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Qualifier 2022

Rien d’autre que la victoire

Flashback : 17 septembre 2021, Campo Comunale de Turin. 12è manche du match de classement entre la Grèce et la France, une poussée de 6 points des Hellènes envoie les tricolores vers une très vilaine 15è place du championnat d’Europe de baseball et une disparition du top-16 européen. C’était la première fois depuis 1987 que la France quittait le haut du panier du baseball continental.

Retour au présent. Sous le chaud soleil bulgare, dans le cadre bucolique du Blagoevgrad Stadium, les Français répètent leurs gammes lors des derniers entraînements, sous les ordres du manager Keino Perez. À partir du 13 juillet (ce qui veut dire que les tricolores joueront le 14 juillet, jour de la fête nationale, on attend les feux d’artifice offensifs), les Français vont se mesurer aux Slovènes, Bulgares et Irlandais pour tenter de franchir la première étape qui devrait, tout le monde l’espère, le faire remonter parmi les meilleurs.
Il conviendra tout d’abord de se sortir de ce groupe de qualification, en terminant à l’une des deux premières places de la première phase, puis en triomphant en finale de l’équipe classée dans les deux premiers. Si la France y parvient, elle retrouvera l’an prochain les deux autres vainqueurs de ces « European Baseball Championship Qualifier » pour un mini-championnat à trois dont les deux meilleures équipes seront qualifiées pour le grand championnat d’Europe. Ce sera soit la Finlande, la Lituanie, la Roumanie, la Suisse, soit la Hongrie, la Norvège, la Pologne, la Serbie, la Slovaquie.

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On ne va pas se raconter d’histoires : c’est un gros échec pour le baseball français que d’être obligé de passer par ces tournois qualificatifs. L’aboutissement d’années de médiocrité. Depuis la glorieuse campagne 1999 et la 3è place remportée devant la Russie, la France a oscillé entre la 4è et la 8è place, laissant filer les trains italiens et hollandais (rien de surprenant) mais aussi allemands et tchèques, alors que des nations comme Israël ou la Grande-Bretagne montraient de plus en plus souvent leurs crocs. On se satisfaisait de quelques victoires honorifiques, mais on ne parvenait pas à s’affirmer comme une grande puissance. Et les discours laudateurs des autorités sportives, fédération ou direction technique, célébrant et félicitant les « Bleus » après chaque championnat d’Europe, ne montraient guère l’envie de faire plus et mieux. On pouvait sortir de grands noms du coaching, s’enorgueillir de voir quelques joueurs laisser quelques traces positives aux États-Unis, rien ne se transformait en victoire quand venait le temps de disputer une compétition européenne. On a d’ailleurs vu la même tendance après le championnat d’Europe 12U et un concert d’acclamation pour accompagner la 5è place de l’équipe de France. Décidément, la conception du haut-niveau reste curieuse dans nos instances dirigeantes.

L’heure des jeunes

Le baseball français flirtait plus avec la médiocrité qu’avec l’excellence. Et ce qui devait arriver, arriva. Une compétition mal engagée, des défaites qui s’enchainent et une avant-dernière place pour le nouveau patron de l’équipe de France, Keino Perez.

Fort heureusement, il n’a pas été tenu rigueur au manager de cet échec. On a décidé de lui faire confiance, lui qui avait montré en équipe de club (en l’occurrence Rouen) qu’il savait ce que c’était de regarder les yeux dans les yeux les grands d’Europe. De jouer pour gagner contre les meilleurs.
Croisé lors de la dernière coupe des confédérations, coach Perez confiait qu’il était là pour préparer le futur. Et en regardant sa sélection, on peut le croire. Exit des cadres comme Boucheron, Brown, Clara, Habeck, Paz. Place à des petits nouveaux comme Blondel, Esposito, Hassed, Kovacs, Lacombe, M.Meurant, Pontiac ou Zan.

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Il n’y a pas grand-chose à redire de la sélection française. Des esprits chagrins pourront s’étonner qu’un des meilleurs frappeurs du championnat de France, Théo Lakmeche, ne soit pas présent, mais, franchement, l’équipe est solidement construite. Et quand on parle de passage de génération, l’absence à l’arrêt-court de Maxime Lefevre et la sélection de Mathis Meurant démontre bien que des pages se tournent. Autour du jeune sénartais (son père était l’arrêt-court de l’équipe de 1999, espérons que le présage soit bon), Pierre-Emmanuel Planes pourrait se retrouver en 2è base, lui a qui vraiment impressionné depuis son retour en France, et les extrémités du losange devraient être confiées aux deux gros bâtons des Huskies, Brainville et Blondel. Au champ extérieur, la vitesse de Jiminian et la puissance de Zan et Dagneau semblent incontournables. Derrière le marbre, on verrait bien la priorité donnée à Gleeson, pour son expérience européenne, mais Kovacs et Soliveres ne sont pas loin.

Une opposition faible

Et comme souvent avec l’équipe de France, le monticule inquiète un peu plus. À force de laisser libres les clubs de faire lancer qui ils veulent, et donc d’ouvrir la porte à une inflation de lanceurs étrangers, on n’a pas vraiment augmenté le niveau offensif des frappeurs français et on a surtout diminué le niveau des bras tricolores. Sur les 12 lanceurs français, 5 seulement (si on fait exception de Paula, qui n’a lancé que 8 manches en relève) ont une moyenne de points mérités inférieure à 2,50 en championnat et un seul (Nayral) est en-dessous de 2,00. C’est peu, et cela laisse à penser que la France gagnera plus par son attaque que par sa défense. Et il aura manqué à l’équipe de France l’utile répétition générale qu’aurait consisté la Prague Baseball Week, mais auquel il a fallu renoncer pour cause de Covid.

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Mais cela devrait suffire pour sortir vainqueur de cette confrontation au goût bulgare. À dire vrai, on ne connait pas grand-chose des trois autres sélections. La Bulgarie n’est guère habituée à briller sur la scène internationale. Mis à part son arrêt-court Dimitar Nassopov, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent offensivement. Et le seul lanceur potale, Evgenii Chernozemsky n’est pas vraiment à redouter de la part des gros frappeurs français. Un peu plus de compétition peut-être avec l’Irlande, menée par deux lanceurs intéressants, le gaucher Mitch Hillert qui évolue depuis plusieurs saisons en Bundesliga (3,31 de ERA avec Regensburg cette année) et un ancien major-leaguer, Ryan O’Rourke, qui a lancé 48,1 manches avec les Mets et les Twins de 2015 à 2019 pour une ERA de 4,84. En attaque, c’est le joueur universitaire Brian McAuliffe qui présentera le plus grand danger. Enfin la Slovénie, avec comme fer de lance Tosje Lesjak qui évolue en série B italienne (il y frappe pour .394) et le lanceur Cucek, qui a eu un avant-goût du baseball français sous les couleurs des Templiers de Sénart en se faisant détruire par La Rochelle lors de la dernière journée de championnat (6 points en 5 manches, 10 hits en 24 frappeurs).

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On le voit, rien de quoi trembler. À moins qu’un lanceur venu de nulle part, ou plutôt des ligues mineures – ça arrive parfois – viennent mélanger les cartes, la France ne peut pas se permettre de ne pas sortir en tête de cette poule. On peut accepter un échec, celui de 2021. En supporter un autre en 2022 serait une humiliation pour l’ensemble du baseball français.

La sélection :

Lanceurs : Antoine (La Rochelle), Coste (Savigny), De la Rosa (La Rochelle), Esposito (Toulouse), Hassed (Savigny), Lacombe (Toulouse), Moulin (Rouen), Nayral (Montpellier), Ozanich (Monptellier), Paula (Sénart), Pontiac (Montpellier), Prioul (Rouen)

Catchers : Gleeson (Rouen), Kovacs (Montpellier), Soliveres (Toulouse)

Champ intérieur : Blondel (Rouen), Brainville (Rouen), M. Meurant (Sénart), Planes (Savigny),

Champ extérieur : Brossier (Montpellier), Dagneau (Rouen), Dahan (Savigny), Jiminian (Savigny), Zan (Montpellier)

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Le programme de la France

13 juillet, 11 heures : France – Slovénie

14 juillet, 16 heures : France – Bulgarie

15 juillet, 11 heures : France – Irlande

16 juillet, 14 heures : Finale

Suivre les résultats : ici

Tous les matchs ne sont pas retransmis, nous vous mettrons en lien les matchs retransmis de la France

François Colombier

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