La saison se termine et comme chaque année, certains joueurs emblématiques du baseball français raccrochent le gant. Maxime Lefevre est de ceux là, il a connu le haut niveau trés tôt et les victoires avec son club de Rouen. Baseball TV France la rencontré pour faire le point sur sa carrière.
BTVF : Qui êtes vous Maxime Lefevre ?
M.L : Un jeune retraité du baseball, j’aurai 33 ans en début d’année prochaine, j’ai décidé de mettre fin à ma carrière après près de 27 ans de baseball ! J’ai eu la chance de vivre beaucoup de belles choses grâce a ce sport incroyable ! Je m’estime chanceux car toutes ces aventures ont fait la personne que je suis aujourd’hui.
BTVF : Vous venez d’annoncer votre retraite, entre les débuts puis le pole, Cochise, le Québec, Rouen, un souvenir, une séquence, une saison prédomine t’il ?
M.L : En fait, c’est plus grand qu’un seul moment ou une saison. Ça été une aventure hors du commun, j’ai savouré toutes ces années, des moments difficiles aux moments de succès. Mon arrivée à Rouen a 13 ans en sport étude, au départ aux US après le bac pour finir à jouer pro au Québec devant plusieurs milliers de personnes ! Ville où j’ai rencontré ma femme, c’est l’ensemble de ces moments que je garderai en moi à jamais.
Sur le plan sportif, Québec a été une expérience de dingue, j’ai passé un cap la bas, l’abnégation, le travail, l’humilité, c’est ce que Québec m’a inculqué.
Puis toutes ces années avec Rouen, l’équipe de France, qui ont été riches en succès.
BTVF : Avec le recul sur toute une carrière, certaines décisions ont été décisives et d’autres vous nourrissent peut être quelques regrets, que referiez vous et qu’effaceriez vous ?
M.L : Plusieurs décisions ont été décisives, le départ au pôle de Rouen, cette décision prise grâce à mon frère (Greg Fages), a été le commencement de tout ce qui a suivi. Partir aux US, ça été la décision d’une vie car toutes ces aventures m’ont ouvertes des portes aussi bien sur le plan sportif que personnel.
Honnêtement, je n’ai aucun regret car je ne serai pas ou j’en suis aujourd’hui. Par contre, j’aurai aimé vivre les deux années en NCAA 1ere div dans l’Arkansas que j’étais sensé faire. Ça aurait été quelque chose quand même ! Mais une erreur au niveau de mon transfert m’en a privé et ça indépendamment de ma volonté. J’ai donc été directement au Québec.
BTVF : Votre carrière en club est émaillée de victoires, un sportif se nourrit de ces victoires, que représentent t’elles pour vous à ce jour ?
M.L : Pour ma part, j’ai toujours joué pour gagner, donc sur le moment elles représentaient la récompenses à tous les sacrifices. Avec le recul, gagner c’est un état d’esprit, seulement le sport peut vous apprendre ça, et ce qu’on ne sait pas forcément quand on est jeune, c’est que ces victoires forgent un caractère et nous servent dans notre vie hors des terrains.
BTVF : Votre carrière internationale est chargée de sélection dans différentes compétitions avec moins de victoires mais surement beaucoup de fierté de porter le maillot France, comment avez-vous vécu ces moments dans le collectif France ?
M.L : Une fierté, c’est le mot ! Représenter son pays dans différentes compétitions internationales, c’est un peu le but ultime d’un sportif de haut niveau. J’ai passé 6 ans en équipe de France jeune et 10 ans en équipe de France senior, autant dire que nous avons été une génération chanceuse de vivre tout ça. Les jeux olympiques Universitaires, les WBCQ, des championnats d’Europe, honnêtement ces des moments suspendus, ou pendant l’espaces de quelques semaines, on vit baseball, mange baseball et dort baseball ! On crée des liens avec des gars qui deviennent nos potes, avec qui on part à la guerre tous les jours pour essayer de mettre la France sur la Map du baseball.
BTVF : Vous allez avoir maintenant le recul pour évaluer les générations qui vous suivent, comment voyez vous la progression du niveau français en baseball ?
M.L : Je prendrai plus de recul avec le temps et j’aurais certainement un discours différent de celui d’aujourd’hui. Pour le moment, plutôt mitigé, je pense qu’on a de gros potentiels, et surtout au niveau du pitching mais j’ai l’impression qu’on manque de caractère, qu’on a pas de guerriers comme on a pu en avoir. Après les mentalités évoluent, les jeunes sont des électrons libres de nos jours et abordent les choses d’une manière différente. Les U23 de cette année sont allés chercher un super résultat alors je pense que c’est très encourageant ! Maintenant quand on a 23 ans on a que le baseball, s’ils sont capables de rester focus, humble, continuer à faire des sacrifices en vieillissant alors nous aurons peut être une belle équipe de France senior d’ici quelques années.
BTVF : Raccrocher le gant c’est avant tout regarder devant, quels sont vos projets ?
M.L : Un projet couches et bibis (rire) ! Nous attendons notre premier enfant avec ma compagne donc le plus beau des projets en perspective. Professionnellement, j’ai pris des responsabilités récemment, donc continuer à m’établir ! Puis qui sait, peut être un nouveau challenge dans le baseball d’ici quelques années.
BTVF : Que pouvons-nous vous souhaitez ?
M.L : Beaucoup de sommeil car d’ici quelques semaines ça sera tout aussi sportif que sur les terrains. Blague a part, la santé !
Je profite de cette interview pour remercier toutes les personnes que j’ai croisées sur les terrains de baseball, les amitiés créées, mon club les Huskies de Rouen mais aussi les Cougars de Montigny qui occupe une place particulière dans mon cœur et pour toutes ces aventures et souvenirs qui resteront à jamais ! Pour finir, merci à mon frère qui a été la depuis le premier jour et sans qui tout ca n’aurait jamais été possible.
Crédits Photographiques : Glenn Gervot