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Richard Blouin

BTVF déploie cette fois sa curiosité du côté de la « Belle Province » pourvoyeuse de nombreux acteurs historiques du baseball français.

Le Québec, l’un des endroits du monde le plus septentrional en ce qui concerne « la culture baseball », fournit de nombreux joueurs aux multiples ligues professionnelles jusqu’aux ligues majeures américaines. Nous sommes de nombreux pratiquants à avoir côtoyé ces expatriés sincères et passionnés, toujours enclin à comprendre leur connexion plus ou moins lointaine avec « l’Ancien monde ». Qui n’a jamais par exemple dans le monde du baseball, entendu parler des « Capitals » de Quebec ?

Intéressons-nous aujourd’hui à l’un de ceux qui ont foulé les diamants « made in France », à l’époque de la libération de Mandela, du succès planétaire de « Roch voisine », et du développement des « ordinateurs personnels » !

Qui es-tu, Richard Blouin ?

je suis né le 26 juillet 1968. J’ai donc 55 ans…ouffff! Ca fait mal!
Je suis le second d’une famille de 3 enfants. Ma conjointe des 15 dernières années s’appelle Natacha. Nous avons une merveilleuse fille de 12 ans. Anaïs Blouin ! Je suis le fils d’un excellent baseballeur et d’une mère chanteuse. J’ai donc fait du baseball et de la musique ! J’ai d’ailleurs reçu ma première guitare à la fin de la saison 1990 à La Rochelle. C’était un cadeau de l’équipe qui s’appelait  »OCEAN CUBS » à l’époque ! J’ai eu une semi-carrière de chanteur après le baseball mais sans plus!

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Comment es-tu venu au baseball et au sport en général ?
J’ai commencé a jouer au baseball a l’âge de 7 ans. J’adorais ce sport. Dès l’âge de 10 ans, je faisais partie de l’élite des joueurs de mon âge. J’ai gravi les échelons rapidement. J’ai commencé à me faire vraiment remarqué à ma saison cadet, autour de 14 ans. Les dirigeants de l’équipe du Québec ont commencé à me surveiller de près. À l’âge de 16 ans j’ai fait ma première sélection en équipe du Québec. À 17 ans je jouais déja chez les juniors dans la meilleure ligue des 18-21 ans au Canada. J’ai fait partie de l’équipe du Québec trois années de suite. Je viens d’un pays ou le hockey est Roi mais c’est le Baseball qui m’intéressait !
image Ci dessus: Richard Blouin, à gauche, sous le maillot de l’équipe du Quebec.

Quelles expériences marquantes as-tu vécues grâce à tes activités sportive ?

En janvier 1986, j’ai vécu une de mes plus belles expériences de baseball à vie. J’ai fait partie d’une sélection des meilleurs joueurs de 18 ans et moins du Québec. Nous sommes partis deux semaines a « West Palm Beach » en Floride pour un camp de perfectionnement. C’était tout simplement génial. Baseball de 9h à midi. Repas ensuite, baseball de 13h a 17h. Parfois même un match le soir ! Quatorze jours de rêve. Dans cette équipe, il y avait Denis Boucher qui plus tard deviendra le 1er québecois en Major League en plus de 20 ans ainsi que Mark Griffin qui est passé tout près. Plusieurs autres joueurs iront en France quelques années plus tard dont Sylvain Paulhus, Dany Medley, Dany Fortin… En 1988, j’ai recu une invitation de la part des Expos pour participer a un camp d’essai qui avait lieu au stade Olympique. C’était géant comme expérience!
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Pourquoi as-tu décidé d’expatrier tes talents de joueurs ? Raconte nous ton parcours en France et à l’étranger.

En début d’année 1990, ma carrière chez les juniors terminée, le baseball était chose du passé pour moi. J’avais 21 ans et je devais maintenant entrer dans le monde des les adultes et me trouver du boulot. Les ligues seniors ne me disaient trop rien et encore moins d’aller jouer au softball avec des  »vieux » de 30 ans ! C’est là que mon ami Paulhus me dit qu’il a été recruté pour aller jouer en France, à Rouen plus précisement. Je me dis alors que la France serait sûrement une autre belle expérience dans ma vie plutôt que de travailler à l’usine au salaire minimum. Mais comment procéder ? Nous sommes en 1990. Pas d’internet ! J’ai alors fait mes recherches pour obtenir le téléphone de la fédération de baseball francaise que je contacte aussitôt. Je leur dit que j’aimerais bien aller jouer pour une équipe francaise. Ils me disent qu’ils vont me procurer les coordonées d’équipes qui se cherchent un joueur.

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Ci dessus: Richard joue pour La Rochelle « Ocean Cubs ».

Je me souviens avoir appelé une équipe de région parisienne ainsi que Chalons-sur-Saône. Mais, une nuit, (je devais appeler la nuit à cause du décalage) je tombe sur une dame toute gentille qui me dit,  »ahhhh, mon fils serait sûrement heureux de vous parler » Cette dame, c’était madame Francoise Régnier, maman de Pascal, alors jeune président de club ! Pascal me contacte le lendemain en me disant que l’équipe n’avait pas un gros budget mais que si l’Aventure m’interressait, on pourrait s’arranger!…. C’est alors, que trois semaines plus tard, je partais pour Larochelle !! L’entente prévoyait 1000 Francs par mois !!!!! Mais je serais logé et nourri. Moi, a 21 ans, ca m’allait ! Ce fut à ce jour une des meilleurs décisions que j’ai prise de ma vie ! J’ai découvert la France et l’Europe grâce au baseball. Je me souviens des jeunes joueurs de l’équipe. C’était génial comme expérience et comme j’étais encore jeune, j’avais encore un excellent niveau ! Au terme de la saison, j’ai terminé au sommet des frappeur de la nationale 1B de France avec une moyenne de , 440. Ce qui m’a permis d’être recruté la saison d’après par l’équipe de ST-LÔ en Normandie qui avait alors triplé mon salaire !! En 1991, au terme de ma 2eme saison en France, jai encore une fois remporté le championnat des frappeurs. Cette fois ci avec des chiffres presque identiques, à .439. Parcontre comme la clôture du stade de St-Lô était assez rapprochée, j’ai frappé 8 home-run en 22 matchs ! J’avais l’air d’une terreur ! Nous avions eu une excellente saison. Malgré un lent départ, 0 victoire et 4 défaites, nous avions terminé
la saison avec une fiche de 16 victoires et 8 défaites. L’équipe de St-lô allait par la suite poursuivre son ascencion jusqu au championnat d’Europe quelques années plus tard.

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Ci dessus: Richard sous le maillot de Saint-Lô.

Aujourd’hui tu gravites autour de sports différents, ta passion a évolué, il semble que tu sois consultant dans le milieu de la boxe, explique-nous.

Après mes années baseball, une deuxième passion m’attendait au passage: la boxe ! J’aimais vraiment beaucoup la boxe et ce, même durant mes années actives comme baseballeur. J’adorais la boxe cependant, j’avais un petit problême. Je n’étais pas un bagarreur. J’ai donc décidé de me perfectionner comme entraîneur. Encore une fois, ce fut assez rapide comme ascension. Après 2 ans seulement, j’entraînais des pros ! Je me suis aussi investi comme manager de quelques boxeurs durant une douzaine d’années jusqu au jours où l’on m’a offert un poste de juge.
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J’avais alors 45 ans. Un âge somme toute, relativement jeune pour cette fonction. Et devinez quoi ?…Quatre ans et demi plus tard, on me demandait de me déplacer vers Tokyo pour aller juger mon 1er combat de championnat du monde en juin 2019 ! J’étais vraiment fier. En juillet dernier, on a une fois de plus fait appel a mes services au Japon. Cette fois ci, pour un Méga-combat d’unification WBC et WBO entre le double champion Américain Stephen Fulton et la sensation japonaise, Naoya Inoue. Ce fut une expérience grandiose.
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Un joueur québécois s’illustre particulièrement depuis un moment. Edouard Julien. Parle-nous un peu de ce phénomène.

Revenant au baseball, j’aimerais en effet vous parler d’ Edouard Julien ! Avez vous vu ce phénomène ?…Je suis fan de ce jeune joueur depuis la première fois que je l’ai vu. Un frappeur extraordinaire. Il a tout. L’oeil, la vitesse, la puissance et cette confiance qui font les grands. Il est de loin, le meilleur québécois dans le baseball depuis les belles années de Russel Martin. D’ailleurs, je lui prédis une aussi belle carrière. Et ce n’est pas peu dire…!
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Ci dessus: Edouard Julien frappe pour les Twins de Minesota (MLB).

Que peut-on te souhaiter Richard pour l’avenir ?

Quoi me souhaiter?…..De revoir la France. Vous n’avez pas idée de l’importance qu’à eu la France dans ma vie. Il se passe rarement une semaine ou je ne parle pas de cette période. J’aimerais vraiment amener ma fille à La Rochelle pour qu’elle constate que son papa y compte encore plusieurs amis. Sinon, la santé, la santé et encore la santé. Je veux vivre le plus longtemps possible
et voyager le plus possible. Eh oui, les voyages….une autre passion !

Propos recueillis par Vincent Picard.

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