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Alexandre Bertin

Il est français et nouveau romancier. Baseball TV France a rencontré pour vous Alexandre Bertin à l’occassion de la sortie de son premier roman sur le baseball Dixième manche qui sort ce vendredi 21 Octobre 2022 dans toutes les bonnes librairies.

BTVF: Qui êtes-vous Alexandre Bertin ?

A.B. : Bonjour Didier et merci pour l’invitation. Je m’appelle donc Alexandre Bertin, je vis et travaille près de Bordeaux avec ma femme et mes deux filles. Je pratique le baseball à très petit niveau (R3) aux Panthères de Pessac. Nous venons de remporter le championnat régional et devrions jouer en R2 l’année prochaine. Dixième Manche, une histoire américaine est mon premier roman.

BTVF: Entre l’idée d’un roman, de son écriture, de sa relecture, de sa parution, se sont passés plus de 28 mois. Qu’est-ce qui a été pour vous le plus éprouvant et le plus exaltant ?

A.B. : L’écriture du premier jet a été vraiment exaltante. Comme il s’agit de mon premier roman, je me suis jeté dans l’écriture sans a priori, sans pression. Je connaissais l’histoire que je voulais raconter dans ses grandes lignes, je connaissais le point d’arrivée. Ce que je ne connaissais pas, en revanche, c’était le chemin que je m’apprêtais à emprunter pour y parvenir. J’aime beaucoup comparer l’écriture à la randonnée : on sait d’où l’on part, on sait où l’on va mais le trajet réserve toujours son lot de surprises et d’imprévues. C’est sans doute la partie la plus exaltante du projet.

A l’inverse, le plus éprouvant est peut-être l’attente entre les différentes phases du projet une fois le contrat avec la maison d’édition signé. Le temps de l’édition n’est pas le même que celui de l’écrivain. Les changements de rythme entre l’attente et les coups de pression peuvent parfois jouer avec mes nerfs moi qui suis d’un naturel impatient. Mais je tire mon coup de chapeau à mes éditeurs, Danielle Mazens et Jean-Philippe Vest pour le travail incroyable qu’ils ont accompli sur ce manuscrit.

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BTVF : Votre premier roman sort donc le 21 octobre, il se déroule dans le monde du baseball, pourquoi avoir choisi ce sport ?

A.B. : J’ai découvert le baseball il y a quatre ou cinq ans par lassitude des autres sports américains. Je connaissais le baseball bien sûr mais il me semblait tellement compliqué que je n’y avais jamais prêté plus d’attention que cela. Et puis, un jour, je me suis lancé et depuis c’est devenu une véritable passion. Ce qui m’a plu, au-delà du sport en lui-même, c’est tout l’imaginaire qu’il convoque. Ce n’est pas pour rien que dans l’inconscient collectif, le baseball est associé à l’American Way of life. Ne parle-t-on pas d’un National Pastime plus que d’un sport ? Et puis, j’ai également découvert une communauté de passionnés qui m’ont accueilli avec ferveur et sans aucune animosité. Que ce soient mes coéquipiers et l’encadrement des Panthères de Pessac ou mes camarades fans de baseball sur Twitter, tous sont animés d’une passion communicative et bienveillante.

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BTVF: Le résumé du livre nous apprend qu’un type de lancer est au centre de l’intrigue : la balle papillon qui remonte, pouvez-vous expliquer pourquoi avoir choisi ce genre de lancer ?

A.B. : Lorsque j’ai commencé à bâtir mon histoire, à travailler mon intrigue et mes personnages j’ai tout de suite voulu que Richard Stoke, le jeune joueur de baseball qui est le fil rouge du roman, marque les esprits. L’esprit des lecteurs bien entendu mais aussi celui des personnes qui l’ont côtoyé lors de son ascension. Il fallait le doter d’un geste qui fasse parler de lui. J’ai très rapidement fait de Richard un lanceur, beaucoup plus propice à la dramatisation qu’un batteur. Par ailleurs, parmi tous les lancers possibles, la knuckleball ou lancer papillon est celui qui me fascine le plus. Être capable de lancer une balle sans la moindre rotation est un exploit que seuls quelques joueurs ont su maitriser dans l’histoire du baseball. Dans les années 1980, époque à laquelle Richard Stoke jouait, il ne restait quasiment plus de joueurs qui lançaient de balles papillon : un lancer trop hasardeux, un geste qui occasionnait beaucoup trop de blessure, seuls les joueurs en fin de carrière se permettaient d’effectuer ce geste. Je savais qu’en dotant Richard de ce lancer et en en faisant sa marque de fabrique, il susciterait curiosité, enthousiasme mais aussi acrimonie de la part de ces détracteurs. Le lancer idéal pour écrire un roman !

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BTVF : En situant l’action aux USA, vous avez dû faire un travail de documentation importante, comment vous vous y êtes pris ?

A.B. : Bien entendu, lorsque l’on situe son action dans un pays étranger qui plus est en centrant l’intrigue sur plusieurs époques, il a fallu faire un travail de documentation important. La première chose a été d’inventer les lieux dans lesquelles l’action se déroulait. Accrington, lieu du drame, est une ville imaginaire tout comme Beltonville. Je ne voulais pas utiliser des lieux que je ne connaissais pas. Pour les passages sur l’histoire du baseball, en effet, je me suis documenté mais j’ai eu la chance de pouvoir compter sur l’œil aiguisé de Gaétan Alibert, grand spécialiste de l’histoire de ce sport, toujours prompt à me prodiguer des conseils. Pour le reste, j’ai plongé le nez dans les bouquins d’histoire et si cela ne suffisait pas, Internet m’a bien aidé.

BTVF: Que pouvons vous souhaiter ?

A.B. : Avant tout j’aimerais que ce roman permette au baseball à gagner en popularité en France. C’est vraiment un super sport, très complet, démocratique, qui fait tomber les barrières de genre puisque les filles et les garçons peuvent jouer ensemble. C’est un sport qui apprend l’humilité (il est beaucoup plus facile de rater que de réussir) mais aussi l’envie de toujours faire mieux. A titre personnel, j’ai bien sur envie que le roman soit lu par le plus grand monde et pas seulement des spécialistes du baseball. D’ailleurs, les lecteurs qui n’y connaissent rien en baseball peuvent très facilement lire ce roman. Il se lit comme une enquête journalistique.

Un exemple de knuckleball ou balle papillon.

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