Rencontre avec une référence du Rap en France : Aelpéacha. Ancien joueur de Basesball du PUC en France, il nous confie ses rapports avec la musique, le baseball et nous parle de ses nouveaux projets.
BTVF: Quel carrière de Baseball avez-vous eu ?
Carrière, c’est un grand mot, j’ai joué de 88 à 2003 et j’ai gagné le dernier titre de champion de France Division 1 avec le PUC en l’an 2000. On n’avait aucun étranger, c’était énormément de français et en 2000 quand on gagne on est plus de la moitié sur le roster qui ont été formés au club.
BTVF : Comment vous définissez vous comme artiste et comme producteur ?
Je suis en fait un artisan, je fais tout moi-même dans mon studio de A à Z : la composition, l’écriture l’enregistrement, le mixage et toute la préparation du CD. Je produis moi même mes concerts donc c’est vraiment de l’artisanat comparé à l’industrie musicale des majors avec des budgets énormes et des grosses ventes. Moi j’ai une autre économie, en fait une économie qui s’autogère avec des produits dérivés comme des tee shirs, des tuniques de baseball ou des casquettes… ici
BTVF : Plusieurs de vos créations touchent au monde du baseball soit par le titre comme Play ball, ou par le merchandising avec des tuniques de baseball, comment associez vous ces deux domaines : sport et musique ?
C’est surtout qu’en fait, tout ce qu’on récupère vient des États-Unis. Eux, ils ont un socle culturel commun donc tout ce qui est musique et sport sont liés. Là-bas que ce soit dans le rap ou dans le funk ou autre chose, la casquette qui vient du baseball est en fait partout et ça fait partie du monde. Donc, non ce n’est pas une volonté, c’est plus une américanisation de l’Europe et de la France. Et ça prend bien quand même en France, même si le public n’associe pas forcément ça au baseball. Par contre, je fais toujours un peu de pub ou d’allusion au baseball mais il n’y a pas spécialement de lien direct entre les deux.
BTVF : Vos textes sont emprunt aujourd’hui de maturité et de responsabilité (Sauvegarde de la planète) et d’ésotérisme : le travail sur le A, les solstices dans le jour le plus long, cela sous tend il une réelle envie de passer des messages ?
Pour ce qui concerne les textes pour faire simple moi j’ai une approche même si c’est un peu paradoxal, plus anglo-saxonne. C’est-à-dire que j’habille la musique avec du texte et pour moi le texte est là pour mettre en relief la musique. Là où en France en général le texte est l’ l’alpha et l’oméga de toute la musique. J’ai aussi été baigné dans la chanson française : Ferré, Barbara donc j’aime le texte mais j’aime bien aussi que ce soit le texte qui tourne autour de la musique.
Parfois, j’ai certaines idées ou des concepts et je pars du texte mais j’essaye d’extirper le texte de la musique. L’interprète, lui va vivre des mots au travers des chansons. C’est la mélodie et les rythmes qui font l’intérêt de la musique. C’est ressentir ces émotions et ces vibrations quand elles sont mises en musique. C’est comme la poésie par exemple qui répond à des choses très mathématiques très codifié, il faut savoir l’écrire mais en même temps il y a certaines choses dans les explications de texte dont on ne sait pas vraiment ce que l’auteur a voulu dire. Finalement une zone de flou est utile, parce que ça permet justement que l’imaginaire de la personne qui l’écoute travaille. On ne fait pas un truc cartésien, ce n’est pas un discours politique c’est de la musique. Et le texte, sert à faire travailler l’imaginaire des gens. L’engagement n’est pas une volonté première ça peut être déduit sur quelqu’un qui l’imagine. Quand j’ai fait le morceau sur le réchauffement, quand même en 2007, certains l’ont pris à contre-pied et ont dit que je suis le premier à détruire notre planète et d’autres ont compris l’esprit défense.
BTVF : Envisagez-vous de reprendre le gant dans un club, ou plus d’œuvrer bénévolement pour coacher ?
J’ai 2 garçons qui jouent en 9U, alors je coach l’équipe 9U du PUC. Par contre c’est vrai qu’on a envie de reprendre la batte de temps à temps. J’ai de la nostalgie quand je poste des photos de mes anciennes équipes dans les fins des années 90 avec des joueurs comme Bertrand Maire, ou Samuel Reignier… Je prépare aussi des actions avec des tournois de Big Ball pour les familles et les joueurs : ici
BTVF : A quand un hymne baseball composé par vous ?
Alors à l’époque on avait fait un morceau avec un cubain qui jouait au PUC. Il faut trouver le bon angle. En fait, il faudrait composer une chanson mais je ne sais pas s’il faut vraiment explicitement parler du sport en lui-même. Il faut une musique et une vidéo après avec des images de baseball
**BTVF : Gros projet avec Stomy Bugsy et Driver à venir et d’autres projets, pouvez vous nous en parlez ?
Oui, une date à la Maroquinerie avec lui en avril, et j’ai deux ou trois projets dans les cartons que je suis en train de finir donc d’ici septembre, tout cela va sortir. Dernièrement, j’ai eu 5 ou 6 ans très calmes mais après 15 ans de production très active. Donc là, ça y est j’ai rechargé les batteries et cela redémarre.
BTVF : Que pouvons-nous vous souhaitez pour 2023 ?
Alors le maximum de temps ! Ne pas faire des choses dans la spontanéité de l’énergie mais aussi dans un temps calme et de prendre le temps un peu de peaufiner. Mais pas trop non plus, car après tout devient plat et à l’inverse on est plus dans la spontanéité et on fait pas mal de choses qui vieillissent mal.
Crédit photos : Alpeacha