craquer à des moments importants, Montpellier risque de souffrir.

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Alors, qui va gagner ?

Très difficile comme pronostic. On mettra quand même une petite pièce sur les Huskies, qui jouent à domicile, qui ont l’habitude de battre les Barracudas dans les matches décisifs depuis plusieurs saisons, qui semblent un peu plus complets en attaque. Mais une grosse performance d’Ozanich peut tout à fait changer la donne. On dira 55-45 pour les Huskies.

François Colombier

Crédits photos : Glenn Gervot

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