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Luc Piquet

BTVF : Qui êtes vous Luc Piquet ?

L.P. : Bonjour, je m’appelle Luc Piquet, j’habite à Rouen depuis 2001, j’ai 40 ans et j’ai joué au Baseball pendant 10 ans à Dieppe et 18 ans à Rouen. J’ai intégré le Pôle Espoir de Rouen en 2001 en temps qu’externe. J’y suis devenu entraineur et j’ai vécu sa transformation en Pôle France. J’ai eu la chance d’intégrer plusieurs fois les équipes de France séniors, de jouer dans énormément de pays différents, et de grandir dans cette organisation des Huskies de Rouen.

BTVF : Vous avez mis fin à votre carrière en 2019, comment est la vie sans Baseball en Elite aujourd’hui?

L.P. : Sans jouer au baseball, parce que lorsque tu aimes ce sport, tu ne te coupes jamais totalement du baseball. Donc tu ne vie pas sans baseball, juste tu ne joues plus. Et franchement, pour ma part, de ne plus jouer, cela ne me maque pas. J’ai moins de douleurs physiques le lundi matin, j’ai le temps en semaine de faire d’autres activités et pendant les week-ends de faire des choses que je ne faisais pas : profiter du temps libre.

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BTVF : Quand on revient sur votre carrière, on est impressionné par les récompenses, les titres, les statistiques, vous l’aviez rêvé, vous l’avez fait, quel est pour vous le secret de votre réussite ?

L.P. : De ne jamais l’avoir fait dans ce but. C’est-à-dire, je n’ai jamais fait les choses avec pour objectif de construire un palmarès, d’obtenir des récompenses. J’ai juste essayé de faire de mon mieux au quotidien, de devenir meilleur au fur et à mesure que le temps passe et de travailler fort chaque jour. Je n’aime pas perdre, je suis mauvais joueur, je suis arrogant sur un terrain de baseball. Je n’aime pas me faire marcher sur les pieds. Donc j’ai toujours fait les choses pour ne pas avoir à vivre ces sentiments. Pour moi, l’équipe est plus importante que tes statistiques personnels. Sur le terrain tu n’es pas tout seul. Tu ne peux pas gagner seul contre tous. Donc donne tout ce que tu as et si tes coéquipiers en font de même ça va vraiment être très dur de nous battre.

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BTVF : Votre génération dans le Baseball français n’a pas connu les mêmes possibilités de développement qu’aujourd’hui, si regret il y a, quels sont t’ils ?

L.P. : Aucun regret. Et heureusement qu’aujourd’hui les possibilités pour les jeunes sont plus importantes. C’est que le Baseball progresse. Et c’est tant mieux. J’ai déjà eu énormément de chance de vivre toutes ces aventures sportives. Alors pourquoi avoir des regrets ? j’ai toujours préféré me contenter de vivre à fond les opportunités qui m’étaient offertes.

BTVF : L’équipe de France que vous connaissez bien, entre dans une nouvelle phase de développement également. Racontez nous comment vous avez-vous traversé l’expérience Equipe de France ? Comment voyez-vous son évolution ?

L.P. : J’ai eu de très bonne expérience en Equipe de France, j’en ai également eu de moins bonne. Le plus important pour moi c’est d’en retirer quelque chose. L’équipe de France m’a permis de me confronter à un niveau de jeu plus élevé, à des joueurs bien plus fort, de rencontrer des coachs très expérimentés et donc de progresser. Cependant, quand je joue dans une équipe, je veux gagner. Je vais donc simplement poser quelques questions. Comment construire une équipe, lorsqu’il n’y a que très ponctuellement des regroupements des membres de cette équipe ? (La cohésion de l’équipe est très importante pour partir à la conquête de victoires, ce n’est pas juste le fait de bien s’entendre, c’est le fait de pouvoir compter les uns sur les autres) comment construire une équipe lorsque l’encadrement de l’équipe ne voit pas les joueurs en situations de matchs et vis versa ? (Tu dois pouvoir compter sur le soutien de ton coach, sur sa confiance, surtout lorsque 7 fois sur 10 tu rates) comment construire une équipe lorsque le rôle attribué à certains joueurs n’est pas du tout le même que son rôle quotidien dans son équipe de club ? ( et que le joueur n’a pas la possibilité de s’entrainer à son nouveau poste si ce n’est les 15 jours avant le début de la compétition) comment construire une équipe qui va devoir jouer 1 match par jours pendant 15 jours alors que beaucoup de ces joueurs ne jouent que 2 matchs à la suite tous les 6 jours ?

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BTVF : La saison D1 est repartie, après cinq journées de championnat, avez-vous une idée des favoris et osez vous faire un pronostic ?

L.P. : Depuis maintenant quelques années les favoris dans le championnat français n’ont pas beaucoup changé. Sénart, présente tous les ans des équipes très compétitives et très solides avec des internationaux français, des étrangers dominants. Ils ont soif de victoires.
Montpellier a un gros pitching staff. Ils jouent en équipe et sont très opportunistes. Cependant, en play off, chaque année, Montpellier voit des jeunes joueurs talentueux partir faire leurs saisons à l’étranger ou en équipe de France.
Savigny, qui a fait un travail extraordinaire sur et en dehors du terrain. C’était la bête noire de Rouen dans les premières années ou j’ai joué en Elite. Malgré la perte du terrain, de gros joueurs partis jouer pour Sénart, ils reviennent aujourd’hui avec une équipe construite sur plusieurs années, renforcée par des étrangers solides. Je les ai vu joué, il faudra compter sur eux.
Et Rouen, mon équipe à vie, mon équipe de cœur. Une équipe jeune 100% française sur le début du championnat. Ils vont grandir ensemble, ils vont perdre certains matchs ensembles mais ils vont en gagner beaucoup plus dans les années qui arrivent. Ils s’entrainent dur, ils progressent, ils emmagasinent de l’expérience si précieuse dans le baseball. Lorsque l’environnement change, les gens changent, le contexte change, on s’adapte. Il faut parfois savoir prendre des routes différentes en respectant ses valeurs que vouloir à tout prix continuer dans la même direction.

BTVF : Que pouvons nous vous souhaiter ?

L.P. : De continuer à avoir la chance de faire les choses qui me plaisent et qui me rendent heureux. Surtout une, en fin de saison…Let’s Go Huskies.

Propos recueillis par DC

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