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Baseball Player

Si le titre avait été en français, vous auriez tout de suite su que l’on allait parler des joueuses de Baseball. Seule la photo vous a peut être mis sur la piste du sujet de cet article.

L’histoire de Jackie Robinson, premier joueur noir de la ligue majeure américaine a défrayé la chronique et fait tomber les préjugés. Il a dû lutter contre toutes sortes d’injustice qu’un humain ne devrait pas vivre. Notre monde est plein de ces iniquités et nos livres d’histoires les relatent plus ou moins exactement mais jamais aussi fortement que ceux qui les vivent. Aujourd’hui, à regarder les ligues majeures américaines, il ne vous viendrait pas à l’idée de penser que près de 50 ans plus tôt, ce sport était à l’image ségrégationniste de son pays roi.

Ce parallèle pour nous rappeler que les filles et les femmes joueuses de baseball ressentent aujourd’hui encore cette exclusion. Le baseball est un sport mixte, ils ne sont pas pléthores, mais la course au progrès a fait diminuer les écarts physiologiques. Nos sociétés s’ouvrent pour laisser des portes ouvertes où la volonté de réussir s’engouffre là où cela semble inimaginable. De nombreux dug out de par le monde voient de jeunes joueuses rivaliser de force, de vélocité et du sens du jeu.

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Justine Siegal, première femme coach MLB pour batting pratice en 2015

En 2015, Mélissa Mayeux, jeune joueuse française, faisait exploser une première barrière en étant inscrite sur une liste de joueurs pouvant intéresser les recruteurs américains de la MLB. Les presses nationales et internationales se sont saisies du sujet. Les discussions sur la première femme à jouer en MLB commençaient. Six ans plus tard, toujours aucune femme ne joue en ligue majeure. On voit cependant ça et là des coaches féminines qui arrivent et prennent leur place dans des vestiaires entièrement masculins. En 2016, la série américaines « Pitch » prend le sujet à bras le corps et rend l’avènement possible. Comme une préparation des esprits, pour que petit à petit, la possibilité devienne réalité. Si la série disponible sur « Disney plus », romance le sujet avec plusieurs personnages clefs, on ne peut lui enlever une approche de la question par la profondeur psychologique des principaux intéressés. Le public, lui, est entièrement acquis à cette cause, mais la réalité de l’entourage : joueurs, coachs, managers est tout autre.

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Melissa Mayeux en 2015

En fin d’année 2021, Geneviève Beacom, joueuse australienne intègre comme lanceuse le plus haut niveau du baseball. La fiction devient réalité à ce ceci près que cela ne se passe pas aux USA. Même si la nouvelle a fait le tour du monde, elle n’aura pas le même retentissement que le jour où les américains le feront. Il est intéressant de se pencher sur cette évolution du baseball. Le jeu peut-il y gagner ? Les stratégies peuvent-elles changer si une ou plusieurs femmes intègrent les plus hauts niveaux mondiaux ? La première chose qui est sûr est que la mixité apporte toujours et dans tous les domaines un équilibre que les groupes purs d’hommes et de femmes n’obtiennent jamais. L’approche de la vie dans les vestiaires, les dug out, les troisièmes mi-temps (si on peut utiliser ce terme en baseball !) se verront chamboulés. Comme toujours, seuls la compétence et le talent seront les juges de paix.

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Genevieve Beacom

Reste la question du physiologique, la frappe, le lancer font appel à la musculature et par extension au taux de testostérone. Sans passer par le dopage, il faudra à ces femmes des possibilités physiques leur permettant de rivaliser avec des hommes extrêmement entrainés. Le baseball a cependant un avantage sur d’autres sports, c’est qu’il fait appel à d’autres qualités : la vélocité, la réflexion, l’analyse, la stratégie… et dans ces domaines, l’être féminin est en pleine possession de tous les moyens pour activer les bonnes décisions.

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Série « Pitch » 2016 ches les Padres de San Diego

Le baseball sera de toute façon plus rapide que d’autre sport à instaurer la mixité. Les autres sports collectifs et populaires comme le football, le rugby, le handball ou le basket n’abordent le sujet que par le développement des sports féminins en tant que tel. Il n’est pas dans les esprits de ces sports d’envisager une quelconque mixité. Sur les 28 disciplines olympiques des Jeux de Rio en 2016, une seule était complètement mixte : l’équitation. Cependant, quand une championne arrive dans un sport féminin, elle bouge les codes ; Lyndsey Vonn en ski alpin ne cesse de réclamer sa participation dans les épreuves de descentes masculines, la fédération lui a d’abord fait un refus réglementaire puis l’a informé l’année dernière qu’elle étudierait la question. En tennis, l’approche n’est pas là, même si un premier coup avait été donné en 1973 avec un duel masculin/féminin, très bien raconté dans le film récent de 2017 « Battle ot the sexe ».

A vos paris, à quand la première joueuse de baseball en ligue majeure de baseball américaine. Avant 2030 ?, personnellement je mise dessus

Didier Cannioux

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