16 fois championne, l’équipe française la plus prolifique des deux dernières décénnies s’apprête à entamer une nouvelle campagne. Elle s’est octroyé les services de l’un de ses plus prolifique joueur en carrière.
Boris Marche succède à une légende vivante, l’artilleur Franco-vénézuélien, Keino Perez. Attention
les amis, Rouen va reprendre la route, impossible de ne pas connaître ce club hors du commun. Qu’on les apprécie ou non, les Huskies font l’histoire. Voici en condensé une autre histoire. Celle d’un « baroudeur » du baseball à l’instinct incomparable, dont le coeur va continuer de battre pour guider la Meute.
Ci-dessus, Boris, le baseball et les chiffres
Boris Marche, ancien international, père de deux enfants, kinésithérapeute, ancien receveur o combien charismatique des Huskies de Rouen, a aujourd’hui 40 ans. Il a imposé sa puissance à beaucoup d’adversaires qui doivent encore s’en souvenir. En Elite et D1 et pour l’équipe de France. Du haut de son mètre quatre-vingt, il a orienté et soutenu pléthore de lanceurs, dont certains encore aujourd’hui arpentent les diamants bien au delà de nos frontières. Son expérience il l’a accumulée chez les Lions de Savigny (prêt d’1 an), et comme chacun le sait, au sein de la meute des « Rouen Huskies ».
BTVF : Boris, peux-tu nous dire quand le baseball est entré dans ta vie?
B.M. : J’ ai débuté en 1992 à 11 ans dans un club de la région lyonnaise.
BTVF : Peux-tu nous résumer en quelques mots ta carrière?
B.M. : A Lyon j’ai eu la chance de découvrir le baseball et d’avoir des entraineurs passionnés qui m’ont transmis l’amour du jeu. Je suis ensuite allé au pôle espoir de Rouen créé par Sylvain Virey et lors de mon année la bas, Robin Roy, alors manager de l’équipe de Rouen m’a proposé de rejoindre l’équipe phare de Normandie.
L’année suivante je suis allé à l’ Insep, Guillaume Coste était le manager et j’ai eu ma première sélection en équipe de France senior en 1999. Nous avions fini 3e du championnat d’Europe puis 4e en 2001.
2001 est pour moi la marque d’un souvenir bien particulier, c’est ma première saison en « Junior college » aux US, à Sierra College en Californie. Nous avons atteint les State playoffs
En 2002 a été l’année du premier titre de champion de France avec Savigny (prêt).
En 2003 j’enchaine au college US d’Oxnard en Californie. Puis la même année, retour à Rouen et premier titre avec les Huskies. Depuis ce premier titre avec les Huskies, j’ai eu la chance d’en vivre 13 autres en tant que joueur. L’équipe d’alors était vraiment très forte (comme encore aujourd’hui) et nous participions à la Coupe d’Europe des clubs champions tous les ans. En 2007, nous terminons seconds. Un point d’orgue dans ma carrière. ParalLèlement, j’ai vécu le baseball à l’international et ai participé aux Championnats d’Europe avec l’équipe de France jusqu’en 2015. Avec les bleus, j’ai deux participations au championnat du monde en 2001 et 2003.
BTVF : Peux-tu nous confier tes meilleurs moments, ton pire souvenir ?
B.M. : Il est difficile de se limiter à un seul moment tant les souvenirs sont nombreux. Ma carrière a été longue. Chaque match individuellement, peut accoucher du meilleur et du moins bon. Et j’en ai tant joués !
Pour le meilleurs souvenir je dirais toutes les victoires avec Rouen en championnat et en coupe d’europe.
Un souvenir pénible, peut être une défaite contre la Republique Tchèque chez eux à Blansko en extra inning aux championnats d’ Europe de 2005.
BTVF : Ta promotion en tant que coach des Huskies a été annoncée, dans quelle contexte as tu été informé ? T’en doutais-tu ?
B.M. : Suite au départ de Keino pour le pôle France de Toulouse, nous avions anticipé plusieurs pistes qui n’ont pas abouti. L’idée de coacher l’équipe me trottait dans la tête depuis quelques temps, nous en avons parlé avec Sylvain Virey et Pierre Yves Rolland et ils ont tout de suite été emballés. il a fallu ensuite tout coordonner avec le boulot et la vie de famille. J’ai la chance d’être soutenu et encouragé à la maison et j’ai pu m’organiser.
BTVF : Comment vois-tu la dynamique d’une équipe sportive ?
B.M. : J’ai la chance de prendre en main une équipe avec d’excellentes bases, à l’épaisseur historique indéniable. C’est un superbe héritage laissé par Keino et François Colombier qui s’est construit au fil des années, des victoires, de la folle énergie impulsée par le force du groupe, de ses joies et de ses quelques larmes, de la culture de la gagne, qui est je crois aujourd’hui une marque de fabrique chez les Huskies.
Je pense que c’est important de s’entourer de personnes compétentes dans le staff et je me suis bien entouré.
Il est aussi nécessaire d’être très bien structuré au sein du club. Je communique beaucoup avec Sylvain Virey, le directeur sportif des huskies qui est toujours de bon conseil et avec bien sûr Luc Piquet avec qui j’ai tant connu de victoires.
BTVF : Quel type d’entraîneur penses-tu incarner ? D’après toi quel est le plus important pour l’équipe ?
B.M. : Je pense être un entraineur exigeant mais juste. Je place avant tout la relation avec les joueurs qui est la chose la plus importante. J’aime avoir une relation horizontale avec le groupe. C’est en accord avec ma personnalité. J’ai été un joueur intensif, productif mais toujours en accord avec ce qui est possible de produire en groupe. Il va falloir maintenant traduire cette énergie, savoir la transmettre. Ce qu’il y a d’encourageant, c’est que le potentiel des Huskies est élevé.
BTVF : Quels sont les axes sur lesquels tu penses devoir travailler ? Quelle va être la fréquence des entraînements ?
B.M. : Nous allons tout travailler. Le baseball est un sport « total » en ce sens qu’il requiert beaucoup mentalement et physiquement. Je pense aussi surtout aux petits détails qui font la différence. Et qui font tout basculer à haut niveau. La plupart de nos joueurs d’entrainent dans notre académie tous les jours. Les entrainements de l’équipe sont le mardi le jeudi et le samedi. Mais ça, c’est extensible ..!
BTVF : Que t’inspire le fait de passer de « joueur cadre » à entraîneur ? Comment ressens-tu cette nouvelle perspective ?
B.M. : J’ ai toujours eu en tete que j’allais coacher un jour et c’est un privilège que de coacher une équipe comme le nôtre. Comme je l’ai déjà expliqué, les Huskies personnifient mon lien intime avec le baseball. C’est un lien puissant. J ai beaucoup de chance. Transmettre est un gain de richesse incomparable.
BTVF : As-tu eu vent de nouveaux recrutements pour la saison à venir ?
B.M. : Nous travaillons sur le recrutement depuis quelques mois et ça avance bien.
Qui va t’assister ? Quels sont les objectifs pour 2022 ?
B.M. : Je vais être assisté par Arthur Paturel, Yoann Vaugelade, Luc Piquet, Quentin Becquey et Jeremy Dubois sur le terrain. En dehors du terrain par tous les membres du bureau du club et surtout par Sylvain.
Je compte aussi m’appuyer sur nos anciens managers, j’ai beaucoup à apprendre !
Propos recueillis par Vincent Picard.
Ci dessous, « la Meute » sous le soleil de l’une de ses grandes victoires