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Portland Mavericks « Part one ».

Portland, Oregon.1973. bienvenus chez les Mavericks.

Liberté, poésie, bière et “love of the game”…

1972, à une époque où les équipes indépendantes ont disparu, où les ligues mineures (A-AA-AAA) sont toutes franchisées, les Beavers de Portland (AAA) de la Ligue de la côte du Pacifique, quittent la ville pour devenir les Indians de Spokazne. L’affluence est pauvre et le baseball des années 70 est en crise. Il n’en faut pas plus à Bing Russel (père de l’acteur Kirt Russel) pour s’engouffrer dans le jeu et investir le Civic Stadium de Portland avec ses idéaux.

A l’ époque en quête d’un projet, Bing Russel (1926-2003), ancien joueur de ligue mineure, a tourné le dos à son autre carrière, celle d’acteur de télévision (Bonanza…). C’est un esprit aussi brillant qu’habité, qui partage avec son fils Kirt l’amour du baseball. Il ressent à cette époque le besoin de faire renaître quelque chose d’enfoui chez lui, le baseball. Mais comment ? Le quadragénaire a passé une partie de son enfance en voyage avec les Yankees aux côtés notamment du fameux « Lefty Gomez » qui fréquentait le même club d’aviation que son père. Et il sait que le « national pastime » peut encore lui permettre d’animer son esprit d’entreprise. En tant que propriétaire, Russell, un brin provocateur, féru d’innovation, embauche pour son organisation la première femme directrice générale du baseball professionnel. La devise de Russell dans la vie était un mot à trois lettres : « fun ». Et Il va y en avoir ! Les Mavericks de Portland (classés A – courte saison) sont affiliés à la ligue du Nord-ouest en toute indépendance. Le système pyramidal des ligues “pro” fonctionne comme une entreprise, une pieuvre aux connexions infinies avec au sommet un pouvoir décisionnel unique. En Amérique, une entreprise comme celle-ci n’a de compte à rendre à personne ou presque. Ces Mavericks vont ouvrir la boîte de Pandore. Le retour du baseball indépendant.

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Indépendance chérie…No hitter et chien…et balais…et receveur gaucher…bière et bagarres.
1973 les joueurs seront payés 300 ou 400 $ par mois. On est au plus petit niveau du baseball pro. Mais ils ne seront pas contrains de se raser la barbe… Pour consolider ses fins de mois, on peut servir quelques soirs dans un des bars possédés par le gérant.. Les essais ouverts pour l’équipe au début de juin 1973 ont attiré 150 joueurs en quête d’une seconde chance. Du très sérieux au plus original, on vient de partout ! Des marginalisés du système de recrutement, des vieux encore bons pour les mineures (la plus part dépassera la trentaine), des jeunes pas assez bons pour les majeures… Dont un qui a fait de l’auto-stop à travers le pays depuis le Tennessee : Hank Robinson. Star de longue date des ligues mineures, il emmènera les Mavericks jusqu’ à un record de 45-35 et à un titre de la division sud pour la première saison en 1973. Mais… Suspendu pendant un an après avoir frappé un arbitre. Original ! Parmi les particularités des locaux, leur premier match sera un No-hitter ! Un chien noir désinhibé parcours le terrain si l’échauffement est trop long, un des catcheurs est gaucher, garde du corps à ses heures et possède lui aussi un bar « down town »… Encore un peu de mauvais goût quand Joe Garza fait le spectacle un balais à la main sur l’abri des joueurs pour signifier que les adversaires sont distancés et peuvent essayer d’aller remporter une victoire plus loin… Les fans finiront par l’imiter et viendront en masse avec leur balais en cas de large victoire… Cette année 1973, l’esprit Mavericks était né. Un baseball professionnel en dehors des clous, une équipe composée du meilleurs des oubliés.

La suite dans un prochain article ! Salut à tous sur tous les points du diamant !

Vincent Picard

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