Un strike out est salué et applaudi par le public à sa juste valeur. Lorsque ce même lanceur réalise entre 10 et 15 strike out sur un match, il est aussi applaudi pour sa performance.
A contrario, lorsqu’un frappeur lâche un homerun, le public se lève, acclame le tour de circuit et manifeste sa joie, même s’il s’agit d’un homerun ne produisant qu’un point, alors le grand slam,la liesse s’empare du public. Les joueurs dans le dug out sortent et attendent le frappeur et le congratulent avec toutes sortes de chorégraphies que l’on retrouve dans d’autres célébrations sportives.
Le vrai spectacle dans le baseball est donc le homerun, à défaut le hit qui lui aussi est applaudi, notamment lorsqu’il est double ou triple et qu’il fait marquer des points.
Les powers hitters sont donc adulés, on compte leur moyenne mais surtout le nombre de homerun qu’ils produisent match après match tout au long de leur carrière. Statistiquement il y a plus de Hall of fame frappeur que lanceur.
Le homerun du baseball est le but au football, l’essai au rugby, le panier à trois points au basket, le touch down au football américain. C’est pour lui que l’on vient, pour l’adrénaline qu’il déclenche chez les joueurs, les spectateurs, les commentateurs, les journalistes, les vues de vidéo réplay…
Alors quant un championnat met la part belle au lanceur et que les frappeurs performent moins, le spectacle est amoindri. Et n’en déplaise à certains puristes, le sport est d’abord un spectacle, un moment d’égrégore qui permet de faire marcher notre machine à émotion et de vivre mieux.
Depuis, quelleques années la tendance du lanceur fort reprend peu à peu le dessus sur le frappeur et donc amoindri le spectacle. Depuis le début de l’année, en MLB, la tendance se confirme. A lire l’excellent article de The Free Agent : ici
En France qu’en est-il ? Nous avons déjà parlé que le lanceur était dominant, trop dominant ; et que le nombre d’homerun et de hit baissent chaque année. Nous sommes en France comme aux USA avec le meme public, nous nous enflammons pour le homerun et le hit. Une journée de championnat D1 peut exister sans qu’aucun homerun ne soit effectué. Les lanceurs étrangers tuent le spectacle, les frappeurs étrangers (3 au maximum) dans le line up n’arrivent pas à lutter. Parfois un français fait une courte apparition.
Arriverons-nous à passionner nos foules françaises, si nous n’offrons pas le spectacle réclamé par tous les publics du monde entier ? C’est une vraie question ! Comment aider notre championnat D1 et D2 à permettre la performance du homerun et du hit plus souvent, comment faire que la domination des lanceurs étrangers soit moins écrasante. Y’a-t-il des solutions autres que bouger les règles comme l’ont fait les américains dans les années 80. (Par exemple la règle de donner la première base sans fraper à un frappeur puissant est elle bonne pour le spectacle…)
Vous me me direz, que le spectacle ne fait pas tout et qu’il faut raison garder pour que cela ne devienne pas que les jeux du cirque. Avons-nous en France le choix, comment faire parler de nos sports si les matchs n’apportent pas un spectacle particulièrement attrayant. A regarder le début de la saison en France, la tendance n’est toujours pas à cela. Oui les moyennes à la batte sont fortes : 8 joueurs sont à plus de 500 ce qui est très important. Mais en D1 après 20 matchs joués, nous avons eu droit à seulement qu’à 2 homeruns !!! La D2 ne fait pas mieux avec 8 homeruns pour 42 matchs joués. Une moyenne donc de 0,1 homerun par match pour la D1 et de 0,2 pour la D2 !!
Didier CANNIOUX