L’état des lieux après trois journées
Avec un début de saison passionnant, avec un classement qui donne déjà de l’importance à tous les matches, avec un niveau de jeu qui s’améliore chaque semaine, on en vient à regretter que le championnat s’arrête pour quinze jours. C’est l’occasion de faire le point sur l’état des lieux pour chaque équipe.

Béziers
Le résumé : Avec une fiche de 1-5, l’apprentissage pourrait paraître difficile, mais les Pirates ont été présents dans tous les matches et ne sont pas loin de pouvoir enchaîner les victoires.
Le leader : Daniel Pilar frappe au même rythme qu’en division 2, ce qui est assez impressionnant : .462 avec 6 RBI, ce qui fait oublier qu’il n’a pas d’extra-base hit. Toute aussi solide est sa stat de strike-out :0.
Ce qui marche bien : Les recrues étrangères, Meza et Torres, font le travail au bâton et Gonzalez (23 K en 16,2 IP) comme Lira tiennent leur équipe dans le match. Lucas Keurinck réussit de bons débuts. La défense tient aussi bien le choc.
Ce qui doit mieux marcher : Comme attendu, le pitching JFL est encore un peu tendre, avec une ERA de 7,26 et 11BB pour 12K. Il manque un peu de profondeur en attaque.

La Rochelle
Le résumé : Tout va bien pour le leader du championnat qui a montré de très belles choses dans tous les aspects du jeu, et un mental à renverser les montagnes.
Le leader : Kian Johnston fait régner sa loi, .417 de moyenne, 2 doubles, 2 HR, 11 points produits, son agressivité au bâton (seulement 2,46 lancers par at-bat) est payante et donne le ton de l’attaque rochelaise.
Ce qui marche bien : Coach Ossandon appuie sur les bons boutons quand il s’agit de faire appel à la relève : 2,10 de ERA, un ratio K/BB de 4,29, difficile de renverser La Rochelle quand l’équipe est en tête en fin de match. Les nouveaux venus ont tiré l’équipe vers le haut, à l’image de Pena mais aussi de Laufenbuchler qui est en train de franchir un palier.
Ce qui doit mieux marcher : On s’attend à mieux de M.Esteban (.158, une base volée), E.Briones (.190, 3 RBI) et M.Pierre (.167, mais un home-run et 5 RBI). Quand ces trois-là se mettront en marche, les Boucaniers pourront légitimement compter parmi les grands favoris.

Metz
Le résumé : Deux défaites par un point, une par deux points, les Cometz, avec un peu plus de chance, ou de réalisme, auraient pu prendre le bon wagon.
Le leader : Alexis Paredes tient le bullpen de Metz à bout de bras, soit en relève, soit comme starter. Il a toujours son péché mignon, les hit-by-pitch, mais son 1,93 de ERA donne toutes les chances à son équipe de gagner à chacune de ses apparitions.
Ce qui marche bien : La jeunesse messine a progressé depuis la saison dernière à l’image de Cailteux (.263) et S.Hansch (.286), qui apportent de la profondeur en base d’alignement. On peut toujours compter sur Roze pour aller chercher des gros coups-sûrs, et Matéo reste un frappeur dangereux.
Ce qui doit mieux marcher : On est forcément exigeant avec les meilleurs, alors Ruiz doit donner plus que son .250 (1 seul extra-base hit). La défense est trop fragile, déjà trois matches avec 4 erreurs. Le pitching JFL manque de profondeur, et Launay, handicapé par une blessure n’a pas retrouvé sa touche de la fin de saison dernière.

Savigny
Le résumé : La malédiction du vice-champion est-elle en train de rattraper les Lions, après Montigny, finaliste 2023 et relégué en 2024 ? On est en encore loin, mais Savigny cherche clairement son niveau de jeu depuis 6 matches.
Le leader : Dans une attaque qui tarde à retrouver toute son énergie, Axel Amoros fait feu de tout bois avec déjà 6 doubles et 12 hits en 24 présence.
Ce qui marche bien : Le jeune catcher international vénézuélien Nunez fait preuve de réelles qualités à la frappe et tient bien son rôle derrière le marbre. Nathan Chevet, appelé trois fois en longue relève, a tenu bon, dans des situations difficiles.
Ce qui doit mieux marcher : La défense doit absolument se resserrer (16 erreurs déjà), à l’image de la dernière manche du match 2 contre La Rochelle qui a coûté la victoire. Difficile d’attendre mieux d’un joueur qui a déjà 2 home-runs, mais les .238 d’Acuna soit bien en-dessous de ses standards habituels. La saison dernière, Orozco avait une moyenne de 7,8 hits et 1,6 BB par 9 manches. Il est à 15 et 5.

Montpellier
Le résumé : C’est sérieux et solide à Montpellier. Il n’y a pas beaucoup de faiblesses offensivement, le pitching tient la route. Il va falloir compter avec les Barracudas.
Le leader : Le leader, c’est le leadoff. Paolo Brossier donne le ton à un haut de line up qui entraîne l’équipe vers la victoire. .450 de moyenne, un excellent OBP de .607 (il faudra un jour étudier pourquoi les frappeurs des Barracudas sont si souvent atteints par des lancers), et, en plus, il donne un coup de main un bullpen quand il en est besoin.
Ce qui marche : On n’avait pas assez suivi les performances de Vera, quand il évoluait dans un PUC en grande difficulté, mais avec une équipe de haut de tableau, il donne toute la mesure de son talent. Fabian Kovacs est toujours aussi productif (.409), et le danger peut venir d’un peu partout. Même Owen Ozanich a frappé un coup-sûr et volé une base, c’est dire… Alors, quand tout le monde sera là, on pense à Bouniol, Monks et Zan, mais aussi à d’éventuels renforts étrangers, Montpellier ne sera pas facile à jouer.
Ce qui doit mieux marcher : Les 8 erreurs de la première journée laissent forcément un goût amer, même si ça va mieux depuis. Il manque un starter français capable de tenir 4 ou 5 manches.

Rouen
Le résumé : Les Huskies étaient 3-3 après 6 matches la saison dernière. Ils sont 4-2 cette année, en ayant laissé filer un match par manque d’opportunité contre Sénart et en ayant connu une manche catastrophique contre La Rochelle. Ils sont donc en avance sur leur tableau de marche. Ce n’est pas forcément rassurant pour la concurrence.
Le leader : Louis Brainville a frappé, avec beaucoup d’autorité, le 1er home-run des Huskies cette saison, il est un mur au 3è but, il n’a pas été retiré encore sur 3 prises et a volé 3 bases. Le type de joueur complet qui améliore toute son équipe.
Ce qui marche : La défense rouennaise impressionne par son application, et c’est un secteur essentiel dans les matches de haut niveau. La force du line-up rouennais réside toujours dans la capacité à un ou deux joueurs de prendre les choses en main, cela put être Bert dans les 4 premiers matches, Vissac dans les 4 derniers, c’est complet de 1 à 9. Avec 18 extra-bases hits, l’attaque rouennaise montre ses muscles. Scott Bellina est l’as que les Huskies attendaient, 0 point concédé en trois sorties.
Ce qui doit mieux marcher : Le très jeune duo de lanceurs Manaranche – Magnier s’est retrouvé sous le feu des projecteurs très rapidement. Il y a eu du bon, mais aussi du pus difficile, et Rouen qui a toujours fait la différence sur les lanceurs français se trouve un peu à court de solutions. Les Huskies restaient sur 22 matches de suite avec au moins un but volé. 0 contre La Rochelle dimanche dernier. Nouvelle tendance ou accident de parcours ?

Sénart
Le résumé : Les Templiers ont laissé derrière eux la saison 2024 et se montrent bien plus conquérants, avec un recrutement réussi
Le leader : Dylan Mayeux a donné le ton à la saison avec un premier week-end de feu contre Savigny. Il continue sur un rythme intéressant, .348, 5 RBI. Il a frappé en lieu sûr dans les 4 victoires de son équipe. C’est ce qui s’appelle donner l’exemple.
Ce qui marche bien : Yorfrank Lopez, évidemment, qui stabilise le monticule sénartais, d’autant plus qu’avec son jeune compatriote Martinez, qui a fait forte impression à ses deux premières sorties, il peut soit starter, soit finir la marche. Une arme à double tranchant. Do Carmo est solide, et le jeune Camara affiche de belles promesses. Les deux victoires en extra-inning démontrent de belles qualités morales.
Ce qui doit mieux marcher : Deux derniers départs très compliqués de E.Brelle (11 points mérités en 8 manches) ont exposé la faiblesse en relève des Templiers. L’effectif est encore très jeune, il arrive que le navire coule rapidement. Mais l’expérience va s’acquérir au fil de la saison.

Toulouse
Le résumé : Toulouse a parfaitement négocié un calendrier qui paraissait relativement favorable, et démarre la saison en fanfare comme l’année dernière. C’est idéal pour lancer dans le grand bain un effectif certes très talentueux, mais encore très jeune.
Le leader : Sergio Mendoza donne le ton et montre l’exemple à ses jeunes coéquipiers. Les années n’ont pas de prise sur lui, avec une moyenne de .348, 6 RBI, 4 doubles et un home-run.
Ce qui marche : La jeunesse… La saison dernière, le champ extérieur de teenagers du Stade avait fait écarquiller bien des yeux. Toulouse recommence cette année, cette fois au champ intérieur, et avec des plus jeunes encore. Les prochaines années s’annoncent passionnantes. Du côté de plus vieux, Ariel Soriano représente toujours un danger à la frappe, comme en témoigne son 6 en 10 de dimanche dernier. Avec 5 RBI, son frère Yudi est à la hauteur. Nathan Laot a connu deux très bons départs contre Metz et Sénart.
Ce qui doit mieux marcher : La jeunesse…C’est forcément un peu difficile de faire le saut en D1, et la jeune charnière du Stade souffre au bâton : 5 en 33 pour Feliu et Perez. Est-ce qu’il faut s’inquiéter de la santé de Rojas, qui a quitté le match en 3è manche le week-end dernier ? Est-ce que le 10è inning totalement manqué de Garcia-Delgado n’est qu’un mauvais jour ? De la réponse à ces deux questions dépendra beaucoup de l’avenir du Stade.

F.C.
Crédit Photo : Cluvb, Volpato, Davesne
