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Bilan demi-finales : La logique finalement

Les plus forts ont gagné. Avec tout le respect dû aux parcours de Toulouse et de La Rochelle, retrouver une finale entre Barracudas et Huskies, qui ont terminé ex aequo à la première place et dominent la quasi-totalité des statistiques collectives, n’a rien de très surprenant. Certes, les scénarios furent différents. Montpellier a confirmé que, quand tout va bien, il est irrésistible. Et Rouen a confirmé qu’il lui est difficile de parvenir à une même harmonie. Mais le résultat est là, et on savoure à l’avance un duel qui s’annonce passionnant.

On ne va pas épiloguer longtemps sur le 3è match de la série entre La Rochelle et Montpellier. Veyrassi est plus que jamais un enfer pour les autres, et les Boucaniers l’ont payé au prix fort. Oui, ils ont pu y croire pendant 3 manches. Ils ont même pris les devants en 3è manche, grâce au péché mignon des Barracudas, l’erreur défensive. Mais ce ne fut qu’un mince espoir. Montpellier s’est secoué, s’est mis à frapper et le score a rapidement enflé : 2 points en 3è manche pour repasser devant 4-3, puis 2 en quatrième, et cinq en cinquième histoire d’enfoncer le clou. Nieves, qui avait été si dominant le week-end s’est montré cette fois totalement impuissant face au rouleau compresseur de l’attaque montpelliéraine.

Dans cette demi-finale, tout s’est probablement joué dans le match 1, alors que La Rochelle avait pris les devants et que De La Rosa dominant le line-up adverse. Mais le home-run de Kovacs a remis Montpellier sur le chemin de la victoire. Et plus rien ne pouvait arrêter la troupe de coach Smith. Au total, Montpellier a frappé 35 hits, ce qui est beaucoup pour 3 matches de demi-finale. Comme depuis plusieurs semaines, c’est Flores qui a montré l’exemple avec 6 hits, parfaitement secondé par Bouniol et Monks, 5 hits chacun. Et si un Paolo Brossier n’a frappé « que » pour .250 (loin de ses chiffres de la saison régulière, il a été le leader de son équipe pour les RBI avec 4 (ex æquo avec Kovacs). Il est impossible de trouver quoique ce soit à redire à cette domination sans partage. La Rochelle n’a rien à regretter. Montpellier était tout simplement trop fort.

Des regrets, en revanche, Toulouse à de quoi en nourrir. Le Stade tenait les Huskies dans les cordes après avoir remporté les deux premiers matches. Et réalisait l’entame de match parfaite dans le match numéro 3 : simple de Baisse-Depontieu, home-run de Soriano. C’est à ce moment qu’il aurait fallu fermer la porte. Mais Rouen a fait preuve de certaines ressources morales en marquant trois fois dès son retour au bâton. Les débats se sont équilibrés pendant les deux manches suivantes, Nathan Laot confirmant son excellente prestation du 1er week-end, puis Cegielski (qui fut le héros défensif de cette demi-finale par ses jeux spectaculaires au champ centre), créait l’égalité sur un double de Delogu. Toulouse pouvait croire au balayage. Mais une nouvelle fois les Huskies retrouvaient des couleurs, grâce notamment à Harrison et Dagneau, et s’envolaient avec une poussée de 3 points en 5ème manche. Toulouse se procurait bien quelques petites occasions en fin de match, mais le pitching rouennais ne cédait pas.

Les deux matches du week-end furent un peu similaires : Rouen qui creuse l’écart, qui sort des grosses manches, Toulouse qui s’accroche, qui revient à portée, mais à qui il manque quelques coups-sûrs pour vraiment revenir à hauteur des Huskies. Deux chiffres illustrent les difficultés des toulousains : un effrayant 2 en 26 avec des coureurs en position de marquer et un très faible 3 en 30 de leurs frappeurs 7,8,9. De plus, la défense rouennaise, quand elle était en difficulté, à su tourner quatre très gros double-jeux.

Toulouse s’est battu avec beaucoup de courage, à l’image de Baisse-Depontieu et de Soriano, qui ont frappé 15 des 37 hits du Stade, où d’un Duquenoy qui a lancé 4 manches pour finir le match 4 et 4 manches pour starter le match 5 (tous les lanceurs vous parleront de l’extrême difficulté de l’exercice), pour un total de 144 pitches et une excellente tenu au monticule. Puisse cette performance au service de son équipe lui donner un boost pour la prochaine saison.

Les Huskies ont eu quelques bonnes nouvelles. Au monticule, d’abord. L’australien Livian, qui n’avait rien montré de transcendant jusqu’alors, a livré une performance rassurante de 7 manches, 6 hits et 9K, sous la pression de gagner le match 3. Et Thibault Mercadier, qui a closé ce match, a lancé l’entièreté du match, en ne donnant que 4 hits et obtenant 10K. Il a flirté pendant 5 manches avec le match parfait et n’a laissé aucune chance à Toulouse en fin de rencontre en retirant dans l’ordre les 9 derniers frappeurs. En attaque, les Huskies ont obtenu une contribution assez équilibrée de l’ensemble de leur line-up, avec une prime au quatuor Bert / Brainville / Dagneau / Harrison qui a fait la différence quand il le fallait. Mais, à l’issue de cette remontada 3-2, dont il ne faut pas négliger l’impact moral sur la suite des évènements, on entendait dans les travées du terrain Pierre-Rolland : « il faudra être meilleurs dans quinze jours ». Les Huskies savent que la prochaine marche est beaucoup plus haute. Auront-ils suffisamment d’ élan pour la franchir ?

 François Colombier

Crédit photo couverture : Frédéric Volpato

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