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Frères d’armes

En fin d’année 2023, Baseball TV France s’était rapproché de Quentin Moulin et Nicolas Antoine, deux lanceurs français qui s’étaient expatriés en Australie. Ils ont enchainé en 2024 tous les deux dans le championnat japonais en 2024 et vont également se retrouver en 2025 dans le championnat Allemand. A chaque fois, ils avaient le pays en commun mais pas le club. Rencontre à nouveau avec ces deux jumeaux du baseball français.

BTVF : Quel est pour vous la caractéristique majeure de chaque pays dans la façon d’aborder le baseball au sein des championnats ?

Quentin Moulin : En Australie, et plus particulièrement à Sydney, le sport occupe une place centrale, et le baseball est largement pratiqué par les jeunes. J’ai eu l’opportunité d’entraîner plusieurs équipes tout au long de la saison, avec une mise en place d’énormément de matchs durant les week-ends. De plus, une communication active sur les réseaux sociaux, non seulement par les équipes mais aussi par les ligues telles que l’ABL ou la State League, dans laquelle j’ai évolué. Les jeunes joueurs ont ainsi accès à des moments forts (highlights), des récapitulatifs de matchs, des statistiques, ainsi que des interviews avec les joueurs de l’équipe nationale australienne par exemple. Beaucoup d’entre eux aspirent à atteindre les plus hauts niveaux du baseball en Australie, voire à tenter leur chance aux États-Unis. En revanche, l’expérience au Japon a été bien différente. Pendant six mois, nous avons eu un programme extrêmement intense, où le baseball était notre priorité. Nos journées étaient consacrées aux entraînements, à la musculation, à la récupération (bains froids, stretching, mobilité). Le rythme était très exigeant et il n’y avait que peu de temps de repos. Si tu n’étais pas à 100 % à chaque entraînement, tu risquais de ne pas jouer. La philosophie japonaise est axée sur la rigueur, le respect et une discipline, ce qui rend leur approche du jeu et de l’entraînement unique.

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Nicolas Antoine : Un peu compliqué de définir une caractéristique majeure de la France mais en comparaison avec les autres ligues je dirais que la France est une ligue de lanceur, contrairement à l’Australie qui elle est une ligue de frappeur, toutes les équipes ont des lineups dangereux du frappeur 1 à 9 ! Le Japon lui est à part, une discipline incroyable, une mentalité et positivité sur le terrain qui ne se brise jamais , tout les jeux sont intenses, les frappeurs sont rapides , tous en capacité de poser le bunt parfait comme déposer la balle dans les gap ou même derrière la clôture ! Une intensité extraordinaire de dégage du baseball japonais et on comprend pourquoi les japonais font parti des meilleurs joueurs au monde

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BTVF : D’un point vue culturel, comment le baseball est il perçu dans ces trois pays par les spectateurs selon votre expérience ?

Quentin Moulin : En Australie et en France, la perception du baseball par les spectateurs est assez similaire : ils viennent principalement pour passer un bon moment en famille ou entre amis. En revanche, au Japon, l’ambiance est totalement différente. Les spectateurs sont extrêmement proches de nous, créant une atmosphère unique. Ils chantent tout au long du match même si nous étions mené de 10 points, et nous suivions même lorsqu’on jouait à l’extérieur, ils nous montrent leur soutien en nous offrant des cadeaux après de bonnes performances.

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Nicolas Antoine : Au Japon le baseball est le sport numéro 1 , tout le monde connaît , tout le monde regarde , les fans sont extrêmement présent et nous suivent pour tous nos matchs aussi bien à domicile qu’à l’extérieur , c’est quelque chose d’incroyable L’Australie en terme de spectateurs est plutôt similaire à la France , il y a beaucoup plus de club dans le même périmètre donc les gens sont un peu plus au courant que le baseball existe mais ce n’est pas le sport favoris comme le footy ou le cricket .

BTVF : Vous abordez un quatrième pays européen qu’est l’Allemagne, qu’attendez-vous de différent des autres baseballs?

Quentin Moulin : Je considère le championnat allemand comme l’un des meilleurs d’Europe, avec de très bonnes infrastructures. De plus, les équipes allemandes semblent avoir un niveau de jeu plus homogène que dans le championnat Français. Je m’attends à un championnat très disputé, avec environ 5 ou 6 équipes qui je pense peuvent se disputer le titre, et un niveau de jeu élevé tout au long de la saison.

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Nicolas Antoine : On sait que le baseball en Allemagne est bien structuré, meilleures infrastructures, plus de moyen financier, beaucoup d’échanges de joueurs pendant la off season , on sera dans une ligue compétitive c’est une certitude !

BTVF : Les coachs de chaque pays vous ont apportés des visions différentes de votre rôle de lanceur. Sur quoi pensez-vous avoir progressé ?

Quentin Moulin : J’ai beaucoup évolué, tant dans ma façon d’aborder les matchs que dans mes méthodes d’entraînement, notamment grâce à mes expériences en Australie et au Japon. Ces différentes cultures m’ont permis de développer une approche plus professionnelle, non seulement sur le terrain, mais aussi en dehors. Je suis désormais plus rigoureux et discipliné dans mon approche du jeu et dans ma préparation. Ces expériences m’ont offert une vision de jeu plus mature que les années précédentes.

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Nicolas Antoine : Notre passage au Japon nous a permis d’évoluer psychologiquement sur le jeu , bien sûr le travail mécanique se continuent entraînement après entraînement et prenant un peu de tout les coachs qu’on a pu rencontrer mais ce que je retiens le plus est entre notre arrivée au Japon et la fin de saison notre approche qui était beaucoup plus professionnelle, aussi bien en terme d’entraînement que de préparation avant un match par exemple

BTVF : Les rendez vous européens reviennent en 2025 pour l’équipe de France, que pensez-vous apporter à ce collectif de nouveau ?

Quentin Moulin : Je pense que mon expérience acquise à travers les championnats dans lesquels j’ai évolué, ainsi que les échanges avec les joueurs et entraîneurs avec lesquels je me suis entraîné et battu sur le terrain, me permettront d’apporter une nouvelle et différente expérience à l’équipe. Nous disposerons d’un groupe de lanceurs jeunes, mais soudés, comme lors du championnat d’Europe 2023. Après deux ans d’expérience supplémentaire, chaque joueur aura développé de nouvelles expériences, ce qui nous permettra d’échanger sur la meilleure manière d’aborder le tournoi et de nous donner les moyens de remporter chaque match.

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Nicolas Antoine : Plus d’expériences, plus de maturité, jouer dans autant de ligues et pays différentes nous apprend à affronter différents types de frappeurs et différentes approches ! La frustration de l’année 2023 et l’expérience acquise au cours de ces différentes saisons nous permet d’être dans une condition bien plus apte et idéale à performer dans ces prochaines échéances

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