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Kian Johnston

La dynamique des réseaux et des sites dédiés à notre cher baseball est exponentielle, une génération d’outils, faisant accroitre les opportunités. D’inoubliables expériences, grâce aux contacts sans cesse générés entre candidats, toujours plus prompts à voyager pour frapper la balle, et les indénombrables ligues disséminées de part le globe. Kian Johnston, 25 ans, est de ceux-ci.

Ayant déjà troqué en Juin 2024 le rude climat scandinave pour celui, plus océanique, de la côte atlantique rochelaise, il a choisi pour 2025 de réitérer l’expérience.

La nature n’a pas plaisanté avec le canadien qui a grandi à “Fruitvale” en Colombie britannique : 98 kilos pour 1 mètre 97. L’un des joueurs les plus polyvalent du circuit français est doté d’un morphotype plutôt orienté pour l’outfield, le premier but, où il s’est concentré durant sa carrière universitaire. Quoiqu’on l’imagine bien occuper la butte également… Avec le grand droitier, la balle part et revient toujours très vite. Très solide au contact sur les fastballs ou les balles à effet, instinctif entre les bases et pour ne rien gâcher plutôt rapide (60 yards en 6,7 secondes), l’ex pensionnaire de la « Pecos League » (ligue de baseball professionnelle indépendante opérante dans les régions du centre-ouest américain) est donc de retour avec une ambition: faire au moins aussi bien que la saison passée.

Son parcours sportif débute où il est né, au nord des Amériques, au sein de la « J.L. Crowe High School ». Le jeune canadien joue au Hockey et skie en compétition. Johnston entame son parcours universitaire de baseball au Southwestern Oregon Community College (2017-2018), puis au Douglas College (2018-2020).

C ‘est à ce moment qu’une grave commotion cérébrale et une blessure aux ischio-jambiers ont retenu l’étudiant en Kinésithérapie à l’écart des terrains pendant deux ans. L’occasion malgré lui, de faire le point.

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2022 voit Johnston atteindre le Nouveau Mexique avec l’équipe de baseball des “Greyhounds” en Sophomore et Junior.

En 2021-2022, il participe au championnat de la “California Collegiate League ou “CCL summer” (Fondée en 1993) avec les “Seals” de San Francisco. Au bâton, sa vitesse de sortie du tee y a atteint plus de 160 km/h. La CCL c’est une saison de 40 matchs dont un match des étoiles nord contre sud, retransmis à l’échelle nationale. Les joueurs utilisent des battes et des balles de niveau « pro. » afin de poursuivre leur développement professionnel potentiel. En CCL, Kian affiche une moyenne de .387 en saison régulière, la meilleure moyenne parmi les joueurs juniors de la ligue. Tout au long de son séjour en Californie, il joue contre certains joueurs qui figurent désormais en MLB.

C’est en 2023 que l’aventure européenne commence pour le grand droitier à Karlskoga en … Suède (32 ème rang mondial – 12′ européen). Visiblement peu perturbé par le froid, le canadien cogne fort et quitte la Scandinavie avec une moyenne de .388, un OPS de 1.224, un OBP de .500, 9 HR, 6 2b, 25 RBI, 6 SB et un titre du joueur offensif en Elite de l’année. “God afton”…

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Quand on demande à Kian ce qu’il a retenu de son parcours il déclare: J’ai apprécié toutes mes expériences de baseball, j’ai beaucoup appris en tant que joueur en à l’étranger. Chaque endroit est unique, avec ses avantages comme par exemple la culture baseball au USA, l’approche toute scandinave en Suède. J’aime à imaginer que le baseball m’emmènera encore quelque part où l’on frappe bien la balle… Je suis parmi ces voyageurs du baseball, qui constituent un groupe bien à part, des joueurs munis d’un historique très riche, qui les rend si particuliers et attachants je l’espère !

Après la Suède, en raison de la forte concurrence pour les postes de baseball à l’étranger, Johnston est resté sans contrat pendant tout l’hiver 2023-2024. Sa seule opportunité était la Pecos League. Pendant la présaison, cherchant toujours activement une opportunité en Europe, Jimmy Jensen (Baseball Jobs Over Seas) le recommande à La Rochelle: « Trois jours après que Pascal Regnier m’ait contacté, j’étais en route pour LR avant le dernier jour pour ajouter mon nom à l’effectif. Quel timing ! »

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2024, Kian est en France (21 ème rang mondial, juste devant le Canada – 7′ européen).

L’air de l’Atlantique fait du bien au nord-américain qui signe une brillante saison, saupoudrée de 20 coup-sûrs et 5 extra base hits (3 doubles 2 triples), laissant aux bons souvenirs des rochelais une moyenne de .357 et un OPS de .1058, en 16 rencontres. Il n’en fallait pas plus à Pascal Regnier et Pablo Ossandon pour espérer compter de nouveau sur le « slugger ». En 2025, Kian peut se targuer d’un très beau départ de saison, frappant .417, avec déjà 2 bombes pour les gradins au centre et à gauche et deux doubles pour onze points produits. « Bonsoir »…

BTVF : Kian, tu as signé de nouveau avec les Boucaniers en D1. Que penses-tu du baseball français en général ?

KJ: Il progresse rapidement. Il est à mon sens l’un des meilleur que j’ai pu côtoyer sur le continent, nonobstant le hollandais ou l’italien, à l’instar du surprenant baseball tchèque. L’année dernière, j’ai affronté toutes les équipes de D1 et elles étaient toutes solides. Ce qui est bien en Elite Française, c’est que n’importe quelle équipe a les moyens de battre n’importe quelle autre sur un programme double, avec paradoxalement une saison plutôt courte. L’intensité est assez forte, il faut de suite répondre présent, ce qui n’est pas le cas dans de nombreux championnats, y compris en Europe.

BTVF : L’année dernière, Rouen a remporté son 18e titre depuis 2002. Que t’inspires cette performance ?

KJ: Rouen est un club fort avec une belle profondeur, c’est un beau challenge que de les affronter. Je savais qu’ils possédaient de nombreux titres, mais je ne doutais pas que c’était autant !. Cela ne veut rien dire pour 2025. Chaque saison est un défi nouveau et nous sommes à la hauteur. Notre bullpen est plutôt expérimenté contrairement à celui des Huskies qui semble être moins solide cette saison.

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BTVF: L’équipe de La Rochelle est souvent critiquée pour l’importance de sa « diaspora latina », qui, il faut l’admettre, représente une part importante de l’équipe. Au cours de ta carrière, as-tu rencontré beaucoup de joueurs latinos ?

KJ: Oui énormément, la plupart des joueurs de mon équipe au Nouveau-Mexique étaient latinos. L’un de mes meilleurs colocataires à l’université est dominicain/américain… On a passé de bons moments, on n’a jamais autant ri en une saison. Ce sont des gars très enjoués avec un fort caractère. Ils sont très compétiteurs. Tovar, Pena, Canelon, De La Rosa, Nieves, Molero, Rossel, Suazo, tous ces gars développent une force incroyable dans le jeu à La Rochelle et certains d’entre eux y ont même fondé une famille.

BTVF : Quelles sont tes attentes pour cette saison ?

KJ : Notre premier objectif est d atteindre les phases finales et notre équipe est prête. Les playoffs sont une attente claire, et une fois les playoffs arrivés, c’est un nouveau match, tout est à refaire. Le baseball est complexe et plein d’embûches Les équipes finalistes sont assez égales. Ce sont les nerfs et les profondeurs offensives et défensives qui feront la différence. Ce sera parfois compliqué. Mon objectif est d’assister au mieux mes coéquipiers pour remporter le championnat.

Vincent Picard

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