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« Entre coups sûrs et coups durs : le softball français en Europe »

Le softball féminin européen a vécu une semaine contrastée pour les clubs français engagés dans les compétitions continentales. Tandis que les Comanches de Saint-Raphaël ont dominé l’European Cup à Enschede, les Pharaonnes d’Évry-Courcouronnes, hôtes de la Winners Cup A, ont connu une campagne difficile sur leurs terres. Retour, match par match, sur les parcours de ces deux formations.

 

Les Comanches de Saint-Raphaël : une conquête maîtrisée

 

Championnes de France en titre, les Comanches se sont rendues aux Pays-Bas avec l’ambition de confirmer leur statut. Mission accomplie : elles repartent avec un deuxième titre européen, dix ans après leur premier sacre en 2015. Leur parcours s’est distingué par une attaque prolifique et une défense rigoureuse.

 

Dès leur entrée en lice, les Varoises imposent leur rythme. Face aux Néerlandaises des Tigers de Tex Town, elles s’imposent 11-4, avant de dérouler contre les Barracudas de Zurich (16-3), en seulement quatre manches. Entretemps, le seul revers de la compétition survient contre les Panthers de Wrocław (2-10), dans un match où les Polonaises prennent l’ascendant.

 

Ensuite, les Comanches infligent un 17-5 aux Tigers de Tex Town, relançant leur dynamique. Le lendemain, elles prennent leur revanche sur Wrocław dans un match fermé (2-0), avant de dominer à nouveau Zurich (8-1) pour sceller la première place du groupe.

 

En finale, elles retrouvent les Barracudas et confirment leur supériorité avec une victoire maîtrisée 5-1. Ce parcours quasi-parfait (6 victoires en 7 matchs) est porté par des performances individuelles solides, notamment celles des lanceuses Clélia Costes et Élise Buvat, toutes deux décisives dans les moments clés.

 

 

 

Les Pharaonnes d’Évry-Courcouronnes : une semaine d’apprentissage

 

Organisatrices de la Winners Cup A, les Pharaonnes retrouvaient à domicile un plateau relevé. Malgré une belle combativité, elles n’ont pas réussi à convertir leurs efforts en victoires.

 

Le tournoi débute par une défaite 0-5 contre Saronno, suivie d’un match serré face aux Metrostars de Vienne (défaite 0-3). La suite est plus difficile : lourde défaite contre les Capitals de Bonn (0-10), puis revers face aux Fenix de Valence (5-10), malgré une réaction offensive. Les rencontres contre Roef! (0-7) et les Belges des Lions de Beveren (1-11) confirment les difficultés rencontrées. Face au SaBaT de Prague, la défaite est courte (3-4) et en match de classement, les Pharaonnes tombent face aux Metrostars sur le score de 2-1.

 

Deux trajectoires, un même horizon

 

Le contraste entre les deux parcours est net. Les Comanches ont confirmé leur statut de référence en Europe, portées par une attaque efficace et une rotation de lanceuses bien huilée. Les Pharaonnes, malgré l’avantage du terrain, n’ont pas trouvé la clé du succès, mais engrangent une expérience précieuse face à l’élite continentale. Dans un softball européen en constante évolution, ces deux trajectoires illustrent les défis et les ambitions du sport français à l’international.

 

Malgré une période très active sur cette fin de saison, les clubs ont bien voulu répondre à quelques questions pour tirer un bilan de leur parcours respectif, merci à eux !

 

 

 

 Les Comanches de Saint-Raphaël

 

BTVF : Quel bilan tirez-vous de votre parcours ?

 

Le parcours de l’équipe féminine durant la compétition a été remarquable. Il fait suite à une longue préparation depuis le mois d’octobre et un championnat permettant d’arriver dans les meilleures conditions. Nous sommes très satisfaits du bilan à la fin de la compétition et il faudra maintenant confirmer cette dynamique par la suite.

 

BTVF : Votre équipe a inscrit une soixantaine de points sur le Tournoi : qu’est-ce qui a rendu votre attaque si prolifique ?

 

La rigueur offensive et la capacité à construire « ensemble » dans une phase d’attaque qui est très individuelle. L’équipe féminine construit ses séquences au bâton et chacune d’elles est capable de s’adapter afin de performer et apporter sportivement au collectif. La philosophie est également très abordée dans les séquences au bâton, on demande d’essayer les choses, de travailler vers le positif, ce qui permet d’avoir des frappeuses libérées et performantes.

 

BTVF : La finale face à Zurich a été maîtrisée du début à la fin, quel a été le mot d’ordre en entrant sur le terrain ?

 

Victoire ! La finale a été l’aboutissement d’une semaine de compétition, avec la capacité d’arriver en finale dans une dynamique positive. Les joueuses se sont données pour le collectif parce qu’elles ont compris qu’ensemble, elles sont bien plus fortes que chacune de leurs côtés.

 

BTVF : C’est votre deuxième titre européen, après celui de 2015, qu’est-ce que cette victoire change pour le club et pour le softball français ?

 

Elle apporte une visibilité au softball français, elle montre la qualité de la formation qui est dispensée dans les clubs et permet aussi d’avoir une légitimité internationale. Cette légitimité est ressentie et transformée positivement dans les rencontres de l’équipe nationale. En parallèle, elle permet au club de rayonner sur le territoire, que cela soit auprès des partenaires, mais aussi des futures générations.

 

BTVF : Vous impressionnez au niveau national et international, comment évaluez-vous le niveau global européen par rapport au championnat français ?

 

Il y a des différences évidemment, mais cela ne concerne que deux à trois nations, pour le reste, le niveau français, notamment son haut de tableau, présente un niveau sportif intéressant et compétitif, il faut le valoriser, le promouvoir et permettre aux clubs qui y participent de pleinement s’exprimer.

 

 

 

Les Pharaonnes d’Évrey-Courcouronnes

 

 

BTVF : Malgré une semaine compliquée, votre équipe a montré de la combativité, notamment face à Vienne ; que retenez-vous et qu’est-ce qui a manqué pour faire basculer ces matchs serrés ?

De beaux matchs contre les tops du classement, des matchs serrés contre les équipes à gagner. La force de frappe a fait la différence. Parfois le vent tourne dans un sens ou dans l’autre. Certainement qu’un meilleur taux de réussite sur nos bunts aurait été une force en plus. Nous avions aussi de jeunes joueuses sur le terrain en âge et en expérience à ce niveau, ce qui peut promettre du beau pour les années à venir. Il nous a manqué aussi de belles athlètes pour diverses raisons comme Jade Aubard-Cojan, Elsa Lepinay, Eidy Tortolero.

 

BTVF : Le tournoi se jouait à domicile et l’organisation a été parfaite : comment les joueuses ont-elles vécu l’ambiance et la pression de cet événement ?

C’est un double effet : d’un côté, l’exaltation d’avoir autant de supporters qui transmettent une énergie et un amour incroyables, présents dans la victoire comme dans la défaite, avant, pendant et après les matchs — on a même nos premiers Ultras Pharaons !! Et de l’autre côté, une petite pression de devoir être à la hauteur, de répondre présentes autant qu’eux. Mais dans l’ensemble, ça a été un vrai plus, grâce à leur soutien indéfectible ! On préfère tous un stade en folie qu’un stade silencieux.

 

BTVF : Certaines individualités se sont démarquées, comment capitaliser sur ces points positifs en vue des échéances de cette fin de saison ?

Susannah et Candela FIGUEROA ont été de magnifiques renforts tant pour leurs personnalités, leurs transmissions et leurs jeux. Ces dernières ne seront pas avec nous pour finir la saison. Zoé malgré sa blessure avec l’équipe de France début août a beaucoup apporté sur le banc, une vraie teammate ! On reste sur la team 100% Pharaons qui sera grandie de la Coupe d’Europe et qui aura soif d’aller chercher des victoires.

 

BTVF : Dans cette rude campagne, quelles leçons tirez-vous des confrontations face à des clubs parmi les meilleurs d’Europe ?

Il y a du boulot encore ! Si on veut se rapprocher de ce haut niveau, il faut encore plus d’implication collective en termes d’entraînement et de préparation physique, il n’y a pas de secret ! Ce qui n’est pas évident pour les doubles projet étude / sport ou travail / sport. Aussi, le volume de matchs commence à être intéressant en France, mais il ne faut pas moins. Enfin, libérer les esprits lors des matchs pour agir à l’instinct et ainsi performer.

 

BTVF : Quelles différences avez-vous constatées dans le style de jeu (puissance, vitesse, discipline au bâton, stratégie offensive) entre les clubs rencontrés et les clubs français ?

Clairement, il y a une différence notable dans la vitesse de pitching et les jeux des effets. Idem pour la puissance au bâton. La défense française a été solide, la qualité de frappe a augmenté tout au long de la semaine, mais il faut entrer dur dès le début dans ce niveau de compétition.

 

 

 

Sébastien Dondé.

 

Crédit photos : page Insta de la FFBS et de la WBSC Europe

 

 

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