Nous l’avions déjà interviewé en février de cette année (a voir dans la rubrique portrait) , quand il avait pris la succession de Keino Perez. Après la réalisation du triplé, qu’en est-il maintenant ?
La chance du débutant ? Pas vraiment… Boris Marche, a sa première année à la barre des Huskies a démontré tout au long de la saison qu’il n’était pas complètement un rookie et qu’il méritait pleinement ce triplé Coupe d’Europe / Challenge / Championnat. Le manager des Huskies revient pour Baseball TV France sur cette saison 2022 pas tout à fait comme les autres.
BTVF : Quelle a été ta première pensée quand le dernier retrait de la finale 2022 s’est effectué ?
Ouf ! Bastien est sous la balle ! Ensuite, évidemment, ce fut une explosion de joie.
Parfois, après un titre, on est plus soulagé qu’heureux.
BTVF : Quel est ton état d’esprit aujourd’hui ?
Je suis très heureux pour le club et l’équipe. Il y a beaucoup de travail derrière tout ça, à tous les niveaux donc finir champion est une belle récompense.
BTVF : Qu’est-ce qui t’a paru le plus compliqué dans ton poste de manager ?
Je pense que le plus compliqué a été de gérer les hauts et les bas, les émotions et de garder du recul pour prendre les meilleures décisions dans les matchs serrés. Notamment sur la gestion du bullpen.
BTVF : Et dans le même ordre d’idée, qu’est-ce que tu as le plus aimé cette saison ?
L’Équipe, les relations que nous avons réussi à créer tous ensemble et qui vont rester bien au delà du terrain. J’ai aimé aussi l’investissement des joueurs et tous les efforts et sacrifices qu’ils ont fait tout au cours de l’année. Je les remercie profondément d’avoir adhérer à mon projet et je suis très très fier de ce que nous avons accompli.
BTVF : Qu’est-ce que tu as appris de cette première saison comme patron des Huskies ?
Énormément de choses, à prendre des décisions par exemple, gérer un groupe, un bullpen, manager un groupe de gars, gérer la pression et bien d’autres choses encore. Aussi que c’est beaucoup de travail, notamment en dehors du terrain.
BTVF : Si c’était à refaire, qu’est-ce-que tu changerais ?
Pas grand choses finalement à quelques petites décisions près (1 ou 2 pas plus). Par contre je pense que je peux progresser dans pas mal de domaines encore…
BTVF : Tu as montré beaucoup de calme tout au long de la saison, temps fort ou temps faible. Ce langage non verbal est important pour toi ?
Je pense que je ne peux pas vraiment faire autrement c’est ma personnalité. Malgré tout je suis convaincu que c’est un atout. Le baseball c’est long, c’est primordial de contrôler ses émotions. Si je reste neutre, ce sera plus facile pour les joueurs de faire pareil.
BTVF : Je voudrais que tu nous parles d’un des moments les plus fous de la saison, et même de l’histoire du club, la « Rouenmontada » de 0-8 à 8-8 contre Montpellier et les deux extra-innings qui ont suivi. Comment as-tu vécu cette folie ?
Honnêtement je commençais à préparer dans ma tête le discours d’après match juste avant les premiers points. C’est le match le plus bizarre auquel je n’ai jamais participé. Je ne comprends toujours pas vraiment d’ailleurs.
BTVF : Quand on décline des moments difficiles, toujours contre Montpellier, il y a eu la demi-finale en Coupe d’Europe et la 9è manche de 5 points des Barracudas. Tu as eu peur de la défaite ?
Je n’ai jamais peur de la défaite…
BTVF : Un autre moment compliqué, peut-être, c’est la double défaite contre les Lions, en championnat. Il y a eu de l’inquiétude après ces matches ?
Pas vraiment, nous venions de remporter la coupe d’Europe qui nous avait épuisé physiquement et mentalement. Et ce jour là Savigny avait joué du très bon baseball. Nous avons juste moins bien joué ce jour là et sans vraiment de plan de match…
BTVF : Et quand les Lions sont allé chercher le match 3 de la finale et ont commencé à fonds le match 4, là aussi, le doute s’est-il installé un instant ?
Non, pas le temps de douter, si je doute les joueurs doutent et ça devient compliqué de performer. D’autant plus que nous sommes revenus plusieurs fois en étant menés toute la saison
BTVF : Le Challenge de France a été vraiment très bien maîtrisé, notamment dans le pitching. Est-ce que c’est un moment où tu as le sentiment que tout se passait comme prévu ?
Honnêtement je pense que oui, malgré les décisions sur les rotations de lanceurs il y a toujours des éléments que l’on ne contrôle pas. Parfois ça marche et parfois non… et pour cette fois tout c’est passé comme prévu.
BTVF : En Coupe d’Europe, la finale a été difficile, Rouen est revenu de l’arrière. C’est d’ailleurs une des caractéristiques cette saison des Huskies de remonter au score. Cet aspect mental, cette culture de la victoire est quelque chose auquel tu attaches beaucoup d’importance et que tu essaies de transmettre aux joueurs ?
Oui bien sûr même s’ils n’ont pas besoin de moi, ils se sont construit dans ces victoires, dans l’histoire du club et celles qui les ont précédé.
BTVF : Est-ce qu’il y a des joueurs qui t’ont surpris cette saison ?
Difficile d’en nommer un plus que les autres, tant chacun a contribué à nos victoires. Je leur en parlerais en privé lors des entretiens cet hiver.
BTVF : On a vu passer une petite vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle tu remercies ton staff. C’est important d’être bien entouré ?
Evidemment, très important, ils ont eux aussi travaillé très fort pour qu’on en arrive là dès cet hiver. Avoir un vrai staff nous a permis de faire beaucoup de travail spécifique cet hiver par exemple. C’est aussi bien d’avoir des assistants qui nous challengent pour nous pousser à donner le meilleur de nous même
BTVF : La saison prochaine, c’est le retour en coupe d’Europe des champions. C’est un objectif majeur de briller dans cette compétition ?
Oui c’est un objectif majeur, pas juste de briller mais de la gagner…
BTVF : Et puisqu’on parle de saison prochaine, tu es déjà plongé dans ce qu’il faut apporter à l’équipe, dans la préparation hivernale, ou c’est le temps de débrancher un peu ?
Je débranche un peu mais c’est dur de ne pas déjà se projeter sur la saison prochaine. Notre marge de progression est encore immense. Se pose aussi la question du recrutement, des étrangers mais aussi d’autres joueurs français qui pourraient nous renforcer
Propos recueilli par François Colombier
Crédits photos : Glenn Gervot