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Bilan Super League

Rencontre avec Celine Lassaigne qui gère pour la FFBS l’organisation de la Super League. Deux ans que cette nouvelle compétition existe, quel en est le bilan ? Ensuite, témoignage des trois gagantes de l’édition 2024 : Enora Simon, Yasmine Derbal et Capucine Meiss

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BTVF : Apres deux années de SuperLeague, quelles sont les enseignements de l’organisation de cette compétition en termes de forces et faiblesses ?

Le concept de la Super League Softball est un projet initialement conçu après la crise COVID par la Direction Technique Nationale.
Le format a été remodelé pour s’ajuster aux contraintes et aux opportunités du moment, pour ainsi naître en 2023.
La Super League ne pourrait se faire sans un partenariat avec les clubs. Sur la première saison nous souhaitions de la stabilité au niveau du lieu de compétition afin de réduire au maximum les imprévus. Le club d’Évry a accueilli l’événement sur l’ensemble des week-ends.
Sur cette deuxième saison, nous avons été approchés par des clubs qui souhaitaient recevoir l’évènement : Saint-Raphaël et Colombes.

Le souhait pour cette troisième saison est d’ouvrir à l’ensemble des clubs à travers un appel à candidature au même titre que les autres compétitions nationales.

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Les forces de la Super League sont dans sa liberté de format de compétition et dans son originalité : en équipe et individuel, un format de jeu plus rapide, un format de jeu avec de l’action en permanence, des confrontations différentes chaque week-end.
Ce format pousse également les équipes et joueuses à jouer chaque manche comme si c’était la dernière, le but n’est plus de seulement gagner le match mais l’AB et la manche.

Les faiblesses : nous nous trouvons de plus en plus face à une complexité au niveau des disponibilités de dates pour son organisation, complexe de jongler avec les dates des championnats de D1 et autres évènements propres aux clubs.
Compliqué également au niveau des infrastructures puisque les clubs qui nous accueillent et/ou qui aimeraient nous accueillir n’ont qu’un seul terrain spécifique et une Super League monopolise un terrain le week-end entier « bloquant » le reste des activités du club.
Bien que nous ayons trouvé des partenaires privés et institutionnels, le cout financier de son organisation peut représenter un frein à sa pérennité.

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BTVF : Au niveau des joueuses, quelles sont les réussites et comment transformer cela vers le recrutement de nouvelles adeptes ?

Afin de répondre à cette question, Il me semble important de rappeler la genèse du projet et les objectifs derrière la création de la Super League.

  • Regrouper les meilleures athlètes françaises afin d’organiser des rencontres de haut niveau et également de développer une culture et un jeu « France » pour compenser le peu d’opportunité de travail en commun au niveau des EDF
  • En faisant une compétition hors norme avec des ajustements notamment sur la journée du dimanche avec des situations de jeux spécifiques à chaque manche, nous voulons développer la capacité d’adaptation des joueuses et démultiplier ces situations de jeux « stressantes » pour les désacraliser en les « banalisant »
  • Faire connaitre les athlètes des EDF au grand public et montrer au travers d’une captation de qualité, ce à quoi ressemble le softball de bon niveau, souvent méconnu des clubs et des licenciés néophytes de la pratique
  • Créer un modèle plus libre pour les athlètes mais également dans sa gestion pour le rendre plus dynamique et plus intéressant auprès du grand public

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Nous n’avons pas encore fait le retour de cette deuxième édition fraichement terminée mais sur la première saison et les premières impressions de cette deuxième saison nous avons vu l’impact de ce format sur les joueuses : elles se connaissent mieux, la communication sur et en dehors du terrain s’est améliorée, les athlètes gagnent en autonomie et en capacité d’adaptation et nous proposent un niveau de jeu très intéressant.
Quant au public, le présentiel reste mitigé avec un public régulier souvent les proches des joueuses ou les fervents supporters.

A ce jour la Super League Softball permet aux clubs organisateurs de promouvoir la discipline au niveau féminin sur leur commune, leur permettant à certains de montrer l’attractivité de la discipline et donc l’intérêt de la commune à investir dans leur club.
Difficile aujourd’hui de dire si la Super League Softball permet de recruter de nouvelles adeptes, mais elle permet sans aucun doute de faire connaitre notre discipline sous un angle que les clubs et licenciés n’ont pas l’habitude de voir.

La Super League Softball sous sa forme actuelle a vraiment un objectif de développement du niveau des meilleures athlètes. En revanche son concept peut et va permettre de développer le softball à tous les niveaux. L’objectif étant de la décliner sur les territoires avec comme objectif le développement. Un projet Super League dans les Haut de France est d’ailleurs à l’étude et verra peut-être le jour en Mai 2024.

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Enora Simon

Pour moi cette compétition permet au équipe nationale de jouer ensemble et de créer une compétition avec le meilleur niveau français. Cela apporte du temps de jeux supplémentaire et un partages entre les différentes génération. Pour moi cela met aussi en avant le haut niveau français avec une médiation importante.

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A titre personnel j’ai joué à nouveau avec mes coéquipiers de l’EDF. J’ai aussi pu voir ce qu’était la compétition individuelle dans notre sport. Car le principe est d’être là meilleure dans un sport d’équipe ce qui nous apprend de nombreuse choses. Mais le plus important est le partage d’expérience et de point de vue. Cela permet de pouvoir évoluer même dans des situations peu confortable ( situation particulière, position nouvelle etc)
J’ai particulièrement aimé être capitaine même si cela engendre du stress et de devoir gérer beaucoup de choses en plus de soi ce qui selon les situations n’est pas simple.

Yasmine Derbal

Premièrement, cette compétition nous permet de jouer avec des joueuses avec lesquelles on n’a pas l’habitude, ce qui est l’idéal pour préparer les échéances fédérales. Le format des points de cette compétition nous amène à jouer collectivement plutôt que individuellement. De plus, Ce format rajoute 6 matchs de haut niveau par week-end et donc de l’expérience de jeu aux joueuses. On apprend des unes et des autres. Sans oublier que le dimanche les situations sont tirées au sort par les arbitres donc cela nous permet de travailler sur la gestion du stress et l’adaptabilité.

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Je retire que du positif de cette compétition. J’ai pris énormément de plaisir à jouer ! Tous les matchs étaient intenses et agréables à la fois. Étant partie 2 ans aux états Unis, et faisant ma saison 2024 en Italie cette compétition me permet de rejouer en France avec des anciennes coéquipières ou même des joueuses que je ne connaissais pas et cela m’a fait très plaisir, et m’a rassuré pour la suite.
J’ai également en tant que capitaine due composer mon équipe et mon line-up et donc je me suis rendu compte que la sélection, l’alignement, les rotations des joueurs sur un terrain sont plus compliqué qu’on ne le pense.

Capucine Meiss

Je pense que c’est une très bonne compétition qui permet plusieurs choses ; déjà elle constitue un regroupement pour les joueuses équipe de France ou qui pourraient entrer en EDF, c’est important de pouvoir s’entraîner ensemble et ça fait partie d’une préparation pour les championnats d’Europe cet été. Et puis ça permet de créer un tournoi de haut niveau donc qui est très intéressant à jouer et à regarder. En plus avec les points individuels, les performances de toutes les joueuses sont mises en avant indépendamment tout en conservant l’importance de gagner des manches et des matchs avec les points collectifs qui rapportent beaucoup.

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Personnellement, j’ai participé aux 2 saisons de la SL pendant lesquelles j’ai beaucoup appris aux côté des meilleures joueuses de France et je trouve que ça m’a permis de prendre de l’assurance dans mon jeu, tant en défense qu’en attaque. Le fait de changer les équipes chaque week-end est aussi un bon challenge pour apprendre à s’organiser dans chaque nouvelle équipe et fonctionner ensemble avec les qualités de chacune.

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