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Pesäpallo

L’univers des sports de batte n’a pas fini de nous surprendre. Frapper dans une balle et profiter de sa trajectoire est exploité dans une variété importante de sports cousins du baseball depuis toujours à travers l’histoire. Chaque recoin de la planète recèle une variante du « national pastime » américain. La scandinavie n’est pas en reste ! Voyage sportif au pays de Harald Gormson.

Le Pesäpallo en suédois : boboll, est un sport d’origine finlandaise, appelé également baseball finlandais. Il est aussi pratiqué en Allemagne, Suède, Suisse, Australie, Nouvelle-Zélande, au Japon et dans les pays baltes. Cette discipline a été un sport de démonstration lors des Jeux olympiques d’été de 1952 à Helsinki. Le jeu est similaire au Brännboll (pays nordiques), au Rounders (sport de batte britanique aux origines remontant au XVI ème siècle), au Lapta (jeu russe dont les origines remontent au XIV ème siècle) mais aussi bien sûr au baseball.

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Ci dessus : Pesapallo féminin.

Le Pesäpallo a été inventé par Lauri « Tahko » Pihkala, durant les années 1920. L’idée de base du Pesäpallol: l’attaque tente de marquer en frappant la balle puis en courant à travers les buts, tandis que la défense tente de sortir le frappeur et les coureurs. L’une des différences les plus importantes entre le Pesäpallo et le baseball outre le fait que les coureurs partent en sens inverse (la première base est en 3… et oui…et en zigzag…), est que la balle est lancée verticalement, ce qui permet, beaucoup plus facilement, de frapper la balle, de contrôler la puissance et la direction du coup. Cela donne un jeu offensif varié en vitesse et des aspects tactiques très divers. L’équipe de défense est obligée de contrer les choix du batteur avec des plans défensifs et de l’anticipation. Le manager a un rôle important dans le pesäpallo, menant l’offensive en donnant des signaux aux joueurs.

La génèse:

Le professeur Lauri Pihkala (1888-1981) invente le Pesäpallo en 1912 en s’inspirant des règles du baseball et du cricket. Les règles définitives sont fixées en 1922.

Ce sport devient professionnel en Finlande pendant les années 1930. La première ligue nationale voit le jour en 1931, et compte à l’époque 7 à 8 équipes. En 1934, le nombre d’équipes monte à 12. Cette ligue est uniquement masculine, la ligue féminine correspondante sera créée en 1955. Dans ce cadre, les compétitions sont organisées par la fédération finlandaise.

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Match à Jyväskylä 1958 : Eino Kaakkolahtien, fait un lancer très élevé.

À partir de 1989, les premières ligues (féminine et masculine) se voient renommées Superpesis, et l’organisation des tournois est confiée à l’organisation éponyme. La Finlande compte plus 6 000 clubs au début du xxie siècle !

Filous finlandais:

Le milieu est secoué à la fin des années 1990 par une affaire de rencontres truquées : les 11 et 13 août 1998, des joueurs et des managers appartenant à huit équipes différentes arrangent l’issue de cinq matchs, figurant tous sur la liste des paris à cotes fixes de Veikkaus, l’organisme national de paris finlandais. Ces rencontres n’avaient pas d’importance pour les équipes et faisaient partie des deux dernières journées de la saison Superpesis. Parmi les cinq matchs, quatre se terminent sur une égalité. Plus de trente personnes sont condamnées à des amendes, ou relaxées. La perte accusée par Veikkaus s’élève à 14 millions de marks finlandais (environ 2,3 millions d’euros).
Les équipes concernées sont reléguées deux ligues plus bas dans le système de ligue. Veikkaus décide de ne plus permettre les paris sur le Pesäpallo pendant six ans. À partir de 2005, il est de nouveau possible de parier, mais pas sur des matchs nuls, et ce jusqu’en 2009.

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Les règles:
Une partie de Pesäpallo est jouée en deux périodes, de quatre manches chacune. Une période est gagnée par l’équipe qui marque le plus de points durant ses demi-périodes. Si les périodes sont à égalité, il y aura une manche supplémentaire. Si nécessaire, il y a un nouveau tour, similaire à une séance de tirs au but, où chaque équipe essaie de ramener un joueur de la troisième base. Au cours d’une manche, les deux équipes jouent à tour de rôle, attaquant (frappe) et défense (terrain).

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L’équipe défensive a neuf joueurs sur le terrain. L’équipe offensive également mais elle peut en avoir trois supplémentaire à la frappe, appelés jokers, durant une demie manche. Alors que les attaquants doivent respecter un ordre pour frapper, les jokers n’y sont pas tenus. L’équipe offensive peut continuer de frapper jusqu’à ce que trois joueurs aient été mis hors jeu ou qu’un tour de frappeurs ait été complété sans qu’au moins deux points aient été marqués.

Ne restent plus que trois choses: courir vers la troisième base en premier, remonter très au nord et… parler finlandais !

Vincent Picard

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