Avec un record de saison régulière de 12-4 et une apparition – pour la deuxième année consécutive – en demi-finale de D1, les Barracudas ont eu ce que la plupart des équipes de la ligue considéreraient comme une campagne réussie en 2022.
Mais parmi les joueurs et les entraîneurs de Montpellier, les sentiments dominants à la fin de la saison étaient la frustration et la déception. Les Barracudas attendent l’excellence et n’ont pas caché qu’ils en voulaient plus, surtout après un an (2021) où ils ont remporté le tournoi Challenge de France et ont eu l’opportunité, du coup, de disputer leur première Coupe d’Europe ( la Confederation Cup) depuis 2016.
Au final, Montpellier n’a pas su défendre sa couronne du Challenge, s’inclinant en demi-finale face aux Lions de Savigny. Ils ont terminé quatrième de la Coupe d’Europe. Et lors des éliminatoires de D1, les Barracudas ont été une nouvelle fois éliminés – balayés en trois matchs – par les Huskies de Rouen, qui ont remporté leur septième titre d’affilé.
Une « bonne » saison, en d’autres termes, n’était pas assez bonne pour un groupe qui aspire à être le meilleur de la division 1.
Alors qu’est-ce qui n’allait pas exactement ?
Mais Montpellier a également eu du mal, au fil de la saison, sur le front des lanceurs – malgré une ERA de 2,34, la meilleure du championnat.
Le vétéran Owen Ozanich (2,03 ERA) s’est battu contre une blessure dans le Challenge et au-delà. Cela a mis encore plus de pression sur l’as Kevin Canelón, qui a connu une autre saison sensationnelle (1,26 ERA) mais était naturellement fatigué dans la dernière ligne droite. Un point positif pour le club a été l’émergence continue du jeune Mathis Nayral (1,42 ERA), mais avec Ozanich indisponible à la toute fin, Montpellier n’a pas réussi à apprivoiser les frappeurs toujours dangereux de Rouen, qui ont mené la ligue avec une moyenne au bâton impressionnante de 0,307.
Steve Anderson et Kevin Canelon
Tout ça, c’est désormais du passé alors que les Barracudas s’apprêtent à entamer la campagne 2023, à domicile, face au Metz Cometz (19 mars). Et fidèles à eux-mêmes, ils nourrissent à nouveau des attentes élevées, espérant, comme toujours, remporter leur premier championnat de D1 depuis le milieu des années 1990, lorsque le club était dirigé par la légende canadienne du baseball Greg Hamilton.
Canelón reviendra pour sa quatrième saison en tant qu’as de Montpellier, et c’est en soi une excellente nouvelle. Le gaucher vénézuélien affiche un bilan cumulé de 25-5 depuis son arrivée en D1, et sera sans aucun doute leur partant de la journée d’ouverture.
Il aura besoin d’aide, cependant, et dans cet esprit, le club a recruté un deuxième lanceur étranger pour la saison 2023 : Daniel Gosselin, un gaucher canadien qui a joué l’été dernier pour les Tornadoes de Mannheim dans la première division allemande, le Bundesliga, et a également lancé pour l’équipe nationale grecque.
Les Barracudas s’appuieront également sur Nayral, qui est plus grand, plus fort et plus confiant à chaque saison qui passe, mais qui souffre actuellement de douleurs au coude. Ismail Pontiac, après deux saisons de baseball universitaire aux États-Unis, sera également de retour avec l’équipe. Ils sont rejoints par deux autres lanceurs français : Quentin Lesfarges, qui fêtera ses 17 ans ce printemps et fera ses débuts en D1 ; et, last but not least, Ben Couvreur, qui n’a que 15 ans mais qui a remporté d’énormes distinctions l’été dernier lors de la Coupe du monde de baseball des moins de 15 ans au Mexique, où il a été nommé meilleur lanceur du tournoi.
L’attaque de Montpellier devrait également être forte. Comme les Huskies de Rouen, l’équipe dispose d’un solide noyau de joueurs français talentueux (et de plus en plus expérimentés), dont certains – comme Pontiac, Paolo Brossier et le receveur Fabian Kovacs – ont passé du temps à se perfectionner aux États-Unis.
Clément Le Pichon sera également de retour, ainsi que le joueur de champ intérieur Mathis Guiraud, deuxième de l’équipe pour les coups sûrs la saison dernière (24) derrière Ariel Soriano (25).
Soriano et son frère Yudi joueront cette année au Stade Toulousain. Mais l’un des autres grands batteurs de Montpellier sera de retour : Steve Anderson, une ancienne star de l’Université de Georgetown qui a frappé .306 en 2022 après une seconde moitié de saison particulièrement productive. Et en parlant de recrues étrangères, les Barrucudas ont également invité l’arrêt-court Oscar Bustamante, de Boca Raton, en Floride, à se joindre à eux.
Les barracudas de l’Equipe de France en stage à Tenerife : De gauche à droite : Ben Couvreur, Paolo Brossier, Adrien Gayaud et Fabien Kovacs
Il est possible donc que de bonnes choses se produisent. Mais les Barracudas savent également que leur travail sera coupé pour eux cette saison, surtout compte tenu de la façon dont les poules de la saison régulière de la ligue ont été réalignées.
Seules les deux meilleures équipes de chaque poule se qualifient pour les séries éliminatoires. Montpellier espère bien évidemment en faire partie, mais aussi les Sénart Templiers, toujours dans le peloton de tête du championnat, et les Savingy Lions, qui ont atteint la finale de D1 l’an dernier.
Benjamin Witte